De Villiers rappelle en fait Macron à son devoir premier
La démission du général Pierre de Villiers – un fait sans précédent dans l’histoire de la Vème République – était devenue prévisible après l’échange houleux entre ce dernier et le nouveau président de la République Emmanuel Macron au sujet de la réduction « surprise » de 850 millions d’euros du budget militaire national pourtant déjà tendu au maximum.
Le général avait été reconduit dans ses fonctions de Chef d’état-major des Armées (CEMA) pour un an supplémentaire à compter du 30 juin 2017 mais a préféré quitter son poster afin d’exprimer son profond mécontentement quant à l’usage continuel des Armées comme d’une simple variable d’ajustement budgétaire alors que leurs missions extérieures comme intérieures sont indispensables à une sécurité nationale perpétuellement menacée.
Cette démission est un geste politique fort de la part de celui qui était jusqu’à maintenant le plus haut représentant de la « Grande muette « et confirme que le ras-le-bol populaire exprimé par l’abstention massive aux élections existe également au sein des Armées où les graves problèmes de paiement des soldes, la réduction constante des effectifs, le vieillissement des matériels et la multiplication des engagements opérationnels mettent l’outil militaire français et ses hommes à rude épreuve.
Rarissime est l’expression visible d’un profond désaccord politique entre un élu et un officier général mais elle semble cette fois indispensable pour exprimer à la nouvelle majorité politique élue par une minorité de Français et dont la plupart des membres sont dépourvus de toute expérience militaire qu’il en va non seulement d’un avenir convenable pour nos Armées mais aussi et surtout de l’intérêt national de la France.
En ces temps de terrorisme croissant et de réarmement mondial général, le général Pierre de Villiers a en fait rappelé au chef des Armées Emmanuel Macron son devoir premier à savoir protéger la nation. Il est temps que les dirigeants politiques ouvrent les yeux sur la réalité d’un monde où extrémisme, terrorisme, prolifération et cybercriminalité exigent d’avoir des Armées bien fournies en effectifs, bien entraînées, bien équipées et bien considérées.
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