Après le Président, le Ministre de l’Economie c’est le Premier Ministre qui continue avec les mêmes éléments de langage concernant les retraités. C’est une communication bien ordonnée du gouvernement. Ainsi dans le Journal du Dimanche, Edouard Philippe a déclaré “Un grand nombre de retraités comprennent que l’on veuille transférer du pouvoir d’achat vers les actifs parce que ce sont leurs enfants ou leurs petits-enfants qui sont concernés”. Non désolé de vous contredire, Monsieur le Premier Ministre, l’immense majorité des retraités ne comprend pas pourquoi ils sont la cible d’attaques injustes ! 
Au moins on ne peut pas dire que la communication du gouvernement ne soit pas bien rodée. Tout le monde s’y met au sommet de l’Etat pour demander des efforts aux retraités. Et malheureusement ces arguments sont repris par tous les médias. Les retraités peuvent supporter sans problème une baisse de leur pouvoir d’achat via la hausse de la CSG. Les retraités sont des privilégiés, ils sont moins pauvres que les autres catégories de la population française, ils pensent à leurs familles, bref ils du cœur et de l’argent ! 
Le Premier Ministre déclare qu’un grand nombre de retraités comprennent cette hausse de la CSG. Ah bon? Mais alors pourquoi seulement 23% des retraités est pour l’augmentation de cette cotisation ? Et pourquoi ne pas parler des 67% qui s’oppposent à cette mesure? Même pas un quart des retraités c’est un grand nombre? Nous n’avons pas les mêmes unités de mesure, alors…
Tous les politiques, les journalistes, les experts doivent penser qu’un jour eux aussi ils seront retraités ! 
Et qu’à la retraite, la vie n’est pas toujours rose loin s’en faut…
Les chiffres parlent d’eux-mêmes mais certains ne préfèrent pas les consulter: un retraité avec 1200€ de pension qui va voir sa CSG augmenter car il est considéré comme “aisé” n’est qu’à 200€ du seuil de pauvreté ! 
La retraite moyenne est de 1306€ après des dizaines d’années de travail, de cotisations et il faudrait encore que les retraités abondent pour leurs enfants ou leurs petits-enfants. Mais cet argument est vraiment spécieux. Ne l’ont-ils pas déjà fait tout au long de leur vie? N’ont-ils pas payé leurs études, leur première voiture et souvent les premiers loyers?
Et la pauvreté des anciens pourquoi ne pas en parler ? Pourquoi ne pas demander aux jeunes et aux moins jeunes de s’occuper de leurs aînés dans la souffrance financière ou dans la solitude? Pourquoi ne plus aborder la promesse de revalorisation du minimum vieillesse de 100€ par Emmanuel Macron ?
Le gouvernement se contredit et ment en faisant  passer les retraités pour des privilégiés. Ne peut-on pas trouver d’autres solutions pour combler les déficits? Ne peut-on faire autrement que de faire des retraités des boucs émissaires? Et pourquoi omettre de dire que les retraites n’ont pas augmenté depuis 2013 ce qui a entraîné de facto une baisse de pouvoir d’achat de près de 100€ pour un retraité à 1200€?
Retraités, il faut se mobiliser !