lundi 5 juin 2017

Arrangements en famille et conflit d'intérêts : pourquoi Richard Ferrand est fragilisé






Empêtré depuis une semaine dans une affaire liée à un montage immobilier réalisé en 2011, Richard Ferrand voit les polémiques se multiplier à son sujet.
Richard Ferrand est plus que jamais fragilisé.
Richard Ferrand est plus que jamais fragilisé. (Reuters)
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Mercredi dernier, Le Canard enchaîné a révélé les détails d'un montage immobilier réalisé par Richard Ferrand en 2011. Les Mutuelles de Bretagne, dont il était le directeur général, cherchaient alors des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins. Le choix du président de la mutuelle s'était alors porté sur une SCI - pas encore constituée ni propriétaire d'aucun bâtiment - dont la propriétaire n'était autre que la femme de Richard Ferrand. La promesse de location en poche, celle-ci avait obtenu un important prêt bancaire pour acheter les locaux qu'elle loue depuis à la mutuelle. Outre une rénovation complète des lieux financée par les Mutuelles de Bretagne pour 184.000 euros, la valeur des parts de la SCI "a été multipliée par 3.000" en six ans. Depuis ces révélations, Le Parisien, Mediapart et Le Monde ont publié de nouvelles informations qui fragilisent la place de Richard Ferrand au sein du gouvernement.

Richard Ferrand à la manoeuvre

Selon Le Parisien de lundi, Richard Ferrand est intervenu avant l'accord passé entre sa femme Sandrine Doucen et les Mutuelles de Bretagne. En décembre 2010, il a en effet signé un compromis de vente de l’immeuble signifiant qu'il laisserait sa place à une SCI. Un document révélé par le journal évoque une "condition suspensive de conclusion d’un bail commercial entre la SCI devant substituer M. Ferrand et les Mutuelles de Bretagne." Ce schéma a facilité l'obtention du marché par sa femme, qui a pu obtenir plus facilement son prêt bancaire pour acheter les locaux en juillet 2011. Lundi, Alain Castel, l'avocat à l'origine de l'opération immobilière, a expliqué qu'en cas de conflits d'intérêts, un commissaire aux comptes aurait dû réaliser un "rapport spécial" pour le transmettre à l'assemblée générale de la mutuelle. Il n'y en a pas eu car ce dernier, contacté par Le Télégramme, a "[considéré] qu’il n’y avait pas de conflit d’intérêts".

Des liens familiaux au coeur de l'affaire

  • Un Pacs dont Richard Ferrand n'a pas le souvenir
Richard Ferrand affirme en effet à qui veut l'entendre que sa femme et lui n'ont aucun "lien juridique". Le ministre espère ainsi mettre fin aux accusations de conflits d'intérêts. Si les deux personnes n'étaient effectivement pas liées par un mariage ou un Pacs en 2011 au moment où Sandrine Doucen a acquis via sa SCI les locaux au coeur de l'affaire, la mise à jour des statuts de cette même SCI en février dernier fait apparaître un Pacs signé le 2 janvier 2014. "Je ne suis pas partie à l’affaire. Je ne suis ni marié ni pacsé avec Sandrine Doucen", a-t-il pourtant déclaré encore lundi au Parisien.
  • Des parts cédées à sa fille… de 13 ans
La SCI par laquelle la femme de Richard Ferrand a acheté les bâtiment loués depuis par les Mutuelles de Bretagne était détenue par deux personnes. Sandrine Doucen détient 99% des part de l'entreprise tandis qu'un ami du couple avait acquis en 2011 une seule part. En février 2017, c'est la fille de Richard Ferrand qui a récupéré cette part. Agée de 13 ans, la collégienne était représentée chez le notaire par ses parents "agissant en tant qu’administrateurs légaux des biens de mademoiselle", selon des propos cités par Mediapart.
  • Un emploi à l'Assemblée nationale pour son fils
La fille du ministre ne serait pas la seule à avoir bénéficié de la position de son père. Selon Le Canard enchaîné, Richard Ferrand a versé 8.704 euros brut à son fils embauché quelques mois en tant que collaborateur parlementaire entre janvier et mai 2014. "Je ferai observer que quand mon fils était salarié quatre mois et rémunéré au Smic, les collaborations familiales se chiffraient à plus d'une centaine" au sein de l'Assemblée, a expliqué le ministre, assurant que son fils avait effectivement travaillé. Et même si l'affaire pourrait ne rien avoir d'illégal, elle pose problème à l'heure où le gouvernement table sur la moralisation de la vie publique.
  • Sa première femme embauchée
Selon Mediapart, l'ex-épouse de Richard Ferrand a été choisie pour travailler à l'aménagement des locaux achetés par Sandrine Doucen. Cette dernière a confirmé l'information sans évoquer sa rémunération. Sa mission : "Une proposition de mise en couleurs, la sélection de mobiliers, un relevé de plans, la conception d’une signalétique." Cette artiste peintre a également été retenue par les Mutuelles - après mise en concurrence - pour "repenser l’enseigne et les boutiques de certains opticiens du réseau" en 2013.

Des arrangements avec la mutuelle?

Sa déclaration d'intérêt à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique le prouve : en 2014, Richard Ferrand percevait encore 1.250 euros par mois comme chargé de mission auprès de la nouvelle directrice de la mutuelle Joëlle Salaün alors qu'il était député. Comme l'écrit Le Monde, le nouveau parlementaire a aussi embauché à son arrivée à l'Assemblée nationale le compagnon de cette dernière, Hervé Clabon, comme assistant parlementaire. Un recrutement qui n'apparaît pas sur sa déclaration en revanche. A cette date, "Hervé Clabon ne travaillait pas avec moi dans le cadre d’un contrat de travail, même s’il était très présent", se défend aujourd'hui le ministre.
Capture
Ces liens avec la mutuelle révèlent sous un autre jour la proposition de loi déposée à l'automne 2012 par Richard Ferrand et d'autres députés portant sur les "conventions entre organismes d'assurance maladie complémentaire et professionnels de santé". "Richard Ferrand m’avait dit qu’il avait travaillé pour les Mutuelles de Bretagne, mais pour moi c’était du passé. Si j’avais su qu’il était encore chargé de mission, la question, je l’aurais posée clairement. Il était en lien d’intérêts", affirme au Monde, la socialiste Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.

Wauquiez, l’architecte de la nouvelle droite

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/ Mardi 23 mai 2017 à 00:00

Confidences de précampagne. Il devrait être, au terme du congrès de l’automne, le prochain président des Républicains. Avec l’ambition, malgré la gueule de bois postélectorale, de refonder une vraie droite sur les ruines de la présidentielle.

À l’écouter parler, longues échasses dépliées à l’avant de sa berline, fourchette en plastique plantée dans une cuisse de poulet tiède, on croirait que la droite se porte bien. La défaite de Fillon ? Balayée d’un « je suis convaincu que nos idées sont plébiscitées ». La concurrence du Front national ? Minimisée, depuis le débat de l’entre-deux-tours où « Marine Le Pen a montré qu’elle n’est pas à la hauteur ». Le sans-faute d’Emmanuel Macron et son habileté à chambouler le paysage politique ? Démentis dans une pirouette optimiste : « Après cinq ans de Macron, qui n’est pas adossé à un spectre de valeurs, les Français voudront une droite qui s’assume. »

« Qu’on ne compte pas sur moi pour laisser vide l’espace entre ça et le FN »

