jeudi 26 octobre 2017

Macron s’engage à accueillir 10 000 réfugiés d’ici à 2019

Le président de la République a précisé que, parmi eux, 3 000 personnes seraient issues des « missions de protection avancées » de l’Ofpra au Niger et au Tchad.
Temps de lecture : 2 min
La France commencera « dans les prochaines semaines » des missions au Niger et au Tchad pour identifier des personnes pouvant bénéficier du droit d’asile, sur des listes proposées par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), a annoncé Emmanuel Macron lundi 9 octobre.
Ces missions, assurées par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) visent aussi à « mieux prévenir la situation depuis le Niger et le Tchad pour prévenir un afflux de migrants économiques » non éligibles au droit d’asile, a expliqué le président, après avoir reçu le président du HCR, Filippo Grandi, à l’Elysée.
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La France « ouvrira sur les deux prochaines années 10 000 places » pour ces réfugiés « réinstallés » du Niger, du Tchad, mais aussi de Turquie, du Liban et de Jordanie, a détaillé le président.
Parmi ces 10 000 réfugiés, 3 000 seront issus des « missions de protection avancées » de l’Ofpra au Niger et au Tchad qui débuteront « dans les prochaines semaines », a précisé dans un communiqué le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb.

« Modifications législatives »

En revanche, Paris a estimé qu’il était pour l’instant impossible d’installer des centres d’accueil en Libye en raison de l’insécurité qui y règne. Cette décision de principe avait été actée à la fin du mois d’août lors d’un mini-sommet à l’Elysée avec les dirigeants de plusieurs pays européens, du Niger et du Tchad.
En septembre, l’envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, Vincent Cochetel, avait demandé que la France « clarifie au plus tôt » son engagement sur le nombre de réfugiés qu’elle compte aller chercher au Niger et au Tchad, évaluant le nombre de « personnes vulnérables » ayant besoin d’un transfert à « 83 500 au Tchad et 10 500 au Niger ».
La France compte aussi procéder à des « modifications législatives et réglementaires dans les prochaines semaines » pour rapprocher sa politique d’organisation de l’asile avec celle de l’Allemagne ; des réformes auxquelles « le HCR sera associé », a poursuivi M. Macron.
Le chef de l’Etat a rappelé que la France voulait mieux accueillir ceux qui ont droit à l’asile mais expulser de manière « beaucoup plus rigoureuse »les migrants économiques, qui n’ont pas droit à ce statut.
« Je souhaite qu’on accueille mieux ceux qui peuvent demander asile, qu’on accélère les délais administratifs, qui sont inhumains et inefficaces, avoir des programmes d’intégration à la langue, au logement, au travail et qu’on soit aussi beaucoup plus rigoureux dans la reconduite aux frontières de ceux qui n’ont pas droit à cette procédure. »
Enfin, le président a annoncé une augmentation de 10 millions d’euros des concours de la France au HCR et à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), notamment pour appuyer leurs actions en Libye pour une protection des personnes « au plus près des zones de conflit ».
« L’Europe doit construire un espace commun de protection et de solidarité en créant un office européen de l’asile et un programme commun d’intégration et de formation des réfugiés », a répété M. Macron. Mais cette promesse n’est pas la première s’agissant de l’accueil de réfugiés. La France s’était déjà engagée à en réinstaller 10 375, seuls 2 800 l’ont été.

