samedi 1 avril 2017

Qu'y a-t-il derrière le regain de popularité de François Fillon?

© Flickr/ European People's Party
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L'ancien premier ministre François Fillon poursuit son ascension dans les sondages. Mais comment expliquer ce retour inattendu? Le conseiller régional d'Île-de-France Vincent Roger apporte des éléments de réponse.

François Fillion, l'ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy, continue de monter dans les sondages. Dans celui d'OpinionWay diffusé mardi 15 novembre, il l'emporterait au second tour des primaires aussi bien face à Alain Juppé que face à son ancien patron.
Vincent Roger, élu du IVe arrondissement de Paris et conseiller régional d'Île-de-France, analyse pour Sputnik les raisons de cette hausse.
« Je vois plusieurs explications. La première, c'est le fruit du travail de François Fillon qui depuis des mois et des mois arpente la France d'est en ouest, du nord au sud. Tous les soirs, il est dans des salles combles où il a un discours de vérité, un discours qui montre un programme cohérent et il est en train d'en récolter les fruits ».
François Fillon
© AFP 2017 Guillaume Souvant
Mais il y a aussi dans l'histoire des moments charnières, et c'est justement ce que la France connaît aujourd'hui.
« La deuxième chose, c'est que la France est à un moment gaulliste », poursuit M. Roger. « On a parfois dans l'histoire des moments qui sont vraiment cruciaux, des moments où il faut prendre des décisions et la France d'aujourd'hui, elle est dans une Europe en panne, elle a six millions de chômeurs, huit millions de précaires, elle affronte une crise économique et sociale sans précédent, elle se heurte au terrorisme, elle a des problèmes géopolitiques majeurs à résoudre et face à ce moment beaucoup de Français se disent que François Fillion a la carrure, l'étoffe pour être un président à la hauteur des enjeux de la France d'aujourd'hui ».
Finalement, l'attitude électorale en général semble avoir changé, ce qui aura apparemment un impact sur l'issue de la présidentielle.
« Je pense que dans cette primaire on passe d'un vote "anti" à un vote "pour", on passe d'un vote "anti" à un vote d'adhésion. Beaucoup ont voté pour Nicolas Sarkozy pour voter contre François Bayrou et beaucoup d'autres ont voté pour Alain Juppé pour voter contre Nicolas Sarkozy et finalement beaucoup se disent aujourd'hui: "pourquoi pas un vote d'adhésion, un vote utile un vote de conviction en votant pour François Fillon" », explique l'interlocuteur de Sputnik.
Dans le même temps, François Mitterrand avait à l'époque déclaré que pour lutter contre le chômage, on avait tout essayé. Trente ans après, Fillon lui donne la réplique: oui on a tout essayé, sauf ce qui marche, pointe M. Roger. « Le programme de François Fillon est le plus construit, le plus cohérent, le plus pertinent pour répondre aux enjeux économiques et sociaux de la France. Et à mon avis, les Français sont en train de s'en rendre compte », résume-t-il.
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Fillon devancerait Macron au premier tour, selon un nouveau sondage

© AFP 2017 Lionel BONAVENTURE
France
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Apparemment, le scandale lié aux emplois fictifs présumés de la femme de François Fillon n’est pas arrivé à jeter le discredit sur le candidat de la droite et du centre à la présidentielle. Selon un nouveau sondage Elabe, c’est lui qui affronterait Marine Le Pen au deuxième tour, un duel dont il sortirait d’ailleurs vainqueur.

Réalisé pour BFMTV et l'Express et publié ce mardi, un sondage Elabe illustre la hausse de la leader du FN Marine Le Pen, qui recueille 27 % des votes des sondés. François Fillon, dont la cote de popularité a chuté suite à ses récents déboires, arrive juste derrière, avec 20 %. Il est à noter que, selon le sondage, le candidat du mouvement En Marche! Emmanuel Macron n'est soutenu que par 17 % des sondés, à la différence du sondage récent réalisé par OpinionWay-Orpi, où Macron et Fillon se maintenaient tous les deux à 20 %.
L'ex-ministre de l'éducation et candidat du PS Benoît Hamon et le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, se retrouvent à 12 % devant François Bayrou avec ses 6 % de votes (dans le cas où celui-ci se porterait candidat).
Dans le cas où Bayrou ne se présenterait pas à l'élection, au premier tour de la présidentielle, Marine le Pen recueillerait 28 % des voix, François Fillon 21 %, Emmanuel Macron 18,5 % et Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon 13 % chacun.  Au deuxième tour, François Fillon l'emporterait face à Marine Le Pen avec 56 % des suffrages contre 44 % pour la leader du FN. Si Macron se qualifiait pour le deuxième tour, il l'emporterait face à Marine Le Pen avec 59 % des suffrages.
L'étude a été réalisée du 18 au 20 février 2017 auprès d'un échantillon représentatif de la population française de 1 051 citoyens français inscrits sur les listes électorales et âgées de 18 ans et plus.

Présidentielle 2017: retour de Fillon en tête des sondages

© AFP 2017 Bertrand Guay
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Dossier: Présidentielle 2017 en France (145)
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Tandis que la plupart des sondages assurent que Marine Le Pen et Emmanuel Macron s’affronteront au second tour de la présidentielle, prévu le 7 mai, une étude réalisée par la société Brand Analytics et basée sur l’analyse des réseaux sociaux donne François Fillon en tête du premier tour de la présidentielle.

À moins de quatre semaines du premier tour du scrutin, le candidat du parti Les Républicains (LR), François Fillon, est repassé en tête des intentions de vote, révèlent les résultats d'une enquête organisée sur les réseaux sociaux par Brand Analytics. Selon les données fournies par cette société, qui se spécialise dans l'étude de l'opinion publique et dans l'analyse des réseaux sociaux à l'échelle internationale, après deux semaines de recul au deuxième rang du classement des candidats pressentis, François Fillon est à nouveau en tête.
Sur la période comprise entre le 14 et le 28 mars, l'ex-Premier ministre mène la course avec 23,6 %, devançant Emmanuel Macron de 0,5 %, indiquent les résultats de l'étude. Or, selon les données précédentes couvrant la période allant du 1er au 21 mars, c'est l'ex-ministre de l'Économie qui se classait premier avec 25,9 %, soit 4 points de plus que M. Fillon.
Marine Le Pen clôt le peloton de tête avec 20,9 %. Viennent ensuite loin derrière Jean-Luc Mélenchon (13,5 %) et Benoît Hamon (11,9 %).
Si on suit la dynamique de ces six dernières semaines, on constate que, d'après Brand Analytics, le candidat LR s'est maintenu en tête des sondages jusque fin février-début mars, lorsqu'il s'est vu dépasser par Emmanuel Macron (23,9 % contre 27,8 %). Au cours des deux semaines qui ont suivi, il a cédé encore du terrain, mais l'écart entre lui et son principal rival est resté presque inchangé (21,9 % contre 25,9 %). Les résultats de l'étude montrent en outre que la candidate du FN stagne depuis le début du mois de mars autour de 20 % et que Jean-Luc Mélenchon bénéficie d'un certain regain de popularité (13,5 % contre 4,4 % il y a six semaines).
La société Brand Analytics est un leader en termes de monitorage des réseaux sociaux, selon le classement AdIndex 2016. Elle recueille les données sur les compagnies, produits, données, personnes ou événements sur les réseaux sociaux et dans les médias, définit la tonalité des messages et détermine les tendances.

Lettre de remerciements au Canard Enchaîné

...par le Col. Yves Logette - le 09/03/2017.
 
Chers  amis,
Permettez-moi  de  vous  adresser,  en  pièce  jointe,  cette  réaction  épidermique que  je  viens  d’écrire  et  que  j’envoie  au  Canard.
Vous  pouvez  la  diffuser  largement  ou  la  mettre  au  panier  si  ça  vous  énerve.
Amitiés,
Yves
 

 


Yves Logette
38 rue de la Carrière
57.600 Forbach
à
Canard enchaîné,
173 rue St Honoré
75051 Paris cedex 01
 
Lettre de remerciements au Canard enchaîné.
 
Cher Monsieur Canard,
Je te remercie de nous avoir informés des agissements frauduleux de cet escroc de Fillon.
Et dire que j’allais voter pour ce voleur ! Bêtement, je n’avais regardé que son programme et ne savais pas qu’il avait utilisé des fonds publics pour financer ses frais de fonctionnement.
Il se défend en disant que cet argent est accordé à tous les parlementaires et qu’ils peuvent
l’utiliser comme bon leur semble. Oui, mais il a rémunéré son épouse alors qu’il aurait pu faire un chômeur de moins en embauchant une personne extérieure à sa famille. Il y a donc, tu as raison, enrichissement personnel.
 
Remarque, s’il avait gardé cette enveloppe à son propre profit, comme il en a le droit, le résultat aurait été le même, c’est le couple Fillon qui aurait bénéficié de cet argent. Certes, compte tenu de la charge de travail d’un parlementaire, il ne peut pas tout faire lui-même par manque de temps, entre les séances à l’assemblée, les réunions en commissions diverses, les réponses à l’innombrable courrier, aux sollicitations diverses, les résumés des multiples dossiers reçus, les préparations écrites des interventions, etc...donc, il lui faut un assistant et ce n’est pas son épouse car c’est Monsieur ...
Ah oui, au fait, qui est-ce ? tu le sais, toi mon cher Canard et garde cette info pour la curée finale : « c’est Monsieur Untel qui a fait le travail d’assistant parlementaire pour François Fillon, ce n’est donc pas Pénélope ». Et Paf, la preuve imparable d’emploi fictif !
 
En effet, j’approuve totalement ta stratégie de distiller les infos (que tu as reçues en bloc d’un
informateur bien introduit à Bercy) au compte goutte, semaine après semaine, au lieu de tout
divulguer d’un coup, sinon on oublierait que ce monsieur Fillon doit être écarté de l’élection
présidentielle.
Rendez-vous compte, un candidat qui veut bouleverser le système actuel et remettre de l’ordre dans la maison France, c'est-à-dire revenir sur les acquis sociaux, la gabegie des dépenses et les saines relations entre les pouvoirs politique, médiatique et judiciaire ! Un type qui ose mettre en avant le risque islamique alors que le vivre ensemble a fait ses preuves, qui s’affiche chrétien – horreur – et patriote –honteux – et surtout qui allait véritablement engager des économies au niveau de l’Etat au lieu de faire simplement de la Com électoraliste comme tout candidat sérieux qui oubliera vite ses promesses face aux réalités des freins internes.
Bref, tu as raison de nous tenir en haleine, semaine après semaine, de ses turpitudes financières inadmissibles, même si rien d’illégal n’a pu être prouvé pour le moment (continuez à chercher, SVP).
Tu relances très justement les attaques en dévoilant que ce candidat aurait obtenu un prêt auprès d’un ami. Ce qui, avouons-le, est un scandale ! D’ailleurs, quand j’ai emprunté auprès de mon oncle la somme qui m’a permis d’acheter une voiture, j’aurais dû me méfier mais, heureusement, je ne suis pas candidat aux élections.
Ainsi, tes révélations successives nous ouvrent les yeux sur ce voyou qui voulait casser la baraque. On connait ton impartialité et on sait que cette stratégie de communication différée a
pour conséquence de tripler à chaque fois tes ventes de journaux mais ce n’est pas le but recherché car nous savons aussi que tu n’es pas lié au nombre de ventes puisque, comme la
plupart de tes confrères, tu bénéficies d’une confortable subvention d’argent public ... euh,
non, pardon, je veux dire une juste allocation de soutien à l’indépendance de la presse.
François Fillon, outre le fait d’être le seul (sinon, tu nous l’aurais dit, n’est-ce pas ?) à embaucher des membres de sa famille pour l’aider, se prétend légitime, démocratiquement, à se maintenir dans la course car il aurait été élu par plus de 4 millions d’électeurs de la droite et du centre puis conforté par des dizaines, voire centaines, de milliers de manifestants au Trocadéro. C’est faire fi de la morale en politique qui, seule, doit guider nos choix. Ainsi, que n’avons-nous suivi les conseils de la presse éclairée de choisir Alain Juppé qui, lui, est blanchi de toute condamnation car il a purgé sa peine pour avoir utilisé, pour son parti, des permanents censés travailler à la ville de Paris. Cette même presse, dont tu n’es pas bien sûr, qui a les yeux doux, désormais, pour le novice de « En Marche ».
 
Mon cher Canard, tu as raison de fustiger l’emploi honteux d’argent public mais j’ai un doute
subitement car je suis moi-même dans le même cas que Fillon. Figure-toi que ma pension de
retraite, ayant fait une carrière militaire, m’est versée tous les mois en puisant dans le pot
commun d’argent public, issu lui-même des impôts des Français.
J’ai honte tout d’un coup de cet abus !
 
J’ai hâte maintenant de lire, chez tous tes confrères via internet (tu vois, je n’ai même pas la
peine d’acheter ton journal) la suite de ce feuilleton judiciaire dont tous les éléments fuitent
très judicieusement pour nous informer sur ce qui doit guider notre choix, à savoir tout sauf le
programme des candidats. Monsieur Macron n’a-t-il pas dit lui-même que « c’est une erreur
de penser que le programme est le cœur d’une campagne » ?
 
Vite, cher Canard, fais-nous saliver avec les révélations sur le financement, forcément illégal,
du château de la famille Fillon, sur ses liens douteux avec le milieu des voitures de course et
que sais-je encore.
Ton éthique te permet de taire tes sources et heureusement sinon les adversaires du candidat
auraient beau jeu d’attaquer tes indicateurs. Où irait-on s’il était possible de savoir d’où
viennent les coups ? Peut-être même qu’un jour, quand il sera trop tard, apprendrons-nous, par
tes soins car tu n’instruis pas qu’à charge, n’est-ce pas, qu’il n’y a rien à reprocher à ce menteur.
 
Pour ma part, je te livre mon nom en clair. Ma voiture est payée et le fisc ne m’a pas encore
contacté.
Pour être franc, mon cher Canard, je dois t’avouer que tes agissements m’ont dégouté et que
je continue à soutenir la candidature de François Fillon. C’est bête, hein ? Tant d’efforts pour
rien.
Salutations cordiales.

Hollande: pratiques d’un président normal

Bienvenue à l’Elysée!

Régis de Castelnau
Régis de Castelnau
est avocat.
Publié le 28 mars 2017 / Politique
François Hollande à Singapour, mars 2017. SIPA. AP22032553_000009
Les journalistes d’investigation se considèrent comme une sorte d’aristocratie de la profession. Ils ont tendance à toiser leurs confrères rubricards, comme les conducteurs de l’Eurostar le font avec leurs collègues du TGV Sud-Est. Ce n’est pourtant pas un métier bien compliqué, il suffit d’avoir le numéro de portable de quelques policiers, voire d’obtenir celui d’un magistrat pour devenir « enquêteur », comme Le Monde qualifie ses prestigieux Plic & Ploc. Le fait d’écrire avec ses pieds et l’analphabétisme juridique ne sont pas des handicaps, au contraire. Tous ces gens publient force livres, vite faits, vite lus, vite oubliés qui témoignent de la culture qui leur est commune : une fascination pour les képis. Bienvenue place Beauvau sous-titré Les secrets inavouables d’un quinquennat n’échappe pas à la règle avec la description minutieuse des agissements de « l’État profond » dans ses pratiques barbouzardes accompagné d’un « name-dropping » considérable. Tout ceci n’aurait rien eu de spécialement original sans l’existence de trois facteurs qui font de cette publication, une bombe à fragmentation. Tout d’abord si ce que l’on nous raconte est vrai, François Hollande qui nous avait bassinés avec sa normalité, apparaît comme un manipulateur sans morale, sans scrupule et sans aucun principe. Ensuite, les auteurs, probablement involontairement, nous font la démonstration de l’instrumentalisation de la justice à des fins bassement politiciennes. Enfin, la publication survient en pleine campagne présidentielle au moment du déferlement politico-médiatico-judiciaire contre François Fillon. Donnant complètement corps à l’accusation d’une opération téléguidée visant à favoriser l’accès de Macron, héritier de François Hollande, à la présidence de la République. À la lumière de ces trois éléments, la lecture en devient saisissante.

Des rétro-pédalages pathétiques

Dès la préface, les auteurs démarrent fort et nous préviennent : « comme leurs prédécesseurs, mais avec moins de talent et de rouerie, Hollande, Valls, Cazeneuve et les autres ont joué avec l’appareil judiciaire à des fins souvent électorales. » Il faut quand même se foutre du monde pour prétendre que cette attitude aurait été absente dans la conduite politique et judiciaire de l’affaire Fillon. Tout d’un coup, les trois manipulateurs précités auraient été touchés par la grâce ? Et pourtant, mesurant tardivement l’impact politique meurtrier de tout ce qu’ils racontent les journalistes n’ont pas hésité à se répandre en rétro-pédalages pathétiques sur tous les plateaux. En fait, on peut penser qu’habitués aux manipulations policières du pouvoir d’État, et dépourvus d’une véritable culture juridique et judiciaire, ils n’avaient pas mesuré le caractère dévastateur de ce qu’ils écrivaient.
Et d’ailleurs après la préface, ça continue. Le premier chapitre décrit avec force détails comment Hollande a travaillé à récupérer la police acquise – ou considérée comme telle – Nicolas Sarkozy. Il nous apprend que l’existence d’un « cabinet noir » est  probable : «Il n’est pas possible d’en apporter la preuve formelle. Comme il n’est pas possible de prouver le contraire ! Mais l’addition d’indices troubles, de témoignages étonnants interroge. Plusieurs observateurs bien placés dans l’appareil policier nous ont ainsi décrit par le menu l’existence d’une structure clandestine, aux ramifications complexes, et dont le rayon d’action ne serait pas cantonné aux seuls renseignements territoriaux ».
On ne saurait être plus clair, surtout que la description continue avec l’endroit : « Pour orchestrer les affaires judiciaires il existe une mécanique complexe aussi efficace que redoutable. Hollande a su en tirer profit […] la plupart des affaires judiciaires qui ont empoisonné Sarko et les siens ont trouvé leurs racines ici dans cet immeuble ultra sécurisé du neuvième arrondissement de Paris ». La recette maintenant, comment instrumentaliser la justice : « afin d’allumer la mèche d’une affaire politique ou financière, il suffit que Tracfin pêche au bon endroit, remonte dans ses filets une infraction, et la transmettent officiellement la justice. Ou officieusement au service enquêteur qui se chargera de mener « une enquête d’initiatives » avant qu’un magistrat ne la reprenne à son compte. »

« Chaque fois, ce sont les mêmes juges d’instructions qui sont désignés pour les affaires qui intéressent le Château. »

Donc, si l’on comprend bien, les fonctionnaires d’État mâchent le boulot, et quand la soupe est prête on va donner le dossier au Parquet pour qu’il saisisse un juge d’instruction. Mais qui sont les magistrats saisis ? Il faut savoir que les juges d’instruction sont des juges du siège qui doivent instruire à charge et à décharge et donc leur impartialité doit être insoupçonnable. Et il existe un principe fondamental dans le fonctionnement de la justice, celui « qu’on ne choisit pas son juge ». Mais avec Hollande et sa fine équipe, si si, nos enquêteurs nous disent qu’ils les choisissent :
« Chaque fois, ce sont les mêmes juges d’instructions qui sont désignés pour les affaires qui intéressent le Château. Ils sont moins de cinq, dont on retrouve le nom dans tous les dossiers qui concernent Sarkozy […] cinq magistrats qui additionnent les affaires sur le clan Sarkozy sont eux-mêmes alimentés et épaulés par une poignée d’officiers de police judiciaire.» Dont on comprend qu’ils sont toujours les mêmes aussi. Bigre, amis journalistes– enquêteurs, il est difficile d’être plus clair, mesurez-vous le caractère déshonorant pour le président normal que cette description ? Personnellement, j’éprouve une certaine satisfaction en me rappelant comment j’ai prêché dans le désert en relevant l’acharnement judiciaire manipulatoire contre Nicolas Sarkozy dans ces colonnes. Et, pourquoi le cacher une certaine jubilation pour avoir décrit à l’avance ce qui allait arriver à François Fillon, ce qui m’a valu force qualifications de « complotiste », nouveau point Godwin du camp du bien.
La lecture du livre met également en lumière la pratique de la mansuétude ciblée, qui consiste à épargner à certains des poursuites judiciaires, en pensant à l’avenir. Certains ralliements à Emmanuel Macron sont de ce point de vue savoureux. « Le Château est passé maître dans l’art de pousser ou ralentir le feu sous les casseroles judiciaires. Pour enterrer sans classer, il suffit de donner consigne de continuer à creuser en préliminaire ad vitam aeternam. Dans ce cas le dossier reste sous contrôle direct de la chancellerie ». On cite Jean-Louis Borloo, ou Dominique de Villepin, dont on annonce le ralliement imminent à Emmanuel Macron et qui aurait, paraît-il, bénéficié de certaines complaisances : « les enquêteurs n’ont pas cru bon d’entendre ce bibliophile avisé qui, ces dernières années a empoché 5 millions d’euros pour la seule vente de ses livres. De même qu’aucune des procédures dans lesquelles Villepin apparaît à l’étranger ne semble susciter la curiosité des magistrats français. » Tout le livre n’est qu’un long florilège des outils et de l’exécution de ces basses œuvres. On en ressort édifié, sur l’imposture Hollandienne en matière de respect des principes et des libertés publiques.

Si les auteurs ont dit vrai, c’est en nombre que se comptent les infractions pénales établies

Croyant lui trouver des excuses les auteurs enfoncent François Hollande un peu plus : « l’impréparation, la méconnaissance de l’appareil policier et judiciaire ainsi que les circonstances ont très vite amené François Hollande à renier ses principes et à adopter des méthodes qui n’ont rien à envier à celle de ses prédécesseurs. » La nullité, comme excuse des turpitudes, il fallait oser. Le problème, est que cette fois-ci, ces méthodes sont utilisées pour fausser sans vergogne l’élection principale de la Ve République. Privant désormais, son résultat de toute légitimité démocratique. Ceux qui ont pris cette responsabilité devront en répondre.
En répondre parce que nous prenons connaissance dans ce livre, non seulement d’affirmations mais d’accusations très graves dirigées contre l’institution judiciaire. Il n’y a pas beaucoup d’illusions à se faire sur l’attitude des organisations syndicales de magistrats dont on est à peu près sûr qu’elles vont rester muettes.
Des élus LR ont fait au PNF et au Parquet de Paris, grâce aux propos du livre, ce qu’on appelle un « signalement article 40 » par référence à l’article du code de procédure pénale qui fait obligation aux agents publics de signaler au procureur tous faits dont ils ont eu connaissance et susceptibles de recevoir une qualification pénale. L’épisode va être intéressant, car si les auteurs ont dit vrai, c’est en nombre que se comptent les infractions pénales établies. La présentation dans un tableau des extraits du livre au regard des incriminations possibles donne la mesure de la gravité du scandale. Et on ne voit pas comment autre chose qu’une procédure judiciaire pourra séparer le vrai du faux et dégager une vérité opératoire.
Pour avoir lu l’ouvrage, je sais qu’il y a beaucoup d’autres infractions. Le PNF s’est saisi en une heure dans l’affaire Fillon sur la base d’un article du Canard enchaîné, pour lancer une enquête TGV multipliant les actes qui se sont bien sûrs immédiatement retrouvés dans la presse. Pour l’instant, huit jours après l’ouverture de l’enquête sur Bruno Le Roux, il ne s’est a priori strictement rien passé. Normal, Le Roux n’est candidat à rien. Le même PNF reste obstinément muet concernant Emmanuel Macron malgré une collection de faits éminemment suspects. Pas beaucoup d’illusions, il y a encore de la honte à boire.
Espérons simplement que le Parquet de Paris sauvera l’honneur et fera son devoir.

Quand Emmanuel Macron situe Villeurbanne... en région lilloise

Emmanuel Macron l'affirme, il ira au bout.
Emmanuel Macron l'affirme, il ira au bout. — Thibault Camus/AP/SIPA
ZÉRO POINTE

L'ancien locataire de Bercy a fait l'objet de nombreuses railleries après sa bourde...
Certains ironiseront probablement en remarquant qu’il est plus doué en économie qu’en géographie. Emmanuel Macron, ancien ministre de l’économie, candidat à la Présidentielle de 2017, s’est illustré dernièrement en situant la ville de Villeurbanne, près de Lille !
  Villeurbanne, près de Lyon, et Lille, dans le Nord.
Villeurbanne, près de Lyon, et Lille, dans le Nord. - Capture d'écran Google maps
Une bourde imprimée en plusieurs exemplaires puisque la phrase est extraite de son livre-programme, intitulé Révolution.

Affaire Fillon - Valérie Boyer : “ la loi a été violée par les services de l’Etat”

/ Mercredi 29 mars 2017 à 14:47
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Valérie Boyer. Photo © THOMAS SAMSON / AFP
Valérie Boyer. Photo © THOMAS SAMSON / AFP

2017. La porte-parole de François Fillon, et députée des Bouches-du-Rhône, revient sur les dernières révélations du livre Bienvenue Place Beauvau, en exclusivité pour Valeurs actuelles.

