Policiers et gendarmes attendaient, avec impatience, la nomination du nouveau ministre de l’Intérieur. En effet, après les années qu’ils venaient de passer, au cours desquelles il leur avait fallu (aux policiers) descendre dans la rue pour obtenir l’amélioration de leurs conditions de travail, ils languissaient de tourner la page de l’ère Hollande. Et ils avaient des raisons d’être plutôt optimistes. En effet, celui qui n’était encore que candidat à l’élection présidentielle, n’avait-il pas annoncé, le 28 mars 2017, que son gouvernement, s’il était élu, « serait composé d’une quinzaine de ministres tout au plus », « choisis pour leurs qualités et pour leur expérience ». Qu’en outre, il voulait en finir « avec les ministres qui n’ont d’autre légitimité que celle d’un apparatchik ». Avec une telle détermination à vouloir le changement, le futur locataire de la place Beauvau ne pouvait donc être qu’un spécialiste des affaires de sécurité, particulièrement attentif à la menace terroriste, et prêt à reconstruire une maison « police » particulièrement malmenée pendant 5 ans.
Et puis est arrivée l’annonce du nom de l’heureux élu. Gérard Collomb ! Finies les illusions. Fini l’espoir de voir les forces de l’ordre commandées par un « Patron ». Finie la perspective de reconstruction de notre système de sécurité intérieure.
Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, franc-maçon et proche soutien dès les premières heures d’Emmanuel Macron, correspond en réalité à tout ce que ne devait pas être le nouveau premier flic de France. Apparatchik pur sucre du parti socialiste, Gérard Collomb a débuté sa carrière politique à la fin des années soixante. Agrégé de lettres classiques en 1970, il accumule les mandats électoraux après simplement quelques années d’enseignement dans divers établissements scolaires de la région lyonnaise. Ses connaissances et ses compétences en matière de sécurité sont donc à peu près nulles, et le seul lien qui le relie à son nouveau job, n’est autre que son fils aîné, Thomas Collomb, qui exerce aujourd’hui au sein de la police judiciaire de la capitale des gaules.
Si l’on ajoute à ce déficit réel de compétences, le programme du nouveau président de la République en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité, policiers et gendarmes ont de quoi nourrir de sérieux doutes sur l’avenir sécuritaire de notre pays. En effet, le projet de rétablissement de la police de proximité porté par Emmanuel Macron, en complet décalage avec les réalités du terrain, mais largement théorisé par Terra nova, devrait rencontrer de nombreuses difficultés. Il y a même fort (heureusement) à parier qu’il ne verra jamais le jour, tant son inadaptation aux enjeux actuels en matière de sécurité publique est criant, pour qui se donne un peu la peine d’analyser la situation que nous connaissons aujourd’hui en la matière.
Le grand changement annoncé par Macron, argument central de sa campagne, ne touchera donc pas les forces de sécurité. Elles seront vraisemblablement contraintes de subir les aléas d’une politique qui serait parfaitement adaptée sur « la planète bisounours », mais qui face au terrorisme islamiste, à la montée de la délinquance et à la dérive de certains de nos quartiers, s’avérera rapidement particulièrement dangereuse. Si l’on ajoute à ce tableau déjà bien sombre, « les chaleureuses pensées pour Théo et ses proches », émises le 7 février dernier par celui qui n’était alors qu’un des très proches soutiens du candidat Macron, il ne reste plus à espérer que Collomb aura la sagesse de réfléchir un tant soi peu avant de parler, et surtout, de nommer à la tête de la police et de la gendarmerie des personnes incontestables.
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