François et Penelope Fillon défilent en Aston Martin

Paris Match|
Penelope et François Fillon à bord de l'Aston Martin DB Mk III avec laquelle ils ont participé au Zoute Rally, samedi 7 octobre.Zoute Grand Prix

L'ancien Premier ministre François Fillon et son épouse Penelope ont participé samedi au très chic Zoute Grand Prix, en Belgique, à bord d'une magnifique Aston Martin de collection.
François Fillon n'a pas perdu son goût pour les belles mécaniques. Samedi 7 octobre, dans la très chic station balnéaire de Knokke-Le Zoute, en Belgique, il a participé au Zoute Rally, une épreuve réservée aux voitures anciennes produites entre 1920 et 1965. Sous la pluie et aux côtés de son épouse Penelope, il a pris le volant d'une superbe Aston Martin DB Mark III, un modèle dont la valeur peut atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros. Selon la presse belge, l'auto avait été prêtée à l'ancien candidat des Républicains à la présidentielle.
Le rallye était organisé dans le cadre du Zoute Grand Prix. Environ 150 000 personnes ont assisté durant le week-end à cet événement automobile prestigieux qui rassemblait des voitures de luxe et de collection venues de toute l'Europe.
Passionné d'automobile, François Fillon avait joint l'utile à l'agréable à l'occasion d'un déplacement professionnel à Singapour mi-septembre : il avait profité de sa présence dans la cité-Etat pour assister au grand prix de Formule 1. 
François et Penelope Fillon à bord d'une Aston Martin DB MkIII, samedi à Knokke-Le Zoute, en Belgique.© Zoute Grand Prix
En juillet 2016, avant la primaire de la droite qu'il devait remporter, il avait pris le volant d'une Lotus Elan de 1965 à l'occasion du Mans Classic, en duo avec son frère Pierre, président de l'Automobile club de l'Ouest.
François Fillon au volant d'une Lotus Elan de 1965 au Mans Classic, en juillet 2016.© JEAN-FRANCOIS MONIER
Battu dès le premier tour de l'élection présidentielle après une campagne difficile marquée par l'affaire de l'emploi présumé fictif de son épouse, François Fillon travaille aujourd'hui dans le privé. Il a rejoint fin août la société d'investissement et de gestion d'actifs Tikehau Capital. Cet été, Paris Match avait raconté la nouvelle vie du couple Fillon, dans la Sarthe, loin de la politique.
Pollution à Paris : lourd désaveu pour Anne Hidalgo

Qualité de l'air. Après un an d'une politique très contestée en matière de pollution, la maire de Paris est confrontée à l'inefficacité de la fermeture des voies sur berges.

Décider, imposer à marche forcée et... constater l'échec. La politique d'Anne Hidalgo en matière de pollution tourne au fiasco, depuis lundi 9 octobre, après qu'Airparif a constaté l'inefficacité des mesures prises par la maire de Paris pour endiguer la pollution dans la capitale. 

Des niveaux de dioxyde d'azote “au-dessus des valeurs réglementaires

Dans un communiqué publié lundi, l'organisme de surveillance de la qualité de l'air d'Île-de-France constate, comme attendu, “une amélioration de la qualité de l'air le long des quais fermés à la circulation”. Mais dans le même temps, les niveaux de dioxyde d'azote restent “au-dessus des valeurs réglementaires, comme pour beaucoup d'axes routiers dans l'agglomération parisienne”.
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Pire : les mesures effectuées indiquent “une légère dégradation autour des carrefours dans cette zone et à l'est, dès la fin de la zone piétonnière”, précise Airparif, qui note aussi des répercussions “perceptibles sur quelques itinéraires de report”. Et l'organisme de conclure que, de manière globale, “ces impacts ne touchent pas la pollution de fond et restent limités aux abords des axes routiers concernés. De ce fait, aucun impact significatif sur l'exposition des populations n'a été mis en évidence à la hausse ou à la baisse”.
AVEC MACRON, C’EST : FAITES DES PLACEMENTS, PAS DES ENFANTS !

Pour échapper à la réputation de « Président des riches » qui lui colle à la peau, Emmanuel Macron songe déjà à une nouvelle mesure : la suppression des allocations familiales pour les familles les plus aisées. Lui qui se veut en même temps « et de droite et de gauche » choisit le pire de la gauche et de la droite.
Bruno Le Maire envisage sérieusement cette hypothèse, affirmant sur CNews que « [cette réforme] pourrait être une mesure juste parce que, quand on a un niveau de revenu élevé, on n’a pas forcément besoin des allocations familiales ». À condition, précise-t-il, « qu’on ne se contente pas d’une mesure ponctuelle »et qu’on prenne en compte « l’ensemble de la politique familiale », ajoutant que le projet n’est pas encore sur la table, mais à l’étude, et serait porté par le ministre de la Santé.
Le rapporteur de la commission des affaires sociales de l’Assemblée a même calculé que cette suppression, pour ceux qui gagnent mensuellement plus de 6.000 euros, permettrait une économie d’environ 440 millions d’euros par an. Le gouvernement, à l’affût de recettes, ne va pas cracher sur ce pactole, tout de même ! Sans compter un autre bénéfice : montrer que son budget n’est pas celui des riches.
Ce n’est pas la première fois qu’on s’attaque à l’universalité des allocations familiales. En 2015, elles ont été modulées en fonction des ressources, réduites de 50 % et 75 % pour les ménages gagnant respectivement plus de 6.000 et 8.000 euros par mois. On ne se souvient pas que le ministre Macron s’y soit alors opposé.
Avant même François Hollande, Alain Juppé avait émis l’hypothèse de fiscaliser ces allocations mais, devant le tollé suscité, avait dû y renoncer. Lionel Jospin avait ensuite annoncé la mise sous condition de ressources des allocations, pour l’abolir en 1999. Maintenant, l’opinion semble prête : les riches peuvent bien faire un petit effort de solidarité nationale, n’est-ce pas ?
Qui ne voit pourtant qu’en s’attaquant à l’universalité des allocations familiales, on s’attaque à la famille et à un principe fondamental de notre système de protection sociale ? La question est de savoir si la famille nombreuse est socialement utile ou si c’est un fardeau.
En 1946, l’objectif était nataliste, mais il n’est venu à personne l’idée d’en priver les plus riches. Ce que les partisans de la suppression passent sous silence, c’est que les plus « aisés » – non ceux qui seront dispensés d’ISF par la faveur de Macron, mais les couples qui ont plusieurs enfants et gagnent à eux deux un peu plus de 6.000 euros – contribuent déjà, plus que les autres, aux divers impôts et taxes.
De plus, dans un système où les retraites sont payées par les cotisations des plus jeunes, une telle réforme serait, non seulement une injustice, mais une faute politique. Pourquoi les familles supporteraient-elles seules les charges financières pour élever leurs enfants qui paieront les retraites des autres ? Avec une telle mesure, la porte serait ouverte à d’autres abus, comme le remboursement des frais médicaux au prorata des revenus.
La société que nous promet le macronisme est une société égoïste, individualiste, anti-famille, où la réussite se mesure à l’épaisseur du portefeuille. Après tout, les familles nombreuses n’ont pas à se plaindre : si elles ont des enfants, c’est leur choix – à elles d’en assumer les conséquences ! Et si, d’aventure, la France manquait d’enfants, on ferait appel, comme en Allemagne, aux immigrés ?
Cette « philosophie » correspond bien à cette mentalité moderne qui considère l’enfant comme un objet de consommation et troque les valeurs humaines contre les valeurs matérialistes. Faites des placements, pas des enfants : telle semble être la devise de notre Président !
SA RETRAITE DORÉE NE LUI SUFFIT PAS : HOLLANDE FAIT DU SARKOZY !

