lundi 27 mars 2017



À La Réunion, Emmanuel Macron reçoit un accueil en demi-teinte

Le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, le 25 mars 2017 à La Réunion.

Malgré la mobilisation de ses militants sur place, le candidat d'En Marche ! n'a pas rempli les gradins samedi à Saint-Denis de La Réunion, où il s'est lancé dans une série de question-réponse décevante pour le public.
Envoyé spécial à Saint-Denis, Francois-Xavier Bourmaud
Une salle qui se vide petit à petit, des spectateurs un peu déçus et Emmanuel Macron qui tente de retrouver un peu de souffle en fin de discours. Samedi à Saint-Denis de La Réunion, le meeting du leader d'En Marche! s'est achevée sur une note en demi-teinte. Arrivé en retard sur scène à cause d'un embouteillages sur la route littorale, isolé sur une petite scène face à des gradins clairsemés, Emmanuel Macron a pourtant tenté de réveiller la salle. Pour répondre aux interpellations, il a assez vite convié à son côté un spectateur qui lui criait une question. Puis un autre, et un autre, jusqu'à transformer son meeting en séance de question-réponse et se retrouver finalement face à un enfant de six ans qui grimpe sur scène. «Il y a un petit côté Jacques Martin», plaisante-t-il dans une allusion à L'école des fans. Le dernier spectateur à intervenir est moins amusant, il s'attarde sur scène et commence à inquiéter l'équipe de sécurité d'Emmanuel Macron qui tente d'intervenir pour lui faire quitter la scène. Le public râle un peu, c'est trop long. Il était venu écouter Macron et assez vite, il s'est lassé de l'exercice jusqu'à quitter le meeting par grappes. Le point final d'une journée qui avait pourtant bien démarré.

Rencontre avec un sympathisan de Jean-Luc Mélenchon

Dès la sortie de l'aéroport, près des 200 militants d'En Marche! l'attendaient avec des T-Shirt «Macron président». Un sega, musique traditionnelle locale, avait même été composée pour l'occasion. Et c'est au son de «Vote pour Macron, le pays a besoin d'un bon président» que le leader d'En Marche! avait débarqué de son avion sous les viva. «C'est efficace, c'est très clair et c'est ce dont on a besoin dans ces trente derniers jours: de l'optimisme, du positif, de la mobilisation», se réjouissait-il. Un petit bain de foule plus tard, il rejoignait la commune de Saint Leu pour déambuler sur son marché. Et trouvait un comité d'accueil un peu particulier: cinq personnes arborant des masques de François Hollande. Et essayant de l'approcher pour lui expliquer que lui ou le président de la République, c'était la même chose. Mais son service d'ordre les empêchait de l'approcher pour le laisser aller au contact de passants plus bienveillants. Comme cet enfant qui demandait à lui serrer la main. «Le président m'a serré la main», se réjouissait-il. «Peut-être le président», le corrigeait son père. Sur le passage d'Emmanuel Macron, l'accueil était plutôt bienveillant, sans excès d'enthousiasme toutefois. Un sympathisant de Jean-Luc Mélenchon parvenait toutefois à échanger une poignée de main avec lui. «Je l'aime bien, comme vous le savez», lui répondait Emmanuel Macron entre un stand d'épices et un groupe de musique locale. Au fil de son avancée sur le marché, les passants se montraient un peu plus heureux de le croiser. «L'enthousiasme, c'est le contrepoint des attentes donc ça veut dire qu'il y a beaucoup d'attente et qu'il faudra faire», confiait-il au détour d'une allée. Il en a peu rencontré à La Réunion, moins en tous cas que dans ses meetings en métropole. Dans son entourage, on se rassurait: «dans une campagne, il y a des jours avec et des jours sans. Mais quand on regarde d'où on est parti, il n'y a pas de raison de s'inquiéter».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire