Retour sur terre pour "Macron-Jupiter"
Paris Match||Mis à jour le
Bruno Bruno Jeudy
Première alerte pour le chef de l’Etat : ce –4 % de sa cote de popularité dans notre sondage – Paris Match Ifop Fiducial. Les explications de Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique de Paris Match.
Ce n’est qu’un sondage mais il marque une baisse significative de l’appréciation des Français sur l’action d’Emmanuel Macron. Avec un taux d’approbation de 56%, en baisse de 4 points dans notre sondage mensuel Paris Match – Ifop Fiducial, le président de la République conserve évidemment une belle cote de confiance. Cela fait tout de même 10 points de moins en deux mois et une confiance égale à celle de François Hollande en… juillet 2012.
Une première alerte donc à rapprocher de l’impatience voire du doute ressentis par l’opinion après les discours du chef de l’Etat devant le Congrès et la déclaration de politique générale du Premier ministre au Parlement.
Pressé de critiques notamment par certains de ses propres soutiens et aussi par les milieux économiques et patronaux, Emmanuel Macron a rapidement corrigé le tir. En moins d’une semaine, il a rétropédalé et rétabli le calendrier initial de la baisse des impôts. Ce sera donc tout de suite, enfin en 2018. Et non repoussé à la fin du quinquennat c’est-à-dire à la saint Glinglin… La réforme de l’ISF et la baisse de l’impôt sur les sociétés étaient très attendues par les chefs d’entreprise ; elles seront mises en œuvre l’an prochain. Tout comme la forte baisse de la CSG, autre élément du programme du candidat Macron mais qui sera partiellement compensée par la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des Français. Une mesure très coûteuse (10 milliards) qui sera enclenchée sur trois ans.
Le funambule de Matignon
Dans la foulée, le Premier ministre a dû se mettre en ligne. Passé le camouflet, Edouard Philippe a promis, dans une interview au journal «Les Echos», dans une déclaration de politique générale bis, un plan d’économies sans précédent. Un numéro de funambule car le chef de gouvernement entend baisser les impôts (11 milliards) et en même temps réduire les dépenses publiques (20 milliards). Des économies qui font grincer des dents car elles touchent tous les ministères et notamment les secteurs régaliens (les armées, la sécurité intérieure et la justice). Une régulation budgétaire, admet l’Elysée, qui, par définition, est «un peu brutale». Pour l’heure, ce premier cafouillage du couple exécutif ne semble pas encore entamer la crédibilité du gouvernement. Le Premier ministre conserve même une cote de confiance élevée et stable (60%), supérieure à celle du président.
Après les arbitrages budgétaires, le gouvernement peut désormais se concentrer sur SA réforme de l’été : celle du code du travail. Le marqueur de la rentrée politique du gouvernement. L’occasion de mesurer l’ampleur de la transformation de la France qu’Emmanuel Macron veut imposer.
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