Affaire Ferrand : le parquet de Brest ouvre une enquête préliminaire
VIDÉO. Dans un communiqué de presse, le procureur de Brest indique que l'enquête aura pour "but de recueillir tout élément permettant une analyse complète des faits".
LE POINT.FR (AVEC AFP)
Modifié le - Publié le | Le Point.fr
C'est un sérieux coup porté à la défense de Richard Ferrand. Le parquet de Brest a finalement décidé d'ouvrir une enquête préliminaire afin de faire toute la lumière sur l'affaire immobilière qui fragilise le député du Finistère, confirmant une information du Télégramme . Le procureur de la République de Brest, mis sous pression face à l'afflux d'éléments nouveaux, a confié l'enquête à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes.
« Cette enquête aura pour but de recueillir tout élément permettant une analyse complète des faits et de rechercher si ceux-ci sont susceptibles ou non de constituer une infraction pénale en matière d'atteinte aux biens, de manquements au devoir de probité et aux règles spécifiques du Code de la mutualité », peut-on lire dans le communiqué d'Éric Mathais, diffusé sur Twitter.
Le ministre de la Cohésion des territoires, un ex-socialiste rallié de la première heure à Emmanuel Macron, est confronté à une polémique et à des appels à la démission depuis des révélations, notamment, sur une location immobilière des Mutuelles de Bretagne impliquant sa compagne. Les investigations devraient se concentrer sur les conditions d'acquisition et de location du local brestois où les Mutuelles de Bretagne ont installé un centre de soins en 2011. Richard Ferrand était alors le dirigeant des Mutuelles de Bretagne et sa compagne, la propriétaire du local, grâce à une SCI.
Une plainte de l'association Anticor
Mercredi, l'association anticorruption Anticor avait adressé une plainte au parquet de Brest pour demander justement l'ouverture d'une enquête. Cette plainte contre X sur le fondement du délit d'abus de confiance vise « Richard Ferrand, mais également les membres du conseil d'administration des Mutuelles de Bretagne (qu'il dirigeait) ainsi que la bénéficiaire de l'opération, à savoir la compagne de Richard Ferrand », a détaillé Jean-Christophe Picard, président d'Anticor. À travers cette initiative, l'association « s'interroge sur l'intérêt de la convention » passée entre les Mutuelles de Bretagne et la compagne de Richard Ferrand, et « souhaite qu'une enquête soit diligentée pour déterminer les responsabilités », a-t-il ajouté.
À dix jours du premier tour des élections législatives, cette enquête plombe La République en marche, déjà secouée par la polémique qui touche Marielle de Sarnez, soupçonnée d'emplois fictifs de ses assistants parlementaires européens. Le Premier ministre Édouard Philippe avait rappelé en début de semaine qu'un membre du gouvernement ou candidat aux législatives mis en examen devait se retirer. L'enquête sur Richard Ferrand, pourtant soutenu par le président Emmanuel Macron, devrait être menée rapidement.
Jeudi, le Premier ministre a par ailleurs affirmé que le ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand n'a « aucune raison » de devoir démissionner « aussi longtemps » qu'il n'est pas mis en examen, même après l'ouverture d'une enquête par le parquet de Brest. « L'ouverture d'une enquête préliminaire ne change strictement rien à la position que j'ai moi-même formulée publiquement : aussi longtemps qu'il n'y a pas de mise en examen, il n'y a aucune raison de demander à Richard Ferrand de quitter le gouvernement », a déclaré le chef du gouvernement, lors d'un déplacement à Montereau-Fault-Yonnne, en Seine-et-Marne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire