dimanche 21 mai 2017

Bruno Le Maire, un ténor de la droite à Bercy

ISABELLE FICEK Le 17/05 à 16:13 

+ VIDEO - Défait à la primaire de la droite, en difficulté dans son fief de l’Eure, il décroche un large portefeuille à Bercy.

C'est une nomination qui sonne comme une revanche pour Bruno Le Maire. Raillé dans sa famille politique pour sa défaite humiliante à la primaire de la droite, attaqué pour avoir dit clairement voter Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle et être prêt à travailler avec lui, voici que le député LR de l'Eure devient, à quarante-huit ans, ministre de l'Economie, dans le nouveau gouvernement .
C'est même une double revanche : en 2011, pour succéder à Christine Lagarde, Nicolas Sarkozy lui avait promis le portefeuille avant de le confier à... François Baroin, aujourd'hui chef de file de la droite pour les élections législatives , après la défaite de François Fillon que Bruno Le Maire a été le premier poids lourd à quitter durant la campagne. En 2011, Bruno Le Maire, qu'Alain Juppé estimait plus solide que François Baroin pour Bercy, s'était promis de ne plus compter uniquement sur son pedigree mais de travailler, aussi, son poids politique.
Normalien, écrivain «dans la collection blanche » de Gallimard aimait souligner celui qui assure que la primaire l'a rendu humble, Sciences-Po, ENA, diplomate qui a démissionné de la fonction publique, il a vécu, aux côtés de Dominique de Villepin, le fameux discours à l'Onu contre la guerre en Irak, avant de diriger son cabinet à Matignon. Il est aussi l'un des rares de ce gouvernement à avoir déjà tenu un ministère, celui, après le secrétariat d'Etat aux affaires européennes, de l'Agriculture sous Nicolas Sarkozy.

Le renouveau

Ambitieux - « opportuniste sachant rallier les vainqueurs » grince un juppéiste qui n'a pas digéré son ralliement à François Fillon au premier tour de la primaire -, il est le seul des quadras de l'UMP à avoir osé défier Nicolas Sarkozy en 2014 dans la course à la présidence de l'UMP, récoltant, là, près de 30 %. Longtemps troisième homme de la primaire dans les sondages, celui qui avait misait sur le renouveau, a vu ses difficultés commencer en même temps que l'émergence politique d'Emmanuel Macron. Ringardisé.

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