On aimait bien David Pujadas et son ineffable coiffure de Playmobil.
David Pujadas viré comme un malpropre du JT de France 2 : effet Macron ? Choc en retour d’une éventuelle politique de rajeunissement général ? Victime collatérale de dingueries sociétales ? On ne sait. Ce qu’en revanche on sait, c’est que Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions, venue de ce monde aussi esthète et cultivé qu’est la téléphonie mobile, avait juré d’avoir la peau du « mâle blanc de plus de cinquante ans ».
C’est sûrement pour ces raisons qu’elle a illico promu ce cher Michel Field, pas exactement le pire du troupeau – c’est un grand ami de Patrick Buisson et d’Éric Zemmour –, à la tête du service des informations du groupe public en question. Fort bien, mais en matière de cinquantenaire à épiderme déficient en mélanine, cet ancien trotskiste ne « coche pas exactement toutes les cases », pour reprendre l’actuelle vulgate journalistique.
David Pujadas, donc, vient d’être foutu dehors, pour se voir remplacé par Anne-Sophie Lapix à horizon de l’automne prochain. Cette petite nouvelle est plutôt bien roulée de sa personne, même si n’ayant jamais présenté la météo de Canal+, Saint Graal de la galaxie médiatique. Certes, elle n’a pas inventé une moitié de boîte d’allumettes et encore moins le bidon de deux litres. Mais c’est une femme ; et blonde, de surcroît ; force des clichés sexistes, quand tu nous tiens…
Elle n’est, de fait, pas plus mauvaise qu’une Claire Chazal ou une Laurence Ferrari – d’ailleurs, tomber plus bas que ces deux donzelles, ça signifie qu’on va trouver du pétrole ; bref, une pétroleuse, tout auréolée de ce fait d’armes ayant, naguère et paraît-il, consisté à tenir la dragée haute à Marine Le Pen lors d’un entretien télévisé.
Peut-être que oui et probablement que non, peu importe.
Et David Pujadas, dans tout cela ? Même punition et même motif que pour un Julien Lepers, animateur du jeu « Questions pour un champion », à l’occasion duquel on ne pouvait gagner mieux qu’un dictionnaire. Des personnalités populaires auprès d’une certaine France, composée de gens finalement sans importance, histoire de paraphraser ce fort beau film d’Henri Verneuil, Arménien de souche et Français de cœur. Ces Pujadas, ces Lepers et même ces Pernaut ne sont ni des play-boys et encore moins des sex-toys, au contraire d’un Laurent Delahousse qui doit passer plus de temps à scientifiquement se décoiffer plutôt que de se peigner comme tout un chacun. Car l’actuel évincé, dont le journal télévisé rivalisait avec celui de TF1, c’est aussi et un peu l’équivalent masculin de la « girl next door » si chère aux Américains. L’homme qu’on ne voit pas ; pas transparent, mais seulement discret, qui ne pose pas en maillot de bain sur la plage, tous pectoraux dehors, qui ne couche pas avec des actrices en vue. Si l’on résume, c’est Joseph Poli avec quelques années et autant de tours de taille de pantalon en moins.
Et c’est ainsi que Léa Salamé, promue par Delphine Ernotte pour contrer David Pujadas, pourrait bien avoir un jour la peau de sa prétendue bienfaitrice, façon voleur chinois, tactique salami ou Salamé, ce sera selon, sachant qu’on est toujours le jeune d’un croulant en puissance, la ménopausée d’une autre vieille peau… et plus si affinités de carrière obligent.
Pour le reste, on aimait bien David Pujadas et son ineffable coiffure de Playmobil.
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