Le choc du 23 avril 2017, donc, et l’élimination — pour la première fois de l’histoire — du candidat de la droite au premier tour de la présidentielle, serait presque, à croire Laurent Wauquiez, une aubaine. « Ça peut être l’acte de renaissance de la droite, insiste-t-il. Tout peut être reconstruit à partir de là. Il y a un boulevard. » À l’entendre, l’hémorragie de cadres vers Macron et le débauchage de ténors de la droite pour entrer au gouvernement sont de bonnes nouvelles. Il conspue « ceux qui vont à la soupe, ceux qui ont mis la droite française dans la naphtaline », salue leur départ d’un « bon débarras » « Je ne crois pas un instant que le renouveau de la politique française soit le débauchage de petits marquis technos », dit-il encore. Et d’avertir : « Qu’on ne compte pas sur moi pour laisser vide l’espace entre ça et le FN. » La droite se meurt, la droite est morte, dit la rumeur, mais Wauquiez regarde ailleurs.
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Acclamé par la base, contesté dans les hautes sphères : telle est l’équation wauquiézienne. Dans les salons, on l’accuse de tous les maux : Wauquiez serait un desperado de la politique, menant une OPA sur les voix de droite pour son ambition personnelle ; Wauquiez préparerait secrètement une alliance avec le FN ; Wauquiez radicaliserait la droite et l’emmènerait dans le mur ; Wauquiez ceci, Wauquiez cela…
C’est d’ailleurs lui que le nouveau ministre Gérald Darmanin prend pour cible afin de justifier son ralliement à Macron, pointant dans la Voix du Nord sa « différence fondamentale, ontologique, avec une partie de [s]a famille politique, celle qu’incarne désormais monsieur Laurent Wauquiez ». Autant de procès balayés par les électeurs et les militants des Républicains qui, appelés aux urnes, à l’automne, pour le prochain congrès du parti, risquent, si l’on en croit leur inclination idéologique et les résultats de l’applaudimètre, de plébisciter ce nouveau héraut de la “droite des valeurs”.
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« Je ne suis pas en marge du parti, je suis à son centre de gravité »

Les critiques, lui les a anticipées. Et pour certaines, désamorcées. Son côté sniper a été gommé, il n’est plus solitaire et met désormais en avant les noms de ceux qui composent sa galaxie politique, à la confluence du sarkozysme et du fillonisme : Brice Hortefeux, Rachida Dati, Christian Jacob, mais aussi Isabelle Le Callenec, Annie Genevard, Gérard Larcher…
La ligne politique du parti, ensuite, s’est déportée sur la droite. « Je ne suis pas en marge du parti, je suis à son centre de gravité », martèle-t-il en réponse à ceux qui plaident pour un recentrage. Il s’amuse de la propension des « chapeaux à plume » à s’exprimer dans les médias, les trouvant « à l’ouest ». Les défie :
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Il y aura une élection à la tête du parti, qu’ils viennent ! Ma différence, c’est que, les élections, je les gagne. Et avec mes idées. Je n’ai pas besoin de demander les voix de la gauche. 
 

Les oukases de ses pairs

À quoi ressemblerait la nouvelle droite de Laurent Wauquiez ? Elle s’établirait sur de nouveaux visages, cesserait de s’excuser de ne pas être de gauche, renouerait avec le triptyque valeurs, travail, autorité, détaille l’impétrant. Engagerait un travail de refondation idéologique, un an durant, et repenserait son rapport à la frontière, à l’équilibre Europe-nation, à l’immigration, à l’assimilation. « L’innovation dans le domaine des idées est chez les intellectuels, plus chez les politiques », regrette-t-il. Wauquiez assume une « vraie vision commune » avec Éric Zemmour et cite ses échanges avec Malika Sorel, Camille Pascal, Marcel Gauchet, François-Xavier Bellamy, Thibault de Montbrial, Alain Finkielkraut…
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Lui-même a déjà fait sa mue, depuis plusieurs années, subissant les oukases de ses pairs et les critiques du milieu parisien — Jean-Pierre Raff arin se désolait, en 2014, qu’il « parle comme le FN » après avoir fait de si longues études… « C’est un processus d’émancipation intellectuelle, s’amuse-t-il. Il faut assumer de lire de la haine dans les yeux sur les plateaux de télévision. »
La droite renouera-t-elle un jour avec la victoire ? « Celui qui lui rendra sa fierté et sa voix sera celui qui portera ses couleurs en 2022 », répond Wauquiez. Lui semble avoir mûri grâce à l’échec de Fillon. Janvier 2017 : très proche de la ligne victorieuse à la primaire, il renâcle à l’idée de s’engager dans une campagne où juppéistes et lemairistes ont trusté les postes à responsabilité et où la thématique des classes moyennes a été évincée au profit du sang et des larmes. Les affaires font exploser la candidature de François Fillon en vol. « Tu prends une responsabilité énorme, prévient-il le député de Paris. Si tu dois te retirer, c’est tout de suite. » Il contemple alors le bal des vautours autour d’un Fillon seul, aff aibli, acculé. Songe même à provoquer un vote du conseil national des Républicains pour changer de candidat. Aurait-il pu le remplacer au pied levé ? « Sans problème. J’avais le socle de valeurs nécessaire pour être candidat. » Mais personne ne veut être le Brutus qui va assassiner Fillon. « C’est une période pour les gens qui ont du sang-froid », lui glisse alors Nicolas Sarkozy.

