Macron snobé par les industriels de l'armement lors de son discours
Après l'armée, c'est au tour des industriels de l'armement de signifier leur désaccord avec le gouvernement, alors que celui-ci demande un effort financier de 850 millions d'euros, portant sur le matériel en opération extérieure des forces françaises.
Alors que les tensions sont toujours vives entre Emmanuel Macron et Pierre de Villiers, le chef d'état-major des armées, une nouvelle force compte s'immiscer dans le bras de fer entre l'Elysée et l'Armée. Les industriels de la défense, ont fait par de leur mécontentement lors du discours du président de la République aux armées, la veille du défilé militaire du 14-juillet, alors que le gouvernement demande aux militaires un effort financier de 850 millions d'euros pour leurs programmes d'équipements en opération extérieure.
Réunis à l'hôtel de Brienne, Macron a recadré le général Pierre de Villiers, rappelant les liens hiérarchiques qui les unissent: "J’ai pris des engagements. Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens et devant les armées, je sais les tenir. Et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression et de nul commentaire", martelait le chef de l'état.
"L'intérêt des armées doit primer sur les intérêts industriels"
Un discours entendu par les industriels de l'armement, comme nous l'apprend L'Opinion. Certains ont préféré couper court à la sauterie, s'abstenant d'applaudir le discours du président, et préférant quitter immédiatement l'hôtel de Brienne, sans participer à la garden-party. Car l'effort financier demandé par l'Elysée portera sur le matériel militaire, ne pouvant rogner sur les soldes ni mettre fin d'un coup sec aux missions en cours (Barkhane au Sahel, Chammal en Irak et en Syrie, ou encore Sentinelle sur le territoire national), obligeant l'armée à assumer seule le surcoût des opérations extérieures.
Visiblement, l'attitude des industriels n'était pas passée inaperçue auprès d'Emmanuel Macron qui en a rajouté Dimanche, dans une interview pour leJDD, affirmant que "l'intérêt des armées doit primer sur les intérêts industriels".
Rendez-vous pris vendredi
"Il a été demandé à tous les ministères de faire des efforts y compris au ministère des Armées (...) Il y a la possibilité de décaler quelques commandes sur du gros matériel et c'est pour ça que nous avons identifié 850 millions d'euros", assurait Christophe Castaner jeudi sur RMC-BFMTV.
Une somme colossale pour l'armée, alors que le maintien en condition opérationnelle d'un char Leclerc coûte 20.000 euros par semaine, et qu'un seul hélicoptère d'attaque "Tigre" sur quatre est "disponible". Une situation tendue à laquelle l'Elysée tentera de trouver une solution vendredi, lorsque Emmanuel Macron recevra le général de Villiers.
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