Accumulation de plaintes contre le candidat En Marche! de Neuilly
Paris Match||Mis à jour le
Laurent Zameczkowski, candidat LREM dans les Hauts-de-Seine, entendu cette semaine pour répondre d’une plainte pour violences conjugales, est également visé par une plainte pour «injures publiques» et «menaces». Un document que Paris Match s’est procuré en exclusivité.
Les polémiques s’accumulent autour de Laurent Zameczkowski, candidat LREM dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine. Ces derniers jours, la presse a révélé que le candidat faisait l’objet d’une plainte pour «violences conjugales» déposée par son épouse dont il est en train de se séparer. Il a d’ailleurs été entendu en ce sens jeudi au commissariat de Neuilly-sur-Seine. Selon nos informations, le candidat En marche!, qui est arrivé en tête du premier tour (41,92%), fait l’objet d’une autre plainte pour «injures publiques à caractères discriminatoires et menaces». Elle émane d’une amie de son épouse et a été déposée jeudi.
"Je vais te détruire", "Je te garde pour la fin"
Selon le procès-verbal, que Paris Match s’est procuré, le patron de PME est accusé d’avoir insulté et menacé cette mère de famille dans la rue, devant témoins. Selon son récit fait à la police, elle indique que le mardi 16 mai, marchant dans les rues de Neuilly-sur-Seine elle a entendu : «Bonjour J., tu as drôlement grossi, t’as vu ton cul.» «Je me suis arrêtée et je me suis retournée. J’ai alors vu qu’il s’agissait de M. Zameczkowski Laurent, le mari d’une amie à moi, avec laquelle il est en procédure de divorce, procédure dans laquelle j’ai attesté en faveur de Madame et de ses enfants», déclare-t-elle. Selon ce même récit, elle indique qu’il lui a aussi «attrapé les épaules et rapproché son visage et à voix très basse il (lui ) a dit : "Non seulement je vais pas te laisser tranquille, tu ne sais pas de quoi je suis capable, je vais te détruire"». Il lui aurait également dit : «Quand je serais tout en haut, je m’occupe de ta copine, de nos filles, et je te garde pour la fin.»
Voici un extrait du procès verbal :
«Il m’a traité une nouvelle fois de "grosse p*** et de sal****" , les gens présents avec lui ont dit "ça suffit maintenant on a du travail" et la dame présente à ses côtés m’a dit "Allez y Madame, il faut y aller là". Je suis rentrée chez moi en pleurs, choquée et effrayée», conclut la quadragénaire auprès de la police. Elle avait d’abord déposé une main courante le 20 mai 2017 concernant ces faits, puis explique avoir décidé de porter plainte «suite à la diffusion dans la presse de cette affaire, dont (sa) main courante».
Le candidat entendu au commissariat jeudi
La plaignante explique qu’elle avait déjà déposé une main courante le 27 mai 2011 à l’encontre de Laurent Zameczkowski précisant qu’elle «avait reçu un appel de son épouse qui venait de se faire battre, tirée par les cheveux et mise en dehors de chez elle, par lui, suite avec un différend du couple». Elle indique que suite à cela, il a «été violent» à son encontre mais elle n’avait pas porté plainte signalant seulement des «faits de dégradations de biens privés». «Il avait cassé mon téléphone en le jetant alors que je voulais appeler la police. Tout cela devant ses enfants», détaille-t-elle encore.
«Le Parisien» indique que le candidat avait été entendu jeudi dans le cadre d’une plainte pour «violences conjugales» et «dégradations de biens privés», déposée le 18 avril dernier par sa femme. Le quotidien précise qu’il a reconnu avoir dégradé le téléphone de son épouse lors d’une altercation concernant garde d’enfant. La veille, il s’était expliqué auprès du journal, niant les violences qui lui sont reprochées : «Oui, j’ai abîmé le téléphone portable de mon épouse mais ça s’arrête là, elle n’a pas été blessée.» «Pour tout dire, la seule personne blessée dans cette histoire, c’est moi. Je me suis ouvert la main avec l’écran du téléphone…», a-t-il poursuivi. Le parquet a estimé que les violences dont il est accusé n’étaient pas suffisamment caractérisées. Laurent Zameczkowski sera convoqué à l’automne devant le délégué du procureur, en vue d’un rappel à la loi.
Le quotidien évoque aussi une autre affaire au sujet de laquelle le candidat doit s’expliquer : l’existence d’un compte offshore non déclaré dans une banque HSBC de Hongkong. Il assure qu’il a ouvert ce compte à titre «professionnel» en sa qualité de dirigeant d’une PME spécialisée dans l’audiovisuel, dans le but de «partir à l’assaut d’un nouveau marché». «J’ai créé une filiale là-bas, se justifie-t-il. J’avais tout simplement l’objectif de distribuer des programmes sur le marché asiatique…» S’il n’a pas signifié l’existence de ce compte offshore, c’est par «négligence», a-t-il reconnu auprès du «Parisien», indiquant aussi que s'il avait «pas déclaré jusque-là, c’est tout simplement qu’il n’y avait pas d’activité dessus» et «qu’(il) n’était pas le seul à y avoir accès…»
Droit de réponse communiqué par Laurent Zameczkowski
«Je regrette l'utilisation à des fins purement politiques de ce qui relève de la sphère privée. Je traverse une divorce difficile comme beaucoup de familles. Les plaintes déposées à mon égard ne sont en aucun cas fondées et n'ont d'autres buts que de déstabiliser ma candidature et de jouer contre moi dans un cas de divorce, certes difficile, mais dont mes enfants sont les seules victimes. Le site à l'origine de ces dénonciations calomnieuses a d'ailleurs fait son mea culpa ce matin après une série de trois articles d'une violence inouïe. Mon audition au commissariat de Neuilly hier a confirmé la légèreté des accusations à mon encontre.
Concernant le compte bancaire ouvert à Hong Kong, je confirme cette information. Mon objectif était de développer mon activité professionnelle en Asie. Tous les bénéfices ont été réinvestis à ce jour, sans versement ni de salaire ni de dividendes. Ici encore, la provenance de ces informations sensées me nuire ne fait pas doute. La 6e circonscription des Hauts-de-Seine (Neuilly-sur-Seine, Puteaux, Courbevoie) est symbolique à bien des égards et ma candidature dérange le parti historique de cette circonscription bien au-delà de ce que j'avais pu imaginer.
Il faut faire évoluer cette manière de faire la politique qui date d'une autre époque et qui est sans doute la raison des résultats de l'élection présidentielle et du premier tour des législatives.»
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