L’ALLEMAGNE ANÉANTIT LE »MACRONISME »
Le mal bruxellois paralysant, pervers, nocif, est enfin visible.
Le FDP (80 sièges au Bundestag) est le parti libéral que Mme Merkel aurait bien vu en sauveur de son siège de Chancelier. Mais rien n’est moins sûr car les Libéraux non seulement sont devancés par les tenants de l’intérêt national (Afd) mais ils sont eux aussi très eurosceptiques et, au fond, idéologiquement plus proches de l’AfD que du CDU.
Le chef du FDP, Christian Lindner, a déjà posé ses conditions pour une participation à une éventuelle coalition dans un futur gouvernement : le rejet des idées de réforme de la zone euro d’Emmanuel Macron, et pour être bien sûr que cela ne se fera pas, M. Lindner veut être ministre de l’Economie allemande : »Un »budget de la zone euro » où l’argent atterrirait en France pour les dépenses publiques ou en Italie pour réparer les erreurs de Berlusconi, serait impensable pour nous et représenterait une ligne rouge »… « Tout ce qui va dans la direction d’un transfert financier au niveau européen, que ce soit un budget de la zone euro ou une union bancaire, est une ligne rouge pour nous »… « Le FDP ne devrait pas intégrer un gouvernement dans lequel il ne pourrait pas obtenir le ministère des Finances« (Bild 18 septembre).
Les libéraux ont pris récemment des positions très anti-européennes : non seulement ils retoquent les fantasmes d’Emmanuel Macron (pas de ministre des finances européen, pas de cadeaux aux Français), mais ils veulent sortir la Grèce de la zone euro (!), et instaurer une politique migratoire extrêmement restrictive.
Emmanuel Macron s’est, lui, prononcé à plusieurs reprises pour un « vrai budget » (sic) de la zone euro, avec un ministre des Finances permanent et un contrôle démocratique. C’est ce fantasme qui est désormais ruiné ; or tout l’artifice politicien de M. Macron reposait sur cette idée : aller toujours plus en avant vers l’Europe fédérale ; et « l’Allemagne paiera ».
Certes l’Allemagne bénéficie d’un système électoral qui lui assure, depuis des décennies, la stabilité par le compromis politique. Mais cette fois-ci la crise est bien plus probable que l’accord, car on ne voit pas comment Mme Merkel peut la régler. Les Libéraux n’y suffiront pas (il manquera encore 30 députés) et il faudrait aussi associer les Verts ce qui serait tout aussi impensable pour elle que d’intégrer AfD à son gouvernement…!
Mme Merkel n’arrivera pas à lever l’hypothèque politique allemande qui va peser désormais sur l’usine à gaz européenne; pour longtemps.
Les Français ne peuvent que s’en féliciter : le mal bruxellois paralysant, pervers, nocif, est enfin visible, et dénoncé comme tel des deux côtés du Rhin par des poussées démocratiques de plus en plus fortes.
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