samedi 29 juillet 2017

Stock-options de Pénicaud chez Danone: Des députés jugent le "PénicaudGate" contraire à la moralisation de la vie publique

"Qu'est-ce qui va le plus entacher la confiance dans la vie publique, nos notes de restaurant ou le 'PénicaudGate' qui se dessine?"

 28/07/2017 15:32 CEST | Actualisé il y a 23 heures
POLEMIQUE - Le cas de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, mise en cause par des élus de gauche pour une plus-value boursière de plus d'un million d'euros, s'est à nouveau invité ce vendredi 28 juillet à l'Assemblée nationale, certains y voyant notamment le début d'un "PénicaudGate".
En plein débat sur la moralisation de la vie publique, l'ancienne directrice générale des ressources humaines de Danone -qui porte la délicate réforme du code du travail- est régulièrement la cible des attaques des élus de gauche. D'autant qu'elle est déjà visée par une enquête judiciaire au sujet d'un déplacement d'Emmanuel Macron à Las Vegas en 2016.
"Qu'est-ce qui va le plus entacher la confiance dans la vie publique, est-ce que c'est les histoires d'indemnités, nos notes de restaurant ou machin..., ou le 'PénicaudGate' qui se dessine?" a demandé le député de la Somme François Ruffin, alors que l'Assemblée examinait un amendement visant à encadrer les écarts de rémunération dans les entreprises, dans le cadre des débats sur les textes pour la "confiance dans la vie politique".
"Ça devient ministre du Travail et ça vient dire qu'il faut plafonner les indemnités prud'homales plutôt que de plafonner les stocks-options. S'il y a quelque chose qui doit scandaliser aujourd'hui, (...) qui entache la confiance dans l'action publique, c'est bien cela", a ajouté François Ruffin, reprenant des critiques déjà formulées la veille.

La ministre du Travail a été mise en cause jeudi par des élus de gauche à la suite d'un article paru dans L'Humanité faisant état d'une plus-value de plus d'un million d'euros réalisée en vendant des stock-options en 2013 à la suite de suppressions d'emplois chez Danone. A l'époque, Muriel Pénicaud n'occupait aucune fonction politique.
Dans une interview au Figaro ce vendredi, Muriel Pénicaud a dénoncé des "amalgames", expliquant que "l'attribution du plan de stock-options" était "bien antérieure à l'annonce du plan de départs volontaires" et n'avait "aucun lien" avec lui.
"Le niveau de ma rémunération était fixé en toute transparence, avec une part fixe et une part variable différée, comme les 200 autres dirigeants de l'entreprise", a-t-elle précisé.
"Scandale" et "drame du pantouflage"
Ses détracteurs de droite comme de gauche n'entendent toutefois pas en rester là. Défendant un amendement "vis ma vie" pour imposer des stages d'observation aux parlementaires et ministres, le député François Ruffin a notamment proposé que la ministre du Travail, "avant de réformer les prud'hommes", fasse "un stage pour assister les salariés aux prud'hommes", y voyant une façon d'éviter un "sentiment de décrochage".
"Nous sommes en plein débat sur la moralisation de la vie politique et à la veille de la reprise du débat parlementaire sur la loi travail", a dit de son côté le communiste Sébastien Jumel. "Si l'on veut rétablir une confiance durable entre nos citoyens et nous, il faut se saisir de ce scandale de Danone pour que ça ne se reproduise plus", a-t-il lancé.
"Alors qu'on s'apprête à permettre la mise en miettes du contrat de travail et des accords de branche, on permettrait aux dirigeants de faire de l'argent en dormant", s'est insurgé le député de Seine-Maritime.
Lors de l'examen d'un autre amendement sur les stock-options, le député LR Olivier Marleix a aussi évoqué "l'affaire révélée par L'Humanité", y voyant un "drame du pantouflage" et "le visage le plus odieux du capitalisme financier", estimant que les sujets "auraient dû figurer dans un texte".
Les amendements proposés ont été rejetés au motif qu'ils n'avaient pas leur place dans le texte élaboré par la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire