Pologne : la première ministre accuse Macron de «saper les piliers de l'Union européenne»
Beata Szydlo s'est de nouveau attaqué au président français mercredi sur ses positions concernant l'Union européenne. Fin août, les deux dirigeants s'étaient opposés sur la question des travailleurs détachés.
La première ministre polonaise attaque de nouveau Emmanuel Macron. Après avoir répondu sèchement aux accusations du président français sur les travailleurs détachés fin août, Beata Szydlo l'a accusé ce mercredi de «saper les piliers de l'Union européenne» et d'y «introduire le protectionnisme».
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Concernant la position française sur le travail détaché, la Pologne s'oppose vigoureusement à la modification de la directive européenne en la matière, promue par la France, car elle rendrait difficile le travail à l'étranger de centaines de milliers de Polonais en augmentant leur coût. Fin août, le président Macron a réagi en affirmant que la Pologne «se met en marge» de l'Europe et «décide d'aller à l'encontre des intérêts européens sur de nombreux sujets». Propos aussitôt qualifiés d'«arrogants» par Beata Szydlo, qui a conseillé à Emmanuel Macron «qu'il s'occupe des affaires de son pays» pour avoir, notamment, «le même niveau de sécurité de ses citoyens que celui garanti en Pologne».
La première ministre polonaise, qui avait évoqué mardi un «compromis» possible - à l'exclusion des transports routiers, où les entrepreneurs polonais occupent un quart du marché européen - est repartie à l'attaque ce mercredi, alors que le président français n'a plus critiqué directement la Pologne et qu'une amorce de dialogue a paru se dessiner, la ministre du Travail polonaise étant invitée à Paris pour rencontrer son homologue.
«Cela m'inquiète beaucoup que le président français sape en ce moment les piliers de l'Union européenne et tente d'y introduire le protectionnisme, en heurtant le marché libre et la circulation des personnes et des services», a-t-elle affirmé. «Ce sont là des signes inquiétants. Je pense qu'on en arrive à un moment où au moins une partie des dirigeants de l'UE doivent répondre à la question de savoir s'ils tiennent à l'unité (...) ou si certains de ces dirigeants veulent diviser l'UE», a encore dit Beata Szydlo.
Les réparations de guerre allemandes évoquées
Elle a également demandé, sur la chaîne publique d'information en continu TVP Info, que les relations avec l'Allemagne «soient fondées sur la vérité», en lui proposant «un dialogue sur les réparations de guerre, pour que la justice soit faite».
La question des réparations de guerre allemandes, considérée comme close depuis des années, a été relancée ces dernières semaines par les dirigeants conservateurs polonais et le chef de la diplomatie, Witold Waszczykowski, a annoncé que le gouvernement allait faire connaître sa position officielle «dans quelques semaines ou quelques mois», après de nouvelles recherches sur les aspects légaux et économiques du problème.
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