Emmanuel Macron ce matin, a rappelé que les ordonnances étaient dans la constitution, qu’elles étaient permises et qu’il n’était surtout pas moins démocratique que d’œuvrer par ordonnance que par le parlement. Que vous inspire cette déclaration ?
Je crois qu’on voit là toute l’arrogance de monsieur Macron qui pense que l’élection est gagnée. C’est vrai qu’après le débat de mercredi soir où Marine Le Pen n’était pas au sommet de sa forme, peut on dire, il peut s’en doute croire avoir gagné. Donc il se lâche un peu et il montre ce qu’il veut faire, c’est à dire, je pense, établir une sorte de dictature des banques.
Il est le bénéficiaire d’un coup d’état du système bancaire, d’un coup d’état du système médiatique qui l’a propulsé à la première place, qui va lui permettre d’être élu. Et pour mettre en place ce programme, il veut le faire le plus rapidement possible et sans entraves, d’où la nécessité selon lui de gouverner par ordonnance.
Mais imaginons que, si elle était en position d’être élue, Marine Le Pen dise: « je vais gouverner par ordonnance », on crierait au scandale anti-démocratique. D’ailleurs, on crie au scandale anti-démocratique quand on parle de référendum, qui pourtant est la procédure la plus démocratique qui soit. Mais on trouve après tout normal que monsieur Macron annonce froidement, avant même son élection, qu’il va gouverner par ordonnance, c’est à dire sans parlement, en pratique.
Ce qu’il ne précise pas, c’est sur quoi porteront ses ordonnances. Il parle simplement de « son programme ». Est-ce-que vous pensez qu’il peut demain se mettre à diriger par ordonnance sur n’importe quel sujet ?
Je le crains. L’article 38 de la constitution prévoit que le gouvernement peut légiférer par ordonnance. Et le Président de la République ensuite ratifie, signe, plus exactement signe les ordonnances sur tous les domaines de la loi.
Donc on peut penser que monsieur Macron va utiliser les ordonnances pour réformer le code du travail. C’est ce qu’il a déjà annoncé. Mais il peut aussi réformer par ordonnance les lois sur les libertés publiques et, par exemple, aggraver les lois liberticides comme la loi Pleven ou étendre le contrôle sur internet et sur les réseaux sociaux.
Je crois que c’est très inquiétant en termes de liberté publique puisqu’il va faire ça probablement pendant l’été.
Il faut absolument faire barrage à Emmanuel Macron parce qu’il ne faudrait pas que la contre-performance de Marine Le Pen lui permette d’être élu avec un score trop important. Par conséquent, il est plus que jamais nécessaire et urgent de faire barrage à Macron.
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