samedi 15 juillet 2017

Présidentielle 2017 : M. Fillon avance 18 propositions pour une « armée forte »
Posté dans Politique de défense par Laurent Lagneau Le 13-03-2017


Dans son programme présidentiel qu’il vient de dévoiler de 13 mars [.pdf], François Fillon, le candidat de la droite et du centre, entend « refaire de la France une puissance d’équilibre et d’entraînement grâce à une diplomatie indépendante. » Or, comme le disait Bismarck, « une diplomatie sans armée est comme un orchestre sans instruments de musique. »
Aussi, pour M. Fillon, la France « doit retrouver son rôle […] militaire de premier rang », ce qui passe par une « armée forte », dotée d’équipements modernes. Et donc par des budgets votés en conséquence.
Lors des primaires de la droite et du centre, M. Fillon avait présenté un projet assez complet en matière de défense. Cela étant, sur les 18 mesures qu’il propose dans son projet présidentiel, certaines ont été affinées. Tel est le cas de celle portant sur le niveau des dépenses militaires.
En novembre 2016, tout comme d’ailleurs Alain Juppé, son principal concurrent, M. Fillon proposait de porter le montant du budget de la Défense à 2% du PIB d’ici 2025. Désormais, il compte arriver à cet objectif en 2023, soit un an après la fin du quinquennat. Pour rappel, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, ainsi que les industriels de la Défense souhaitent que cette cible des 2% soit atteinte d’ici 2022.
Dans un premier temps, et considérant le « rétablissement de notre outil de défense » comme une « urgence absolue », M. Fillon veut lancer une revue stratégique dès le début du quinquennat, afin de préparer une nouvelle Loi de programmation militaire au premier semestre 2018. Pour rappel, la LPM en cours doit se terminer en 2019.
« Le budget de la défense augmentera progressivement lors du quinquennat avec pour objectif d’atteindre 2% du PIB à la fin de la prochaine LPM », c’est à dire d’ici 2023, peut-on lire dans le programme présidentiel de M. Fillon.
Ces moyens supplémentaires devront servir en priorité au renforcement des capacités opérationnelles ainsi qu’à la modernisation de la dissuasion nucléaire. Et cela afin de « rétablir la cohérence entre les capacités, les contrats opérationnels et la trajectoire du budget de la Défense. »
Alors qu’il propose de réduire de 8% les effectifs des fonctions publiques, M. Fillon entend stabiliser ceux des armées, en particulier ceux de la Force opérationnelle terrestre (FOT), lesquels ont été portés à 77.000 soldats au cours de l’actuel quinquennat.
Une autre priorité définie par M. Fillon (et qui figurait dans ses propositions faites lors des primaires) concerne la protection des espaces maritimes. Là, l’ancien Premier ministre sous-entend une volonté de lancer le programme BATSIMAR (Bâtiment de surveillance et d’intervention unique), que la Marine nationale attend non sans impatience. En outre, il parle aussi de renouveller les avions de patrouille et de surveillance maritime.
Mais c’est au chapitre de la « politique de la mer » que M. Fillon se montre plus précis sur ses intentions, quand il propose de « protéger nos espaces maritimes et nos ressources dans l’ensemble de notre ZEE et notre plateau continental et particulièrement Outre-mer en dotant l’Etat […] de bâtiments, aéronefs, drones et satellites de surveillance nouvelle génération. » et en « développant la coopération avec les pays alliés (Australie, Etats-Unis, Europe, Brésil…). »
Quant au lien « Armée-Nation », M. Fillon propose de développer « le mouvement des cadets de la défense pour les jeunes de 12 à 18 ans », ce qui, sauf erreur, ne figurait initialement pas dans le programme qu’il avait diffusé au moment des primaires. Cette idée, inspirée par le Canada, avait été avancée (et défendue) dans un rapport publié en décembre 2015 par les députés Marianne Dubois et Joaquim Pueyo.
S’agissant de l’Europe de la Défense, et alors qu’il avait proposé, en janvier, une « alliance européenne de défense« , M. Fillon reste vague. Dans son programme (chapitre « Politique européenne« ), il parle seulement « d’augmenter les efforts militaires et financiers de chaque pays européen pour donner à l’Europe la capacité de peser militairement sur la scène internationale », de « créer une solidarité européenne pour soutenir l’industrie européenne de la défense à la fois en matière de développement de programmes militaires mais également d’achat d’armes » (ce qui est déjà en cours) et de « doter l’Europe de moyens de réaction aux cyberattaques. »

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