Valeurs actuelles. Quel regard portez-vous sur les révélations du livre Bienvenue place Beauvau ? Êtes-vous surprise de la potentielle existence d'un cabinet noir ?
Certains auteurs ont été plus catégoriques. Ainsi, en 2016, dans L’Élysée off, Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri affirmaient déjà : “Oui, il y a bien un cabinet noir à l’Élysée”.
Ce que je constate, pour ma part, de manière certaine, c’est que jamais dans l’histoire de la Ve République et des élections présidentielles, une convocation aux fins de mise en examen n’a été lancée quelques jours à peine après la désignation des juges, sans qu'ils aient pris connaissance du dossier ni procédé à des investigations supplémentaires, sur la simple base d'un rapport de police manifestement à charge, c’est-à-dire pour condamner.
L'enquête préliminaire a été ouverte en quelques heures. Les procès-verbaux ont été immédiatement communiqués à la presse sans qu’à aucun moment le Garde des Sceaux ne s’en émeuve. Il s’agit d’une illégalité grave qui n’a pu être commise que par les services de l’Etat qui disposaient de ces éléments et qui visait à nuire à François Fillon. En résumé, la loi a été violée par les services de l’Etat pour empêcher le candidat de la droite et du centre. De plus, la séparation des pouvoirs a été violée et la présomption d’innocence piétinée.
Sur la base de tous ces faits, on peut nier que l’on soit face à une tentative d’assassinat politique du candidat de la droite et du centre.
Valeurs actuelles. Le Président de la République, si les faits sont avérés, devra-t-il rendre des comptes devant la justice ?
Après avoir lu très attentivement l'ouvrage, Bruno Retailleau, Christian Jacob, Valérie Pécresse, Luc Chatel, Nathalie Kosciusko-Morizet et Philippe Bas ont saisi le procureur de Paris et le procureur national financier.
Mes collègues dénoncent la commission d'un certain nombre de faits qui, s’ils étaient avérés, seraient susceptibles de revêtir différentes qualifications pénales d’une extrême gravité : association de malfaiteurs, corruption et trafic d’influence, corruption des autorités judiciaires, trafic d’influence, atteinte à la vie privée, atteinte au secret des correspondances par une personne exerçant une fonction publique, abus d’autorité, complicité de fraude fiscale, violation du secret professionnel, violation du secret de l’enquête. Si cela est avéré nous serions alors face à un véritable scandale d’Etat.
Il est donc essentiel qu’une enquête soit diligentée, comme l’a demandé François Fillon. Les Français ont le droit de connaître la vérité. Ils ont le droit de savoir si la police et la justice sont instrumentalisées par le pouvoir socialiste.
Valeurs actuelles. Comment François Fillon continue-t-il sa campagne, malgré les affaires ?
François Fillon est un homme debout. Il en fait la démonstration jour après jour, en multipliant notamment les réunions publiques. Nantes, Biarritz, Quimper ou encore Toulon, notre candidat ne cesse de sillonner la France. Les salles sont à chaque fois pleines, montrant que la dynamique autour de lui ne s’est pas essoufflée. Dans cette épreuve, François Fillon a prouvé, une nouvelle fois, sa solidité et son courage.
Il a continué d’aller à la rencontre des Français pour leur présenter son projet et porter un message de redressement national. Sur le terrain, les Françaises et les Français nous demandent de “tenir bon”, “de résister”. Ils sont souvent admiratifs de la ténacité de notre candidat et ne veulent surtout pas se faire voler cette élection.
Je regrette que certains médias préfèrent diffuser les images d’une poignée de manifestants venant contester la démocratie plutôt que  ces milliers de femmes et d’hommes qui encouragent François Fillon, à chacun de ses déplacements.
Valeurs actuelles. Dans quel état se trouve actuellement François Fillon ?
François Fillon est déterminé, courageux et combatif. Lors de la primaire de la droite et du centre, plus de trois millions de personnes ont plébiscité sa candidature, lui conférant une légitimité très forte à défendre son projet de redressement de la France.
Aujourd’hui, le combat pour l’élection présidentielle est un combat qui dépasse sa personne.
Depuis la manifestation du Trocadéro -où il a réussi, en 72h, à ressembler près de 200.000 personnes- François Fillon porte l’espoir de millions de Français qui réclament une alternance claire et forte. Il incarne une volonté très forte dans le pays de changement complet de notre logiciel pour sortir la France du marasme.
François Fillon doit beaucoup déranger pour faire l’objet d’un tel acharnement. Aujourd’hui, il y a deux camps : ceux qui ne veulent pas que les choses changent et ceux qui veulent faire bouger les lignes, redresser la France, comme s’y engage François Fillon.Entre le populisme de Marine Le Pen et le marketing politique d’Emmanuel Macron, nous devons nous demander quelle France nous voulons ? Quelle France nous voulons  consolider pour nos ainés ? Quelle France nous voulons laisser à nos enfants ?
Nous avons besoin d’un candidat en capacité de rassembler et de moderniser la France. François Fillon est le seul à avoir des propositions claires, précises, chiffrées et ambitieuses.
Il n’a jamais faibli lorsqu’il s’agit de mener de grandes réformes, comme celles des retraites. C’est l’homme d’Etat dont les Français ont besoin aujourd’hui.
Valeurs actuelles. Selon vous, pourquoi François Fillon pourrait-il arriver devant Emmanuel Macron, encore très haut dans les sondages ?
Il faut être très prudent avec les sondages. Que ce soit la présidentielle de 2002, l’élection de Donald Trump, le Brexit ou la primaire de la droite : les exemples des prédictions erronées ne manquent pas !
Je suis confiante, d’autant qu’il y a un faisceau d’indices qui laisse à penser que François Fillon sera au second tour. Je l’ai dit, les meetings font salle comble et c’est un signe qui ne trompe jamais.
Sur les réseaux sociaux, les jugements concernant François Fillon sont plutôt positifs et les intentions de vote augmentent. Les analyses Filteris / Euromediations ou GOV réalisées à partir du “poids numérique” des candidats le prouvent bien et nous qualifient pour le second tour. François Fillon dispose d’un socle solide, qui ne s’est jamais délité malgré le lynchage médiatique dont il a été victime. A contrario, un nombre croissant de Français se rendent comptent, au regard de ses soutiens, qu’Emmanuel Macron est “le candidat du système” et l’héritier de François Hollande.
Mais chaque voix comptera, c’est pourquoi il faut voter pour lui dès le premier tour pour. Chaque abstention, chaque vote blanc, chaque bulletin de vote donné à Marine Le Pen ou à un autre candidat permettra à Macron d’arriver au second tour et de faire revenir la gauche au pouvoir pour cinq ans.