Quelle n’a pas été ma surprise, hier matin, en recevant le programme du Web Summit, qui se tiendra du 6 au 9 novembre à Lisbonne…
Parmi les très intéressants conférenciers annoncés – tous légitimes – s’est glissé un type dont j’espérais ne plus jamais entendre parler (et QUE j’espérais ne plus jamais entendre parler), l’un des pires orateurs de ce siècle : j’ai nommé François Hollande !
Comment vous dire… sa retraite de pacha ne lui suffit donc pas ? Il faut vraiment qu’il vienne nous enquiquiner dans nos conférences professionnelles ? Ce gars aurait quelque chose à dire à un monde dont il ne comprend pas le début du commencement ?
Pour vous donner une idée de l’événement et des revenus afférents, le Web Summit, c’est plus de 60.000 participants, et le ticket de base est à 850 €, la version « executive » à 4.995 € et le top, le « chairperson », à 24.995 €. Pour trois jours de conf’. Et donc… pour entendre François Hollande massacrer le français ou… pire… l’anglais !
Alors, oui, d’autres politiques sont invités. Al Gore, par exemple. Mais pardon, hein. L’ancien vice-président américain a quand même un autre track-record que monsieur Leonarda en ce qui concerne la légitimité à s’adresser au monde du numérique.
Mais ce n’est pas tout ! Le Figaro nous apprend que Pépère sera aussi en conférence à Séoul mardi (le 17 octobre) au… « World Knowledge Forum ». Pour un gars qui assurait que jamais il ne toucherait de ce pain-là, il y a à peine un an !
C’était à Singapour, il était encore locataire de l’Élysée, et il l’affirmait : « Des activités privées, je n’en avais pas eu avant mon mandat, je n’en ai pas eu pendant, je n’en aurai pas après », selon des propos rapportés par Le Figaro et l’Agence France Presse. « Pas de conférences rémunérées », sous-titrait même le journaliste du Figaro accompagnant le Président, qui y voyait clairement « un tacle à peine voilé à Nicolas Sarkozy ».
La parole de cet homme, Ségolène ou Valérie savent ce qu’elle vaut.
Les Français, quant à eux, pourront méditer sa dernière interview qui date… de la semaine dernière. Voici ce qu’il y disait :
« J’aimerais qu’on dise que j’ai été juste dans les choix que j’ai faits, et sincère, et puis que j’ai été honnête, voilà – honnête intellectuellement, honnête dans mon intégrité, honnête dans mon rapport aux Français –, que je n’ai rien caché. Voilà, on pourrait dire : “François Hollande, un honnête homme et un honnête Président”. »
FRANCE STRATÉGIE PRÉCONISE DE VOLER L’ IMMOBILIER DES PARTICULIERS POUR PAYER LA DETTE