Le SMS de François Fillon

La suite est connue : Fillon résiste, tient, défie. Wauquiez sent que c’est fini. « Après les costumes, je savais que c’était mort, à cause de chez moi. Sur le terrain, j’ai vu des gens choqués. » Mais de Fillon, le futur candidat à la présidence des Républicains dit aujourd’hui du bien : « Il pouvait prendre une autre décision en février, mais après, respect. Il a montré une vraie force dans l’adversité. Et finir avec 450 000 voix d’écart, c’est un miracle. » Au soir du premier tour, il sera l’un des rares à téléphoner à Fillon, claquemuré dans son quartier général, lâché par tous ou presque. « Tu es l’un des seuls à avoir eu de la dignité. Merci », écrira même le candidat défait, pourtant avare de SMS, en ce soir de défaite.
Qu’on se le dise : Laurent Wauquiez n’est plus ce Huron mettant, en 2004, les pieds dans le plat de la politique française. Encore moins le cabot qu’on a connu dans ses jeunes années ministérielles. Ultime certitude : il faudra compter, dans les années qui viennent, avec celui que la presse surnomme désormais — il s’en délecte — « le droitier Laurent Wauquiez ». Ironie du sort, il écrit de la main gauche. Ne surtout pas y voir un signe…

Brigitte Macron trai­tée de « cagole » par une jour­na­liste : l’at­taque de trop

UNE CHRO­NIQUE PROVO­CANTE
La Rédaction | lundi 29 mai 2017 à 15:13
Obser­vée pour sa démarche, critiquée pour la longueur de ses jupes lors de ses dépla­ce­ments, moquée pour sa diffé­rence d’âge avec le président Emma­nuel Macron, en peu de temps Brigitte Macron est deve­nue la cible de nombreux articles vitrio­lés. Aujourd’­hui encore, une chro­niqueuse se lâche dans le maga­zine fémi­nin Grazia. 
Brigitte Macron suscite de nombreuses critiques. Quelques jours après son passage à Bruxelles pour le sommet de l’OTAN avec Mela­nia Trump, la voilà encore visée par une chro­niqueuse dans les lignes du maga­zine Grazia. L’épouse d’Em­ma­nuel Macron aurait selon, son texte, des airs de « cagole marseillaise ». « « Moi, j'aime bien Brigitte Macron, comme tout le monde sans doute, un peu par popu­lisme, comme on aime l'Euro­vi­sion », me dit un ami à Marseille, sur le port. On a vu une cagole passer, la conver­sa­tion a dérivé vers notre première dame », débute ainsi son texte. « Parce qu'elle a le côté un peu récon­for­tant de la cagole, Brigitte, celle qui est trop fardée sans être trop bour­geoise, rassu­rante par son âge et son métier »
Si Brigitte Macron n’en est pas à sa première critique, dans la presse inter­na­tio­nale qui stig­ma­tise ses jupes trop courtes, son bron­zage trop « Saint Tropez » ou ses talons hauts, elle est pour­tant bles­sée par ce qu’on dit d’elle. Occu­pée par son instal­la­tion à l’Ely­sée, elle ne devrait cepen­dant pas trop atta­cher d’im­por­tance aux remarques gratuites. Il faut dire que celles-ci se sont multi­pliées, notam­ment concer­nant ses tenues souvent jugées trop courtes. La première dame n'a pas encore réagi à l'article publié par le maga­zine Grazia, qui signe une nouvelle attaque sexiste à son encontre.

