mardi 23 mai 2017

La présidence Macron : des signaux inquiétants pour l’avenir de la France

De Eradiquons le politiquement correct,  . Politique
 22 mai 2017


macron destruction
On connaissait le candidat Macron et ses déclarations surréalistes du style « c’est une erreur de penser que le programme est le cœur d’une campagne électorale », ou encore « la culture française n’existe pas », ou carrément « la politique c’est mystique ».
A peine deux semaines après son élection, on commence à entrevoir le président Macron. Derrière ses déclarations, toujours aussi maladroites, et les décisions qu’il a prises depuis, se dessine en effet une présidence dont les contours promettent de nombreuses surprises, pour ne pas dire désillusions.
Car le candidat pressé et ambitieux, celui qui a fêté sans vergogne sa victoire dès le soir du premier tour (23,9% des voix seulement) à la Rotonde, a laissé la place à un président tout aussi peu scrupuleux, un président dont bizarrement le principal projet ne semble toujours pas concerner la France mais seulement l’installation de son pouvoir personnel. Plus précisément, bien loin des réformes dont l’hexagone a un besoin impérieux, E.Macron déploie son programme dans deux directions complémentaires, toutes deux visant à lui assurer une certaine forme d’hégémonie :
  • la maîtrise des moyens de communication
  • la destruction de ses opposants politiques.
A cela s’ajoute, en filigrane derrière la constitution de son gouvernement, une troisième dimension qui laisse augurer de ce que sera sa feuille de route non pas économique, car cela ne semble pas vraiment le préoccuper, mais disons politique :
  • la dissolution de la nation et de la culture françaises.
La maîtrise des moyens de communication
Les réactions relativement violentes du staff de E.Macron et de lui-même face aux médias qui ont critiqué le fait de fêter sa victoire le soir du premier tour avait interpellé à juste titre certains commentateurs. Outre l’ex-journaliste de Canal+ qui s’est fait insulter par l’un des proches du candidat, ce sont les propos du futur président lui-même qui doivent être considérés à leur juste valeur : « Si vous n’avez pas compris que c’était mon plaisir ce soir d’inviter mes secrétaires, mes officiers de sécurité, les politiques, les écrivains, les femmes et les hommes qui depuis le début m’accompagnent, c’est que vous n’avez rien compris à la vie. C’était mon moment du cœur, vous voyez ? Mais je crois qu’au Fouquet’s, il n’y avait pas beaucoup de secrétaires, pas beaucoup d’officiers de sécurité. Vous étiez là ce soir, vous avez vu qui était ici à table » (déclaration au micro de Europe 1).
Ainsi, E.Macron a non seulement répondu de façon méprisante aux journalistes, mais il a par la même occasion tenu des propos diffamatoires vis à vis d’un N.Sarkozy qui lui, avait fêté sa victoire du second tour, et n’avait pas interdit les journalistes d’y assister.
Cet évènement d’entre deux tours de la campagne en disait déjà assez long sur les fondements moraux de l’individu. Or, depuis, E.Macron est allé considérablement plus loin, lorsqu’il a exigé que les journalistes qui suivent l’actualité présidentielle soient sélectionnés par l’Elysée en fonction des thèmes du moment ! Pour  le premier conseil des ministres (18/05/17), les journalistes ont d’ailleurs été évacués des lieux comme des malpropres, et n’auront donc pu couvrir ni l’arrivée des membres du gouvernement ni leur sortie. De telles mesures dirigistes, qui rappellent certains moments sinistres de l’histoire, ne sont pas anodines. Elles confirment ce que l’épisode de la Rotonde préfigurait.
La réaction des médias n’aura pas tardé, avec une lettre ouverte signée le jour même par une quinzaine de rédactions ! Tout cela  ne manque d’ailleurs pas de saveur quand on sait que la plupart d’entre elles avaient largement survalorisé le candidat d’En Marche pendant la période électorale, mais là n’est pas l’essentiel.
La destruction des opposants politiques
Détruire ses opposants politiques est un objectif assez normal en période électorale. Cela se comprend également après une élection présidentielle car il s’agit alors de dégager la majorité nécessaire à la réalisation du programme sur lequel le nouveau chef de l’Etat s’est engagé. Toutefois, dans le cas présent, il semble que l’éviction des opposants politiques constitue en soi un objectif majeur, si ce n’est le programme lui-même. Comment expliquer en effet qu’il soit aussi peu question de réformes de fond, de calendrier précis, de mesures impopulaires ? Comment justifier la nomination d’un ministre de l’économie vierge de toute expérience dans ce domaine, ancien ministre de l’agriculture, secteur tenu à bout de bras par des subventions européennes ? Certes, la nomination de l’ancien directeur de l’Essec à l’Education Nationale est porteuse de sens. Mais n’est-ce pas la seule, dans ce nouveau gouvernement, qui puisse susciter de véritables espoirs ?
