Il y a fort à parier que ce sujet de conversation ne fut pas abordé par le ministre avec nos touristes malaisiens.
« I am the minister… from police. » C’est par ces mots que Gérard Collomb, alors qu’il arpentait les rues de Montmartre, ce vendredi 21 juillet, afin d’évaluer le dispositif de sécurisation des lieux touristiques de la capitale, a abordé un jeune couple de Malaisiens. La petite histoire dit même qu’il y aurait eu une séance de photos à l’issue de cette rencontre improvisée, afin d’immortaliser une opération séduction devenue si courante sur la planète macronienne.
Cette scène, filmée par BFM TV, est certainement allée droit au cœur des CRS qui, dans le même temps ou presque, se sont vu proposer, à seulement quelques kilomètres de là, un cantonnement infesté de cafards, de blattes et autres punaises de lit. Il est vrai qu’ayant travaillé plus de 90 heures au cours de la semaine qui venait de s’écouler, le ministre de l’Intérieur, le directeur général de la police et le directeur central des CRS comptaient sans doute sur l’état de fatigue générale des fonctionnaires pour qu’ils acceptent sans broncher cet hébergement digne de la chiourme. Hélas, tel ne fut pas le cas. Et nos deux compagnies de refuser le cantonnement proposé. Qu’à cela ne tienne : la haute hiérarchie ministérielle et policière, d’habitude intarissable sur le respect dû aux êtres humains (surtout lorsqu’il s’agit de migrants), intima l’ordre à nos CRS réfractaires de dormir dans leurs véhicules. Mais, néanmoins soucieuse du qu’en-dira-t-on, l’administration s’empressa donc de faire désinsectiser les lieux et nos policiers purent ainsi réintégrer un casernement où ne régnaient plus que des cadavres de cancrelats fraîchement estourbis.
Mais il y a fort à parier que ce sujet de conversation ne fut pas abordé par le ministre avec nos touristes malaisiens.
Pas plus qu’il n’a dû évoquer le profond malaise qui touche actuellement les policiers de sécurité publique en charge du « petit » et « moyen » judiciaire. Sans doute n’a-t-il pas dévoilé que plus de 2.500 officiers de police judiciaire avaient symboliquement demandé le retrait de leur habilitation pour protester contre une charge de travail à laquelle ils ne peuvent plus faire face. En effet, la lourdeur des procédures judiciaires qui ne cessent de se complexifier démoralise peu à peu des policiers qui passent plus de temps derrière leurs machines à écrire, à rédiger des actes administratifs ou statistiques, que sur la voie publique à faire la chasse aux voyous. De même, il ne fut vraisemblablement pas question, avec nos deux Malaisiens en villégiature, de la prochaine coupe budgétaire de 500 millions d’euros récemment annoncée, et qui touchera forcément la police dont les matériels, usés jusqu’à la corde, menacent de rendre l’âme à tout moment.
Pas plus qu’il n’a dû évoquer le profond malaise qui touche actuellement les policiers de sécurité publique en charge du « petit » et « moyen » judiciaire. Sans doute n’a-t-il pas dévoilé que plus de 2.500 officiers de police judiciaire avaient symboliquement demandé le retrait de leur habilitation pour protester contre une charge de travail à laquelle ils ne peuvent plus faire face. En effet, la lourdeur des procédures judiciaires qui ne cessent de se complexifier démoralise peu à peu des policiers qui passent plus de temps derrière leurs machines à écrire, à rédiger des actes administratifs ou statistiques, que sur la voie publique à faire la chasse aux voyous. De même, il ne fut vraisemblablement pas question, avec nos deux Malaisiens en villégiature, de la prochaine coupe budgétaire de 500 millions d’euros récemment annoncée, et qui touchera forcément la police dont les matériels, usés jusqu’à la corde, menacent de rendre l’âme à tout moment.
Tout cela est vraiment dommage, car nos touristes asiatiques auraient ainsi pu se rendre compte de la manière dont, dans une grande démocratie, le pouvoir en place traite et considère ses policiers. Ils auraient également pu réaliser combien la sécurité – leur sécurité – est prise au sérieux, par des politiques qui, en dehors de beaux discours, s’avèrent incapables de faire face à leurs responsabilités, préférant serrer des mains et faire des selfies plutôt que de traiter les vrais problèmes que rencontrent nos militaires et nos policiers. Alors, Messieurs les CRS, dont l’emploi du temps risque fort de rester lourdement chargé dans les mois à venir, munissez-vous d’insecticide et de moustiquaires. Quant à vous, policiers en charge de l’investigation du quotidien et qui traitez, bon an mal an, 65 à 70 % des affaires judiciaires que connaît notre pays, armez-vous de patience car le pire reste certainement à venir.
Au fait, M. Collomb, comment on dit cafard en anglais ?
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