Migrants: les 4 engagements d'Emmanuel Macron à Orléans
27/07/2017 à 15h22
En déplacement à Orléans ce jeudi sur le thème des migrants, Emmanuel Macron s'est engagé à simplifier les procédures de demandes d'asile et à travailler à un accueil des personnes arrivant sur le sol français. Tout en restant intransigeant sur la question des migrants économiques.
En visite ce jeudi dans le Loiret, Emmanuel Macron a d'abord visité un centre d'hébergement pour réfugiés à Orléans, avant d'assister à une cérémonie de naturalisation à la préfecture de la région Centre-Val de Loire. L'occasion pour le chef de l'État de revenir sur les grandes lignes du "plan migrants" du gouvernement, déjà présenté le 12 juillet dernier par Édouard Philippe.
>> Intransigeance face à l'immigration économique
Lors de son discours à la préfecture, Emmanuel Macron a d'abord appelé à ne pas céder au "repli sur soi". Face à un parterre essentiellement composé de personnes nouvellement naturalisées, il a assuré qu'il ne serait ni de ceux qui veulent "accueillir tout le monde", ni de ceux qui ne veulent "accueillir personne".
Pour cela, le Président a souligné sa détermination à "protéger et accueillir" les personnes en danger dans leur pays. En revanche, il a réitéré sa fermeté à l'encontre des migrants économiques. "Parmi ceux qui nous appelons affreusement 'migrants', [...] tous ne relèvent pas du droit d'asile", a-t-il indiqué, ajoutant que certains viennent de pays où "ils ne risquent rien".
"Il n'existe pas le pays qui peut accueillir tous les migrants économiques", a argué Emmanuel Macron.
Jugeant "inefficaces" les dispositifs existants de retour à la frontière, il affiche l’ambition de rendre "plus efficaces" les expulsions des déboutés du droit d'asile. Pour cela, le Président entend travailler, avec ses partenaires internationaux, dont le Niger, à des politiques de développement. À ce sujet, il a notamment évoqué l'Alliance pour le Sahel, une initiative lancée lors du sommet du G5 le 2 juillet et dont l'un des objectifs est de sortir d'une approche uniquement sécuritaire dans la lutte contre l'immigration clandestine, et de travailler à l'amélioration des conditions de vies des populations.
>> La lutte contre les filières
Toujours pour lutter contre l'immigration économique, le Président a affirmé qu'il fallait être "intraitable" avec les filières de passeurs qui font venir en Europe, dans des conditions très dangereuses, les candidats à l'immigration. Emmanuel Macron appelle ainsi ses voisins à travailler à un meilleur contrôle des frontières.
Alors qu'il a supervisé mardi la rencontre entre les deux frères ennemis libyens, le politique Fayez al-Sarraj et le militaire Khalifa Haftar, le chef de l'État a rappelé que la lutte contre les filières ne passerait pas sans la participation des pays européens et de la France à la stabilisation de la Libye. C'est en effet depuis ce pays d'Afrique du Nord, qui a sombré dans le chaos depuis la chute du colonel Kadhafi fin 2011, que des milliers de migrants prennent la mer au péril de leur vie dans des embarcations de fortune, espérant ainsi atteindre les côtes européennes.
>> "Plus personne dans les rues"
Le gouvernement s'engage également à améliorer l'accueil des personnes arrivant sur le territoire français, a assuré ce jeudi matin Emmanuel Macron.
"D'ici la fin de l'année, je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois", a-t-il déclaré. La première bataille sera donc de "loger tout le monde dignement"."Je veux partout des hébergements d'urgence", a-t-il insisté, jugeant "indigne" la prise en charge actuelle des migrants.
Dans ces centres, les personnes logées devront pouvoir bénéficier "dès la première minute" d'un traitement administratif adéquat. Pour les personnes éligibles au droit d'asile, l'intégration devra être renforcée, avec notamment le "doublement progressif" des heures d'enseignement du français.
"Nous devons améliorer l'intégration dans la République, plus vite, mieux, beaucoup d'associations font un travail remarquable, il faut les encourager", a poursuivi le Président.
>> Des procédures d'asile raccourcies et sur le sol africain
Cet accueil devra s'accompagner d'un raccourcissement de la durée des procédures d'asile. Le Président espère réduire à "six mois" le traitement des dossiers d'ici à la fin de l'année. Afin d'éviter que des milliers de personnes continuent à prendre des risques inconsidérés pour rejoindre l'Europe et en particulier la France, Emmanuel Macron s'engage à mettre en place les "voies et moyens" pour traiter les demandes d'asile "sur le sol africain plus tôt, dans de meilleures conditions pour éviter que des familles entières parfois perdent la vie" et ce notamment "en Libye".
"Nous développerons des missions de l'OFPRA (Office français de Protection des Réfugiés et Apatrides, NDLR) qui iront les unes en Italie pour améliorer la coopération avec l'Italie en termes de droit d'asile et les autres sur le sol africain dans des pays sûrs, où nous pourront organiser ces missions", a expliqué le chef de l'État.
Le président a néanmoins conclu son discours en reconnaissant que, concernant les questions migratoires, les défis sont "nombreux" et que "tout ne se fera pas en un jour". De leur côté, près de 260 associations de défense des droits de l’homme ont déjà annoncé mardi la tenue d’une grande conférence à la fin de l’année pour repenser l’accueil des migrants en France.
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