Le Monde détaille sans frémir la dernière et nauséabonde idée de France Stratégie. Cet organisme payé par nos impôts est chargé de « conseiller » le Premier ministre. Il a été dirigé par Jean Pisani-Ferry, qui est désormais un proche du Président Macron et travaille à l’Élysée. L’année dernière, ce comité proposait déjà de taxer les propriétaires occupants et de rajouter à leurs revenus les loyers fictifs qu’ils encaisseraient si leur domicile était loué. Cette spoliation inique était présentée comme la fin d’une fraude massive et scandaleuse et M. Macron a eu beaucoup de mal à se débarrasser de cette suggestion loufoque qu’il n’a (heureusement !) pas reprise à son compte, mais que l’un de ses principaux partisans avait portée.
France Stratégie récidive sans pudeur avec une idée encore plus révoltante. Il préconise que l’État confisque à son profit une partie (non précisée, serait-ce 10 %, 20 %, voire plus ?) des biens immobiliers possédés par des particuliers, cela afin de rembourser la dette colossale qui nous étouffe. Les anciens propriétaires devraient régler chaque année à l’État une rente, car ils occuperaient un domicile qui ne leur appartiendrait plus entièrement. S’ils ne le faisaient pas, le Trésor récupérerait la somme non payée lors de la vente ou de la succession (ajoutera-t-on, alors, des intérêts ?). Les mots me manquent pour décrire cette folie ! Comment quelqu’un qui a au moins un bac+5, voire un doctorat, peut-il pondre un rapport aussi… abracadabrantesque (pour rester poli).
Les auteurs de cette « ânerie » avouent bien volontiers que leur suggestion est détonante, radicale, et qu’elle créera des polémiques. Mais, selon eux, leur mesure est habile, car son impact serait bien plus limité qu’une hausse d’impôts. Les propriétés saisies serviraient de garant à la dette et la rendraient soutenable et, dans les faits, cette mesure reviendrait à faire exploser l’impôt sur les successions, puisque la rente ne serait récupérée qu’à la vente ou lors de la transmission. Bien sûr, ils prétendent que les plus fortunés seraient les plus atteints, mais ces beaux esprits ne voient pas l’évidence : les « riches » n’achèteront plus leur logement, mais les loueront à des sociétés immobilières. La charge de ce prélèvement retombera exclusivement sur la classe des Français moyens, et encore : s’il est mesuré. Mais si l’État est trop gourmand, plus personne n’achètera de biens immobiliers et la valeur des maisons et des appartements s’effondrera dans des proportions incalculables, ruinant les Français et rendant inopérante cette mesure stupide.
Selon les auteurs de cette proposition, la dette est passée de 50 % à 100 % du PIB entre 1990 et 2017 alors que la fortune immobilière détenue par les ménages, elle, a crû de 125 % à 255 %. Faudrait-il donc, pour eux, confisquer 40 % de la valeur de tous les biens immobiliers ? Non, vraiment, il est grand temps que l’État fasse des économies et dissolve France Stratégie.
MACRON : SUR LE FOND, LES FRANÇAIS DOUTENT

Il était légitime de dénoncer le Macron-bashing qui s’empare de certains dès qu’Emmanuel Macronose parler cru – et souvent vrai. Mais il serait tout aussi hasardeux d’emboîter le pas aux commentateurs qui se pâment après son interview télévisée de dimanche soir, comme M. Bilger. D’ailleurs, le dénigrement systématique, savamment organisé par la communication du Président, n’est que le puissant carburant de l’adulation. Les deux faces d’un même aveuglement.
Et ce qui frappe, dans les motifs d’admiration avancés, c’est qu’ils ressortissent tous à la forme, aux généralités, à la stratégie, la comparaison avec ses deux prédécesseurs valant à chaque fois sacre inconditionnel. C’est un peu court pour se laisser convaincre. Mais sur le fond, dès qu’on quitte les excitations de la forme, du positionnement, de la tactique qui font pousser ces « oh » et ces « ah », on ne peut que rester sur sa faim.
Et, plus que jamais dans la situation dégradée du pays, c’est bien ce fond qui importe aux Français. D’ailleurs, un sondage Harris Interactive pour RMC, publié ce lundi, montrait que 61 % des téléspectateurs n’étaient « pas convaincus » par son interview. Et, sur les 39 % l’ayant jugé convaincant, ils n’étaient que 7 % à l’être « tout à fait ».
Ce scepticisme massif qui ne se laisse pas prendre au brio de la forme s’explique par deux raisons majeures, structurelles, deux sourdes inquiétudes qui rongent les Français. Des Français qui doutent et de la volonté et de la capacité du Président à relever véritablement ces défis.
D’abord, la question migratoire et sécuritaire. Le Président a eu beau tenter de se montrer ferme sur la nécessaire expulsion des immigrés illégaux auteurs de délits, les Français n’y croient pas, persuadés qu’il y aura d’autres attentats, commis par des illégaux ou des migrants régulièrement accueillis, comme ce fut le cas, le week-end même de la prestation présidentielle, à Oloron-Sainte-Marie. Et Jupiter pourra limoger tous les préfets qu’il voudra, tant qu’il n’abordera pas franchement ces questions taboues, les Français seront dubitatifs. Il n’est que dans la réaction, la gestion de l’actualité. Pas dans le traitement de fond – et de choc – que cette réalité exige.
Ensuite, la situation économique et financière préoccupe les Français qui doutent que les avancées permises par les ordonnances changent vraiment la donne et relancent l’activité. Car quoi ? Les choses ont-elles vraiment changé pour l’indépendant, l’auto-entrepreneur ? La fiscalité française a-t-elle cessé d’être confiscatoire et décourageante ? Si le volet libéral du macronisme est déjà derrière nous, cela n’augure guère de lendemains qui chantent, pour la croissance et pour l’emploi. M. Macron aura-t-il l’héroïsme de tenir tête aux élus locaux qui ne jurent que par la dépense et l’impôt ? Sur toutes ces questions, le doute l’emporte encore.
Mais ce scepticisme s’alimente aussi par une pratique macronienne somme toute très hollandaise. Le flou. L’évitement. Sur la PMA-GPA, comme le dénonce justement Gabrielle Cluzel. Sur l’école et l’université, où son ministre Blanquer tient des propos pleins de bon sens, mais que l’on ne voit guère se concrétiser sur le terrain. Et puis cette manie de légiférer sur les sujets sociétaux et les hashtags du moment, histoire de faire diversion. Que ce Président ait besoin d’une Marlène Schiappa et d’un projet de loi sur le harcèlement est l’aveu le plus criant de son impuissance à traiter les sujets de fond.
MACRON ET LA PMA  : C’EST QUOI, CE GALIMATIAS ?