L’attitude de E.Macron est d’autant plus paradoxale qu’un président qui se proclame du centre gauche ne peut se passer ni de la gauche ni de la droite. Ses exigences vis-à-vis des ministres socialistes volontaires à qui il demandait l’abandon pur et simple de l’étiquette PS, ou l’accueil plein de morgue réservé à la main tendue par E.Valls, constituent autant de preuves de son désir de détruire le Parti Socialiste. Il en est de même à droite, où la nomination d’un premier ministre proche de A.Juppé et d’un ministre de l’économie issu de LR ne vise qu’à faire imploser ce parti d’opposition. « Je suis convaincu que les Républicains se scinderont parce que c’est le sens de la recomposition politique » avait même confié E.Macron (Le Parisien, 4/05/17) dans une phrase qui tient plus de la projection de ses propres désirs que d’une analyse sérieuse de la situation : parce qu’elle se retrouve dans de très nombreuses démocraties avancées, cette dichotomie entre la droite et la gauche comporte quelque chose d’universel et de nécessaire. Surtout lorsque cette dichotomie trahit assez fidèlement, comme dans l’hexagone aujourd’hui, des notions aussi peu banales que l’appétence ou le rejet pour la libre économie, pour le conservatisme sociétal ou pour la notion même de nation et de culture !
La dissolution de la nation et de la culture françaises
Alors que rien de vraiment solide n’apparaît, à la lecture du profil des ministres nommés par E.Macron, dans le domaine pourtant si crucial des réformes économiques, le pedigree, les déclarations de quelques uns d’entre eux voire le nouvel intitulé même d’un ministère sonnent comme un véritable manifeste.
En l’occurrence, concernant S.Goulard, apprécions au passage le changement de dénomination qui, de Ministère de la défense devient Ministère des armées… La disparition de toute référence possible à un territoire voire une nation à défendre est en parfaite cohérence avec les propos tenus depuis longtemps par l’intéressée elle-même, qui semble placer les intérêts européens au-dessus de ceux de la nation française.
Militer pour une intégration européenne est quelque  chose de logique d’un point de vue historique. Le principal succès de la communauté n’est pas des moindres : aucun conflit n’a opposé des pays membres depuis la seconde guerre mondiale, ce qui est tout simplement magnifique. Cependant, le bel engagement de S.Goulard ne peut en aucune façon justifier certaines déclarations qui laissent supposer que par essence, les décisions communautaires priment (définitivement et quelque soit le sujet) sur nos intérêts. Rien ne peut non plus justifier cette sentence ô combien ridicule « je ne me sens pas française » (propos rapportés par le député J.Myard, 17/05/17) et doublement lourde à porter depuis sa nomination en tant que ministre des armées !
De façon similaire, la nomination de E.Philippe comme premier ministre procède du même basculement géopolitique, celui-ci étant son équivalent sur le plan culturel et religieux. Ancien maire du Havre, il a été reproché à E.Philippe d’avoir fait jeter 8500 mousses au chocolat, préparées pour les 67 cantines scolaires du Havre pour les écoles primaires et maternelles, en raison de leur teneur en gélatine de porc (12/12). Sans chercher à polémiquer sur ce geste ambigu, E.Philippe partage de toute évidence les idées de A.Juppé et de son « identité heureuse », cette phrase clé du positionnement politique de l’ancien candidat à la primaire de la droite et du centre. Ce vocable était sciemment repris à l’opposé du titre de l’essai de A.Finkielkraut « L’identité malheureuse » dans lequel le philosophe constate (sans même devoir se contorsionner) l’existence de problèmes identitaires au sein de l’hexagone. Tout au long de ce livre qui n’a rien d’un ouvrage nationaliste[1], l’auteur démontre simplement l’ostracisme dont font systématiquement l’objet, de la part de la gauche, les notions de culture et de nation françaises.
Ainsi se dessine la présidence de E.Macron !
Une présidence qui s’annonce autocratique, car elle vise la confiscation du pouvoir médiatique et de toute opposition politique. Une présidence qui s’annonce aussi peu intéressée par les réformes de notre économie que pressée d’en découdre avec la nation française et son abominable culture.
A moins d’une opposition forte qui émerge dès ces élections législatives afin d’éviter le pire, on peut donc supposer sans trop se risquer que nos intérêts « nationaux » (quel gros mot) vont progressivement se diluer dans des intérêts financiers internationaux, notre patrimoine culturel sera mis en veilleuse, nos coutumes se verront de plus en plus submergées par un multiculturalisme dont ont peut parier à coup sûr que les valeurs chrétiennes[2] et la sécurité nationale seront les grandes perdantes.
Tout cela n’apparaît-il pas dangereux ? La France ne souffre-t-elle pas d’une énorme perte de compétitivité, d’une chute de ses parts de marché mondial, d’un accroissement régulier de sa pauvreté et de son exclusion, d’un délitement de son tissu social ? N’allons-nous pas perdre encore cinq ans de laisser-aller derrière un rideau de fumée idéologico-laïco-tiersmondiste totalement à côté de nos urgences ?
[1] A.Finkielkraut y fait d’ailleurs la part belle à des citations comme celle de E.Renan : « un plébiscite de tous les jours » bien loin des tranchées, des barbelés et des miradors aux frontières !
[2] Les valeurs chrétiennes sont pourtant admirables et sans dangerosité aucune ! Il faut lire R.Girard lorsqu’il compare les différentes religions et leur relation à la violence mimétique par exemple ! De même que peu de religions ont abandonné le prosélytisme à ce point, ou font preuve quotidiennement d’autant de mansuétude face aux moqueries…



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