Présidentielle : pour Laurent Wauquiez, le camp Macron est "une usine de recyclage des opportunistes de tous bords"


Le président Les Républicains (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, invité de franceinfo mercredi 29 mars, a réagi à la déclaration de Manuel Valls, qui annonce qu'il votera pour Emmanuel Macron, dès le premier tour de l'élection présidentielle. "Ça devient l’usine de recyclage des opportunistes de tous bords de la politique française", a déclaré Laurent Wauquiez, évoquant "un attelage avec Robert Hue, Cohn-Bendit, Alain Madelin et maintenant Manuel Valls".

Pour Laurent Wauquiez, député LR de Haute-Loire, Emmanuel Macron est "un candidat qui parle le moins possible de la France et le plus possible des débauchages successifs". "Les lendemains risquent de déchanter", a-t-il ajouté, qualifiant le fondateur du mouvement En Marche !  de "Hollande 2". "Manuel Valls, Le Drian, un nombre de plus en grand de membres du gouvernement pour un candidat pendant trois ans dans le bureau à côté de François Hollande puis ministre de l’Economie. Cela  ressemble très fort à l’héritier du hollandisme."

Un débat "escamoté"

Laurent Wauquiez a regretté mercredi sur franceinfo que la campagne présidentielle se focalise sur les affaires, estimant que "cette campagne avait quelque chose d'écœurant". Il a appelé à un "vote utile" et demandé aux Français de voter "en fonction de ce qu'ils attendent pour le pays", assurant qu'on "ne parlerait plus" de l'affaire Penelope Fillon dans six mois.
Interrogé sur un sondage Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France donnant un très faible taux de Français (13%) qui trouvent François Fillon "honnête", Laurent Wauquiez a dit faire partie de cette partie de la population.

"La question des affaires est devenue la mono-question de cette campagne. Personnellement je trouve qu'on a une campagne qui globalement donne la nausée", a dit Laurent Wauquiez, qui a déploré que le débat soit totalement "escamoté".

Le programme au-delà des affaires

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes veut dissocier le programme et la personne qui l'incarne. "La seule question qui est posée par cette campagne est la suivante : 'Est-ce que vous aimez ou non François Fillon', ou 'Est-ce que vous aimez ou est-ce que vous n'aimez pas ce qu'a peut-être fait ou n'a peut-être pas fait François Fillon'".


"Dans la détresse de la France, il y a d'abord un profond désarroi des classes moyennes, qui ont été ravagées, assommées [...] Un pays qui lamine ses classes moyennes, ça aboutit à la République de Weimar, c'est l'arrivée des extrémismes", a assuré Laurent Wauquiez, ajoutant qu'une majorité des Français aspirent au programme proposé par François Fillon : lutte contre le gaspillage d'argent public, revalorisation du travail, lutte contre le communautarisme, meilleure régulation de l'immigration". 
Regardez l'intégralité de l'entretien de Laurent Wauquiez sur franceinfo le mercredi 29 mars 2017.

Traduire ''François Hollande'' devant la Cour pénale internationale

Selon les auteurs du livre-confession «Un président ne devrait pas dire ça», François Hollande aurait ordonné au moins quatre assassinats «ciblés».
Mais pour la Cour pénale internationale, ces décisions constituent tout simplement un crime de guerre.Sur le plateau de BFMTV, les deux journalistes auteurs de l'ouvrage sont revenus sur un passage du livre où François Hollande indique avoir procédé à «au moins quatre assassinats ciblés.