Ce que j’aime, chez Emmanuel Macron, c’est son vocabulaire suranné. Cela sent son enfant précoce qui fait un travail sur lui-même pour parler comme ses pairs, histoire de se faire admettre – « ceux qui foutent le bordel » -, mais qui parfois, sans y prendre garde, laisse remonter son champ lexical de Schtroumf à lunettes : on avait eu in pettochicayagalimatias et perlimpinpin, voici je vous fiche mon billetle truchement et croquignolesque.
Ce que je déteste, chez Emmanuel Macron, c’est sa façon de se payer notre tête. « Dimanche soir, sur TF1, le Président a préféré rester dans le flou au sujet de l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes », résume Le Monde.
Oh la la, terrain miné, danger, allons-y sur la pointe des pieds. Son embarras est… croquignolesque. Il veut un débat « apaisé ». Entendez : qui lui fiche la paix. Par le truchement de sa poudre de perlimpinpin « complexité » – « vous me permettrez, sur des sujets complexes, de refuser le ni oui ni non » -, il pense pouvoir s’en tirer. Il est personnellement pour, mais il respectera l’ensemble des convictions. Et puis, bien sûr, la GPA… à Dieu ne plaise, surtout pas ! Il souhaite que « l’on ne puisse pas passer subrepticement de la PMA à la GPA ».
Mais il se dit « pour reconnaître des droits égaux à nos concitoyens ». Cela justifierait le fait que la PMA pour toutes soit légalisée…
…Sauf que nos concitoyens qui n’auront pas de père seront un peu moins égaux que les autres. Plutôt que de sonder évasivement sur le bien-fondé de la PMA « élargie », demandons donc aux Français si connaître l’identité de leur père leur semble VRAIMENT sans intérêt. Il y a, bien sûr, des Français qui l’ignorent et, Dieu merci, s’en sortent bien dans la vie. Il y en a aussi qui naissent manchots et sont malgré tout heureux. Mais aucun gouvernement n’aurait l’idée de scier froidement le bras d’un bébé. Et si c’était le cas, ce dernier serait légitimement fondé – tout le monde en conviendra – à se retourner contre l’État. Et il se trouve, justement, comme le rappelle fréquemment la juriste Aude Mirkovic, que connaître ses parents et être élevé par eux (dans la mesure du possible) est tout l’objet de l’article 7 de la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée dans le cadre de l’ONU en 1989, signée et ratifiée par la France en 1990.
…Sauf que si avoir un enfant est un droit justifié par le critère d’égalité, nos concitoyens gay seront de facto discriminés… à moins de légaliser aussi sec la GPA. « Subrepticement ».
Il se dit « très sensible au respect de la filiation, et c’est aussi pour cela [qu’il est] contre la gestation pour autrui ». Mais la PMA ne le chiffonne pas ? Seule la filiation maternelle serait donc un bien précieux à respecter quand son pendant paternel serait un détail que l’on pourrait, sans dommage, négliger ? C’est quoi ce galimatias ?
Il a aussi, affirme-t-il, « une conception de la dignité du corps de la femme »… mais que dire de la dignité de l’homme qui vendra son sperme ? Car, fatalement, on y viendra, les stocks – c’est désormais un fait connu – étant déjà trop réduits pour satisfaire les demandes aujourd’hui.
Le gamin surdoué n’est sûrement pas devenu un Président benêt se satisfaisant de raisonnements incohérents. Est-ce à dire qu’in petto, il nous mène consciemment en bateau ? L’ambiguïté, en tout cas, ne durera pas, il faudra bien trancher. Et ce jour-là, si d’aventure il faisait le choix de la facilité, je vous fiche mon billetque la protestation dans la rue pourrait bien dépasser le stade de la petite chicaya.

