Emmanuel Macron ne cèdera rien aux "fainéants", "aux cyniques", "aux extrêmes"
A Athènes, le président de la République a voulu ce vendredi afficher sa "détermination absolue" sur la réforme du droit du travail, quitte à employer des formules-chocs.
Encore une formule choc qui ne devrait pas laisser indifférent. A l'école française d'Athènes ce vendredi, Emmanuel Macron a assuré qu'il serait "d'une détermination absolue" sur la réforme du droit du travail. Il a ajouté: "Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. Et je vous demande d'avoir, chaque jour, la même détermination".
Il entendait par cette formule "assumer" ses propos polémiques tenus fin août sur la France qui "n'est pas un pays qui se réforme". "Je l'ai souvent dit et je le disais il y a quelques semaines en Roumanie. D'aucuns faisaient semblant de découvrir cette forme de provocation que j'assume", a reconnu Emmanuel Macron, théorisant ainsi au passage l'utilisation de formules-chocs.
Ce qui n'a pas empêché le "Château" d'atténuer la portée des propos. Selon une source élyséenne, le président de la République parlait, en fait de fainéants, "de la classe politique qui appelle à des réformes depuis 15 ans".
En juin, polémique sur la formule "les gens de rien"
Réduire les opposants aux ordonnances à des "fainéants", des "cyniques" ou des "extrêmes" ne manquera pas de faire réagir. Jean-Luc Mélenchon a été le premier ténor politique à réagir, faisant de l'expression présidentielle (un peu modifiée) un nouveau mot d'ordre pour sa mobilisation contre les ordonnances le 23 septembre.
D'autant que la formule n'est pas sans rappeler certaines outrances passées du président et du candidat Macron.
Le 29 juin dernier, lors de l'inauguration de Station F, plus grand incubateur de start-up au monde, le chef de l'Etat avait observé qu'elle était installée dans une ancienne gare et avait ajouté qu'une "gare, c'est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien, parce que c'est un lieu où on passe, un lieu que l'on partage (...)". Un propos qui avait provoqué une avalanche de réactions indignées, notamment sur les réseaux sociaux.
Un lourd passé de macroneries...
En janvier, le candidat Macron avait abordé lors d'une visite dans les Hauts-de-France, à Hénin-Beaumont, la question des difficultés économiques et sociales vécues par les habitants de cette zone frappée par le chômage. Selon L'Avenir de l'Artois, Emmanuel Macron aurait notamment affirmé que "l'alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier".
En mai 2016, lorsqu'il était encore ministre de l'Economie, Macron s'était déplacé cette fois à Lunel. Le ton y était monté avec deux militants CGT qui lui faisaient part de leurs difficultés financières et du fait qu'ils ne pouvaient pas se payer de "costard cravate". Réponse cinglante d'Emmanuel Macron: "Le meilleur moyen de se payer un costard c'est de travailler!".
En septembre 2014 cette fois, et pour sa première intervention en tant que ministre dans les médias, il avait parlé de "salariées illettrées"dans l'abattoir breton Gad. Cette fois-là, il s'était excusé.
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