lundi 31 juillet 2017

Retirer la 5e semaine de congés : la bonne idée de Christophe Barbier pour redresser la France


Il ne va sans doute pas se faire que des amis. Le patron du magazine l'Express, Christophe Barbier, s'est livré à un audacieux plaidoyer pour la réduction du nombre de semaines de vacances et la diminution des RTT des salariés français.
Le journaliste Christophe Barbier a une idée pour redresser l'économie française et il ne mâche pas ses mots. Dans un éditorial publié le 28 juillet sous forme de vidéo sur le site internet de l'Express, le magazine dont il dirige la rédaction, le célèbre patron de presse, ceint de son éternelle écharpe rouge malgré l'été, explique à son auditoire que le problème majeur de la France est son rapport au travail et à l'effort. «On aime bien ne rien faire, on aime bien ce farniente, il est culturel, c’est très bien», commence-t-il avant de pointer du doigt le fait qu'au vu de la situation économique actuelle, l'idée d'un «gros coup de collier» de la part des travailleurs français serait la bienvenue.
Convaincu que les mesures de réduction du temps de travail sont issues d'une époque, aujourd'hui révolue, où l'on pouvait espérer des lendemains économiques chantants, Christophe Barbier estime qu'il serait temps que les Français «renonçassent d'eux mêmes à cette cinquième semaine de congés payés». Continuant sur sa lancée, l'éditorialiste tranche : «Allez, quatre semaines de vacances et on supprime aussi les RTT !»
Pas sûr que l’enthousiasme de Christophe Barbier soit massivement partagé par son public, à qui le journaliste, fair play, a tout de même pris soin de souhaiter bonnes vacances en guise de conclusion. Les réactions sur Twitter ne se sont pas fait attendre, appelant notamment plutôt à renoncer au célèbre journaliste.
Certains pointent du doigt la vision rétrograde de l'éditorialiste.
Une susceptibilité du public qui peut s'expliquer par le houleux débat en cours sur la réforme du code du travail, présentée comme l'un des défis majeurs du nouveau gouvernement. Le ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait déploré le 10 juillet devant l'Assemblée la «complexité du Code du travail», lui reprochant de contenir des règles qui «ne s'adaptent pas bien à la diversité des entreprises». Il est question notamment de modifier les contrats de travail comme le contrat à durée déterminée (CDD) dont la définition pourrait être assurée par les branches professionnelles ou encore la notion de «CDI de projet», qui selon certain sonnerait le glas du contrat à durée indéterminée (CDI).
Ces mesures, comme l'utilisation des ordonnances pour les faire passer, ont provoqué de nombreuses réactions hostiles, notamment au sein de l'opposition, mais également parmi la population. La présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, Brigitte Bourguignon, membre de La République en marche (LREM), avait déploré le 10 juillet avoir reçu «des menaces de mort, même par guillotine», via les réseaux sociaux.
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