L'Élysée envisage de commémorer Mai 68

Selon "L'Opinion", Emmanuel Macron voudrait sortir des discours "maussades" sur Mai 68, événement qui a participé à la modernisation de la France.

Modifié le  - Publié le  | Le Point.fr
Né en 1977, il est le seul président à ne pas avoir connu Mai 68. Emmanuel Macronest, selon L'Opinion, en train de réfléchir à une commémoration pour les cinquante ans de Mai 68, l'an prochain. Une information confirmée par l'entourage du président. Selon le quotidien, le chef de l'État souhaiterait sortir des discours « maussades » sur les événements qui ont participé à moderniser la société française. « L'Élysée souhaite donner une dimension internationale à 68, car ce fut l'année du Printemps de Prague et de sa répression, des grandes manifestations aux États-Unis, du massacre à l'université de Mexico, des mouvements étudiants dans toute l'Europe... » explique L'Opinion, qui précise que Daniel Cohn-Bendit, figure de Mai 68 qui a soutenu Emmanuel Macron lors de la dernière présidentielle, sera visiblement associé à la réflexion.
Un projet bien éloigné de l'un de ses prédécesseurs, Nicolas Sakozy, qui avait déclaré en 2007 lors d'un meeting : « Dans cette élection, il s'agit de savoir si l'héritage de Mai 68 doit être perpétué ou s'il doit être liquidé une bonne fois pour toutes. » À l'époque, le candidat Sarkozy avait beaucoup mis en avant comme thématique de campagne la « gauche héritière de Mai 68 », incarnée selon lui par sa rivale, Ségolène Royal. Un discours qui avait payé : quelques jours plus tard, les Français le propulsaient à la tête de l'État. Cinq ans après, lors de son investiture, François Hollande revendiquait l'héritage de Mai 68, marquant une fracture nette avec son prédecesseur. Dans son discours, il avait notamment salué « les piétons de Mai 68, qui marchaient la tête dans les étoiles et avaient compris qu'il fallait changer ».

Une année de commémorations

C'est donc avec la vision d'un homme pour qui ces événements n'ont toujours été que du passé qu'Emmanuel Macron va tenter de mettre en place cet exercice périlleux d'ici l'année prochaine. Et ce n'est pas le seul challenge que s'est fixé le président de la République. Selon L'Opinion, il souhaite également créer un grand événement autour du 60e anniversaire de la Constitution de 1958, discours à l'appui. Et 2018 marquera également le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par les Nations unies en 1948, ainsi que les commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, qui devraient être l'occasion de réaffirmer les liens très forts qui unissent la France et l'Allemagne aujourd'hui.