Assistants parlementaires : Marielle de Sarnez dans le collimateur de la justice

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/ Lundi 29 mai 2017 à 23:56

Affaires. Après un courrier de dénonciation émis par une eurodéputée du Front national à l'encontre de “plusieurs élus français au Parlement européen”, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour “abus de confiance”.

Tout commence par un courrier de dénonciation. Le 14 mars dernier, l'eurodéputée Front national Sophie Montel s'adressait au procureur de la République de Paris, François Molins, et au patron de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf). Elle y expliquait que “plusieurs élus français au Parlement européen” avaient recours à des assistants parlementaires qui occupaient d'autres fonctions. Ce lundi 29 mai, on apprend que Marielle de Sarnez, ministre chargée des Affaires européennes, figure parmi les 19 eurodéputés français visés par l'enquête préliminaire ouverte le 22 février pour “abus de confiance”, rapporte Le Parisien.

Marielle de Sarnez visée par l'enquête

Je suis contrainte de porter à votre connaissance des éléments attestant que plusieurs élus français au Parlement européen ont à leur service des assistants ayant par ailleurs des fonctions au sein de leur formation politique respective”, écrivait Sophie Montel, demandant à la justice d'investiguer “au nom du principe d'égalité” sur le cas des 19 eurodéputés et d'une trentaine d'assistants parlementaires présumément impliqués. Après l'ouverture de l'enquête préliminaire, l’Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff) a été chargé des investigations, et pourrait être rejoint par l'Olaf. 
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L'enquête portera notamment sur le rôle occupé par Philippine Laniesse, conseillère régionale et élue municipale du XIXe arrondissement de Paris et ex-collaboratrice parlementaire de Marielle de Sarnez. Désormais, l'ancienne assistante au Parlement européen est chargée de la communication de la ministre chargée des Affaires européennes. Interrogée par Le Parisien, la ministre a pour sa part déclaré :  “j’ai toujours respecté le règlement du Parlement européen. J’ai eu comme attachée parlementaire, basée dans ma circonscription à Paris, Philippine Laniesse six ou huit mois à temps partiel, après vérifications d’usage avec le parlement. Elle a fait son travail avant de démissionner il y a un mois.
 

Nouvelle crainte d’un conflit d’intérêt à l’Elysée

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/ Lundi 29 mai 2017 à 07:22

Affaire. La conseillère à l’agriculture d’Emmanuel Macron est l’ancienne présidente d’un puissant lobby viticole. C’est la deuxième suspicion de conflit d’intérêt depuis l’élection du président.

Emmanuel Macron a du mal à s’appliquer les principes qu’il impose à ses collaborateurs et ministres. Pendant la campagne présidentielle, il avait été très clair : aucun conflit d’intérêt ne serait toléré sous sa présidence.  

Des associations et des experts ulcérées

Ce lundi 29 mai, pourtant, Europe 1 pointe le risque très clair de conflit d’intérêt après la nomination de la nouvelle conseillère à l’agriculture d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Ce dernier a installé Audrey Bourroleau à ce poste. Une décision qui a fait bondir 16 associations de lutte contre l’alcoolisme et six experts, dont Irène Frachon, la médecin qui avait révélé le scandale du Mediator.
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Selon eux, l’ancienne activité d’Audrey Bourroleau est incompatible avec ses nouvelles fonctions. Elle a en effet dirigé le puissant lobby viticole Vin et Société, qui représente près de 500 000 acteurs de la vigne et du vin.

Du vin contre le cancer...

Interrogé sur Europe 1, le docteur Bernard Basset, vice-président de l’Association nationale de prévention en addictologie et alcoologie, estime que la suspicion sera inévitable : “Toutes décisions contre la santé et en faveur de la viticulture, on saura d’où elles viennent et elles seront prises sous l’influence d’un lobby installé à l’Elysée.” Et le docteur Basset de mettre en garde : “Cette personne a attaqué l’an dernier la loi Evin avec des arguments totalement faux comme l’idée que le vin peut protéger contre le cancer !”
Après la nomination comme ministre de la Santé d’Agnès Buzynmariée à Yves Lévy, directeur de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), organisme public sur lequel le ministère de la Santé exerce une cotutelle, cette nouvelle affaire démontre qu’Emmanuel Macron a une définition très personnelle du conflit d’intérêt.