L'affaire, déjà évoquée en 2014, n'est pas tout à fait nouvelle, mais c'est le nombre de ces assassinats par drone qui constitue une vraie information que le livre ne fait que confirmer. On savait déjà qu'en 2014, François Hollande avait donné l'ordre à la Direction générale de la sécurité extérieure (#DGSE) de supprimer Ahmed Abdi al-Muhammad, aussi connu sous le nom de Ahmed Godane, le chef des Shebbaab, un groupe terroriste islamiste qui sévit notamment en Somalie.
Comme l'explique le maître de conférence à Lyon Gilles Devers dans son blog Actualités du droit, cela revient à infliger la peine de mort sans aucun jugement. Et là où le bât blesse, c'est que la Cour pénal internationale (CPI) prévoit que «l'assassinat ciblé décidé par le pouvoir politique et commis dans le contexte d'un conflit armé, est un crime de guerre».
https://francais.rt.com/france/27612-assassinats-drone-hollande-cpi
A – Juger le chef de l’Etat
Selon l’article 67 de la Constitution, le Président de la République « n'est pas responsable des actes accomplis en cette qualité, sous réserve des dispositions des articles 53-2 et 68 ».
L’article 68, c’est la destitution, prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour... On peut donc passer à autre chose.
L’article 53-2 est, lui, particulièrement pertinent : « La République peut reconnaître la juridiction de la Cour pénale internationale dans les conditions prévues par le traité signé le 18 juillet 1998 ». De fait, la France a reconnu la juridiction de la CPI, et le chef de l’État est donc justiciable. Pas d’immunité pour le Président de la République devant la CPI, qui a plusieurs reprises a poursuivi des chefs d’État, notamment quand à la demande du Conseil de sécurité, poussé par la France, elle a ouvert une enquête contre Kadhafi,… ou quand elle juge Gbagbo. D’ailleurs, la France vient de déclarer qu’elle voulait faire juger Poutine pour ce qui se passe en Syrie (où il n’y a aucune compétence de la CPI, la Syrie n’ayant pas ratifié le traité).
B – Compétence de la CPI
On ne sait pas encore où ont été pratiqués ces assassinats, mais c'est vraisemblablement au Mali, ce qui donnerait une double compétence à la CPI. D’abord, le Mali a ratifié le statut de la CPI le 16 août 2000, et un premier procès vient d’avoir lieu devant la Cour. De plus, la France est partie à la CPI, de telle sorte que tous ses ressortissants relèvent de la compétence de la Cour. La décision de l’assassinat, qui est l’acte criminel fondamental, a été prise à Paris, au 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré, et il y a donc à la fois compétence territoriale et personnelle.
C – Qualification juridique
Selon le statut de la CPI, l’assassinat ciblé décidé par le pouvoir politique et commis dans le contexte d’un conflit armé, est un crime de guerre.
La qualification correspond d’abord à l’ « homicide intentionnel » (Article 8, 2,a, i), dont les éléments constitutifs sont :
1 – L’auteur a tué une ou plusieurs personnes.
2 – Ladite ou lesdites personnes étaient protégées par une ou plusieurs des Conventions de Genève de 1949.
3 – L’auteur avait connaissance des circonstances de fait établissant ce statut de personne protégée
4 – Le comportement a eu lieu dans le contexte de et était associé à un conflit armé international.
5 – L’auteur avait connaissance des circonstances de fait établissant l’existence d’un conflit armé.
Mais les faits doivent aussi être examinés sous l’angle « des condamnations prononcées et les exécutions effectuées sans un jugement préalable, rendu par un tribunal régulièrement constitué, assorti des garanties judiciaires généralement reconnues comme indispensables » (Article 8, 2, c, iv), ainsi défini :
1 – L’auteur a prononcé une condamnation ou fait exécuter une ou plusieurs personnes.
2 – Ladite ou lesdites personnes avaient été mises hors de combat ou étaient des civils, ou des membres du personnel médical ou religieux ne prenant pas activement part aux hostilités.
3 – L’auteur avait connaissance des circonstances de fait établissant ce statut.
4 – Il n’y a pas eu de jugement préalable rendu par un tribunal, ou le tribunal qui a rendu le jugement n’était pas « régulièrement constitué », en ce sens qu’il n’offrait pas les garanties essentielles en matière d’indépendance et d’impartialité, ou le tribunal n’a pas assorti son jugement des garanties judiciaires généralement reconnues comme indispensables en droit international.
5 – L’auteur savait qu’il n’y avait pas eu de jugement préalable ou qu’il y avait eu déni des garanties pertinentes et que ces éléments étaient essentiels ou indispensables à un jugement régulier.
6 – Le comportement a eu lieu dans le contexte de et était associé à un conflit armé ne présentant pas un caractère international.
7 – L’auteur avait connaissance des circonstances de fait établissant l’existence d’un conflit armé.
D – Procédure
A la suite des révélations des deux journalistes, révélations non contestées, le Parquet de Paris a suffisamment d’informations pour ouvrir une enquête à propos de ces assassinats. Si l’enquete conforte ces révélations, il suffira alors de transférer le dossier à Madame la Procureure près de la Cour pénale internationale. Le bureau de la Procureure sera assuré de la coopération de la France... qui a manifesté sa volonté de faire juger les chefs d'État syrien et russe pour des actes commis en fonction. Si rien ne se passe, il reviendra à des associations d’agir.
La loi doit être la même pour tous, c’est la base de tout,.. pour que l’auteur des faits puissebénéficier d’une retraite adéquate.


http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2016/10/14/hollande-mis-en-cause-pour-des-assassinats-en-route-vers-la-932035.html