|23 juillet 2017, 21h31 | MAJ : 24 juillet 2017, 8h59
Plusieurs dizaines d’adhérents contestent devant le tribunal la validité des statuts du parti présidentiel.
L’adoption des statuts de la République en marche, soumis au vote électronique des adhérents ne devait être qu’une formalité. Mais la révolte gronde parmi quelques-uns des 3000 animateurs des comités locaux. Une trentaine de militants, très remontés, ont déposé un recours en référé devant le tribunal de grande Instance Créteil (Val-de-Marne) pour obtenir l’annulation du scrutin qui démarre ce dimanche et doit se poursuivre jusqu’au 31 juillet. L’audience de référé est fixée à 13h30 ce mardi.
Les requérants, qui dénoncent un manque de démocratie interne, estiment que les nouveaux statuts ont été soumis au vote sans tenir compte du délai légal prévu par les textes du parti. C’est sur ce vice de forme qu’ils entendent obtenir le report du vote en décembre par le juge des référés. «Notre démarche n’est pas une démarche agressive», déclare un des requérants, soucieux de ne pas froisser non plus le président Macron. «Nous avons alerté les instances du parti à maintes reprises sans jamais obtenir de réponses, hélas ! On se doit d’être exemplaire.»
Tout a commencé le 8 juillet dernier, lors de la convention nationale du mouvement, destinée à rassembler les troupes et organiser le fonctionnement interne du futur parti. De nombreux participants, députés, élus locaux et animateurs des comités En Marche s’étonnent alors de n’avoir pu consulter un exemplaire intégral des futurs statuts. À 11h30, ils se retrouvent au Dock’s Café, situé tout près de La Villette (Paris) qui accueille ce premier congrès.
«Il y aura toujours des mécontents, c’est la vie normale des organisations»
«Plus de 80 comités locaux étaient représentés, de toutes les régions de France» raconte l’un des participants «et nous faisions tous le même constat : les extraits ou synthèses des statuts que l’on daignait nous communiquer n’avaient plus rien à voir avec l’esprit d’En Marche ! Et les premiers témoignages de députés sur le fonctionnement du groupe à l’Assemblée ne nous rassuraient pas vraiment... ». Le parti d’Emmanuel Macron se voulait différent, entièrement tourné vers la base, le voilà rattrapé par les mêmes critiques qui ont toujours miné «les vieux partis» : pas assez de démocratie participative ou de prise en compte des propositions du terrain. Exemple : pour la première fois, une formation politique ouvre ses instances dirigeantes à des adhérents tirés au sort. 25% d’entre eux composeront le futur Conseil national. C’est gravé dans le marbre des nouveaux statuts. Mais les marcheurs en colère en voulaient 50% !
La direction du parti ne semble pas redouter ce vent de fronde. «Il y aura toujours des mécontents, c’est la vie normale des organisations», relativise la sénatrice LREM Bariza Khiari. Au QG de la rue de l’Abbé-Groult, les cadres rappellent que «l’horizontalité» dans la prise de décision constitue l’ADN du mouvement. «Les statuts sont le fruit de la consultation des adhérents, ils ont été enrichis». Signe tout de même que le sujet agace. En coulisse, on cherche à décrédibiliser le poids de ces insatisfaits qui seraient avant tout aigris de ne pas avoir été investis aux législatives…
Reste que ces marcheurs «frustrés» représenteraient, selon les plaignants, un collectif de 600 comités locaux sur les 3200 que compte le parti du président. Si, sur le fond, cette grogne paraît un peu vaine, le fait qu’elle ait besoin de s’exprimer devant un tribunal traduit un malaise…
leparisien.fr
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