Affaire Ferrand : pour Macron, la presse ne doit pas "devenir juge"

Le président a profité du conseil des ministres pour réagir à la polémique qui entoure une opération immobilière effectuée par Richard Ferrand en 2011.

Publié le  | Le Point.fr
Emmanuel Macron a incité ses ministres à "séparer le bon grain de l'ivraie, et parfois de l'avanie".
Plus d'une semaine après les premières révélations contre Richard FerrandEmmanuel Macron est enfin sorti de son silence. Indirectement. Par l'entremise du porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, on apprend qu'en réaction à la polémique atteignant le ministre de la Cohésion des territoires, le nouveau président a profité du conseil des ministres pour « appeler » le gouvernement « à la solidarité, la responsabilité », les incitant « à faire le tri entre le grain et l'ivraie, voire quelquefois l'avanie ».
« Les choses ne vont pas forcément bien quand la presse devient juge », a-t-il ajouté, estimant que « dans une société démocratique chacun doit être à sa place ». « Il a rappelé que notre objectif doit être de façon permanente celui de l'exemplarité dans nos actions publiques. »

« C'est bien ainsi »

« Il y a évidemment des contre-pouvoirs et je le cite c'est bien ainsi », a rapporté Christophe Castaner, tout en ajoutant que selon le président, « il y a aussi dans les grands principes celui d'une justice indépendante ». « Seule la justice est habilitée à décider ce qui relève d'une affaire, d'une instruction, d'une enquête », a déclaré le porte-parole.
Le ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand, visé par des soupçons de favoritisme, mais toujours soutenu par l'exécutif, a une nouvelle fois exclu mercredi de démissionner, martelant qu'il n'est « pas mis en cause par la justice ». Le Premier ministre Édouard Philippe a conforté mardi soir Richard Ferrand à son poste, malgré « l'exaspération des Français ».


Législatives : Gérard Collomb pense que l’affaire Ferrand pourrait coûter cher à En Marche !
Publié le 


Cité par Le Canard Enchaîné ce mercredi 31 mai, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a évoqué quelques inquiétudes concernant les législatives. Selon lui, l’affaire Ferrand, qui secoue le gouvernement, pourrait coûter cher à La République en Marche les 11 et 18 juin prochains. Et il compare cette situation à celle causée par Jean-Louis Borloo en 2007. A l’époque, en plein entre-deux-tours des législatives qui suivaient la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, le socialiste Laurent Fabius avait poussé le nouveau ministre de l'Économie, Jean-Louis Borloo, à évoquer une hausse de la TVA après l'élection de la nouvelle Assemblée nationale.
Cet épisode, qui s’est produit sur France 2, avait coûté de nombreux sièges à la droite même si l'UMP avait tout de même obtenu la majorité. De nombreux cadres du parti du chef de l'État avaient alors pointé les dommages dans l'opinion causés par Jean-Louis Borloo. Ce dernier avait donc été exfiltré vers le ministère de l'Écologie. Dix ans plus tard, Gérard Collomb se souvient de cette situation et "affirme", selon Le Canard enchaîné, "que des dizaines de circonscriptions vont se jouer à 1 ou 2 points près" et "parle même du risque d'un effet équivalent à celui de la ‘TVA sociale de Borloo’".
Il semblerait qu’Edouard Philippe ne partage pas cet avis. En effet, hier soir, il a fait comprendre sur France 2 que Richard Ferrand ne sera pas évincé du gouvernement tant qu’il n’est pas mis en examen. "Un ministre qui serait mis en examen devrait démissionner, il n'y a aucune ambiguïté là-dessus", a expliqué le Premier ministre, rappelant la volonté du gouvernement de "limiter les choses qui ne sont pas illégales, mais ne sont pas acceptables", et de faire entrer la France "dans un nouveau monde, un monde de règles précises qui rétablissent la confiance dans les acteurs publics."

Read more at http://www.atlantico.fr/pepites/legislatives-gerard-collomb-pense-que-affaire-ferrand-pourrait-couter-cher-en-marche-3066036.html#TrKhr4uhd2GFyahJ.99

Marlène Schiappa ne veut plus de messe à la télé : notre pétition !

Schiappa4 - copie
Marlène Schiappa, nommée secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes du gouvernement d’Édouard Philippe, est une jeune femme marquée à gauche et une militante féministe admiratrice des Femen… Elle est surtout une sectatrice du laïcisme et n’a pas de mots trop forts pour stigmatiser « le joug de l’Église catholique » sur les femmes. Dans la vidéo d’un entretien qu’elle a accordé lors du séminaire sur « Les femmes et la laïcité », dans le cadre de la Fondation Jean-Jaurès en octobre de l’année dernière, elle considère, notamment, que la messe diffusée le dimanche matin dans l’émission Le Jour du Seigneur sur France 2 constitue une « infraction à la loi de 1905 », et ce n’est pas un mystère qu’elle souhaiterait la voir disparaître… S’il n’est pas question de laisser passer sans broncher un tel projet quand il est exprimé publiquement par un particulier, ce l’est encore moins quand la personne qui l’exprime est revêtue d’une fonction ministérielle comme c’est désormais le cas de Marlène Schiappa. Nous avons donc décidé d’interpeller le Premier ministre afin qu’il nous confirme que les propos laïcistes et violemment antireligieux de Marlène Schiappa n’engagent pas son gouvernement dont nous attendons qu’il soit respectueux de la libre expression religieuse dans l’espace public. C’est pourquoi nous lançons cette pétition que nous vous invitons à signer nombreux et à faire signer. Elle sera transmise au Premier ministre Édouard Philippe.

Marlène Schiappa et la messe télévisée

Monsieur le Premier ministre,

Madame Marlène Schiappa, qui a rejoint votre gouvernement en qualité de secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a déclaré, en septembre 2016, dans une vidéo de la Fondation Jean Jaurès, que la diffusion de la messe à la télévision publique était attentatoire à la laïcité.

Naturellement, à titre personnel, chacun peut bien penser et raconter n'importe quoi. Mais, à présent que Mme Schiappa est ministre, les croyants de toute confession, et les chrétiens en particulier, ont lieu de s'inquiéter de la conception violemment antireligieuse de la laïcité que promeut cette personne.

La diffusion de la messe dominicale est la plus ancienne émission de la télévision française, à l'exception du journal télévisé, puisqu'elle fut lancée en 1949. Depuis, chaque dimanche, sans que cela pose de problème à quiconque, la télévision offre ce service aux personnes qui n'ont plus la force de sortir de chez elles. Mais elle ne propose pas seulement la messe : elle offre des émissions en lien avec chacune des grandes religions présentes sur le sol de France, ce qui est un pluralisme de bon aloi du service public de la télévision, au demeurant financé par tous les citoyens croyants ou non.

La vindicte de Mme Schiappa vise donc le fait religieux comme tel : si on la comprend bien, il serait strictement interdit de parler de religion dans l'espace public ou sur des médias publics.

C'est là une conception de la "laïcité" qui n'est pas celle des pays civilisés, et elle me semble singulièrement dangereuse pour la paix civile et attentatoire au respect de la liberté religieuse et de son expression.

Je vous prie donc, Monsieur le Premier ministre, de bien vouloir me rassurer sur le fait que ce laïcisme intégriste professé par votre secrétaire d'État n'engage pas votre gouvernement dont nous attendons qu'il soit respectueux de la libre expression religieuse dans l'espace public.
Richard Ferrand, secrétaire général de La République en marche, le 11 mai 2017 à Paris.
Richard Ferrand, secrétaire général de La République en marche, le 11 mai 2017 à Paris. — Eric Feferberg/AP/SIPA
CAMPAGNE

Législatives: Les casseroles s'amoncellent sur La République en marche

Deux ministres et au moins trois candidats aux législatives de La République en marche sont embarrassés par des révélations…