Publié à 11h13, le 12 juillet 2017 , Modifié à 11h15, le 12 juillet 2017
- Bruno Le Maire va-t-il être rendu responsable du gros couac de ces derniers jours entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe sur les baisses d'impôt ? Le ministre de l'Économie est en tout cas pris pour cible à la fois par l'entourage du chef de l'État et le Premier ministre lui-même. Comme si les deux têtes de l'exécutif voulaient se décharger sur lui de la responsabilité du bazar politique autour de leurs décisions sur la baisse de la taxe d'habitation et la réforme de l'ISF.L'idée : on n'aurait peut-être pas parlé de couac sans l'activisme du résident de Bercy, qui n'a pas hésité à se mettre en avant dans cette période où le Président a finalement dédit le chef du gouvernement, annulant le report de ces deux promesses fiscales majeures de la campagne présidentielle. Contestant à la télévision l'objectif de sérieux budgétaire d'Édouard Philippe, "BLM" a donné l'impression un peu trop voyante de peser sur la décision d'Emmanuel Macron, le pressant de revenir sur les annonces du Premier ministre (faites dans un discours de politique générale pourtant... validé par l'Élysée).Dans Le Canard Enchaîné mercredi 12 juillet, on prend donc connaissance de ce coup de gueule du Premier ministre contre son ministre de l'Économie. Édouard Philippe flingue :
Le Maire a voulu prendre tout le monde de court. Ça ne doit pas se passer comme ça !
De leur côté, Les Échos notent que Bruno Le Maire est le grand "absent" du "plan com" de l'exécutif autour de ce revirement fiscal. "Emmanuel Macron n'aurait pas apprécié la volonté de son ministre 'de mettre un coin entre Philippe et Macron, en laissant entendre que c'est lui qui l'a convaincu d'écouter les milieux économiques'", peut-on lire dans le quotidien économique qui cite "plusieurs sources" en ce sens.En cause, notamment, cette intervention en marge des rencontres économiques d'Aix-en-Provence dimanche soir, dans laquelle Bruno Le Maire multipliait les provocations contre le Premier ministre. Il s'y disait "convaincu qu'on peut à la fois baisser les dépenses publiques et baisser les impôts pour les Français et les entreprises" et ajoutait qu'"aucune mesure définitive n'a été arrêtée en matière de calendrier". Sur BFMTV, il disait encore "souhaiter que l’allègement de la taxe d’habitation puisse démarrer le plus vite possible", alors qu'on se dirigeait vers un report.Dans Le Figaro lundi soir, on lisait également ceci : "Bruno Le Maire a aussi plaidé 'pour aller plus vite, plus loin, plus fort' [que ce qu'avait annoncé Édouard Philippe], raconte son entourage." Le ministre de l'Économie revenait alors de deux jours en compagnie du chef de l'État pour le G20 à Hambourg, un voyage au cours duquel il avait pu s'entretenir avec lui en l'absence du Premier ministre et faire valoir l'intérêt de mesures d'allègement d'impôts réclamées par les milieux économiques. Des arguments auxquels Emmanuel Macron n'était pas insensible, soucieux du risque de "ras-le-bol" fiscal" qui avait marqué le quinquennat de François Hollande...Mais à trop vouloir tirer la couverture à soi, on s'expose à des représailles. Bruno Le Maire est en train d'en faire les frais.Partagez
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