Coignard - "Cabinet noir" : le concours d'hypocrisie
VIDÉO. François Fillon prétend tomber des nues. François Hollande veut faire croire que les "affaires" ne l'intéressaient pas. Match nul.
Par Sophie Coignard
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| Le Point.fr
« Cabinet noir » : une expression désuète qui fait imaginer des
hommes gris installés dans un sous-sol, éclairés au néon, casque sur les
oreilles, en train d'écouter la vie des autres. Ou des réunions
organisées nuitamment sous les ors de la République entre des
comploteurs élaborant de sombres machinations contre les adversaires à
abattre.
Le cabinet noir marque d'autant plus les esprits qu'il a eu des applications concrètes sous la Ve République, avec l'affaire Markovic qui monte de toutes pièces des accusations mensongères contre l'épouse de Georges Pompidou alors que celui-ci n'est plus Premier ministre et pas encore président. Ou contre Nicolas Sarkozy avec l'affaire Clearstream, quand il devient un candidat sérieux dans la course à l'Élysée de 2007. Dans ces dossiers, un point commun : il s'agissait de calomnies montées de toutes pièces, et non de dossiers fondés sur des éléments réels comme dans ceux qui empoisonnent la campagne de François Fillon.
LIRE aussi Sarkozy dénonce « l'ingérence du pouvoir médiatique » dans la justice
Existe-t-il, malgré tout, un « cabinet noir » autour de François Hollande ? C'est ce qu'assurent les principaux soutiens de la droite, qui ont écrit ce lundi 27 mars au procureur de Paris et au Parquet national financier pour dénoncer plus de dix infractions potentielles qui mettent en cause le pouvoir en place. De quels éléments disposent-ils ? De la simple lecture d'un livre, Bienvenue Place Beauvau (Robert Laffont), qui assure d'ailleurs n'avoir pas trouvé de trace d'un cabinet noir. Quel est leur objectif ? Éclairer les Français, assure Bruno Retailleau, coordinateur de la campagne de François Fillon. C'est la phrase de trop. Il n'est pas difficile de comprendre qu'il s'agit avant tout de créer une diversion. Et de prendre la justice à son propre jeu : celui de l'ouverture rapide d'une enquête préliminaire dès la publication de révélations, comme ce fut le cas avec les différents emplois occupés par Penelope Fillon.
LIRE aussi Bienvenue Place Beauvau : le livre qui fait polémique
- Comment, tu ne sais pas ça ?
- Non, non, je ne sais pas. Puis, c'est des rumeurs, faut faire attention… »
En général, il est sage de se méfier des phrases qui commencent par « franchement ». En quelques mots, Julien Dray a autant contribué que François Fillon et ses amis à alourdir le climat de complotisme qui pèse sur cette campagne.
Le cabinet noir marque d'autant plus les esprits qu'il a eu des applications concrètes sous la Ve République, avec l'affaire Markovic qui monte de toutes pièces des accusations mensongères contre l'épouse de Georges Pompidou alors que celui-ci n'est plus Premier ministre et pas encore président. Ou contre Nicolas Sarkozy avec l'affaire Clearstream, quand il devient un candidat sérieux dans la course à l'Élysée de 2007. Dans ces dossiers, un point commun : il s'agissait de calomnies montées de toutes pièces, et non de dossiers fondés sur des éléments réels comme dans ceux qui empoisonnent la campagne de François Fillon.
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Existe-t-il, malgré tout, un « cabinet noir » autour de François Hollande ? C'est ce qu'assurent les principaux soutiens de la droite, qui ont écrit ce lundi 27 mars au procureur de Paris et au Parquet national financier pour dénoncer plus de dix infractions potentielles qui mettent en cause le pouvoir en place. De quels éléments disposent-ils ? De la simple lecture d'un livre, Bienvenue Place Beauvau (Robert Laffont), qui assure d'ailleurs n'avoir pas trouvé de trace d'un cabinet noir. Quel est leur objectif ? Éclairer les Français, assure Bruno Retailleau, coordinateur de la campagne de François Fillon. C'est la phrase de trop. Il n'est pas difficile de comprendre qu'il s'agit avant tout de créer une diversion. Et de prendre la justice à son propre jeu : celui de l'ouverture rapide d'une enquête préliminaire dès la publication de révélations, comme ce fut le cas avec les différents emplois occupés par Penelope Fillon.
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Une confidence « franchement » risible
C'est tout le problème de l'hypocrisie : il faut bien doser ses effets et ne pas en faire trop, sous peine de ruiner sa crédibilité. À ce petit jeu, l'Élysée a lui aussi perdu. François Hollande, en voyage officiel à l'étranger, a laissé à l'un de ses proches le soin de décrire les bons sentiments qui n'auraient cessé de l'animer pendant tout son quinquennat. Au micro de Jean-Jacques Bourdin, sur RMC, ce lundi 27 mars, l'ancien député socialiste Julien Dray prend les auditeurs pour des faibles d'esprit : « Franchement, je connais François Hollande depuis un certain nombre d'années. S'il y a bien un homme qui ne s'occupe pas de ces choses-là… Même, des fois, je vais vous faire une confidence, ça m'a énervé de discuter avec lui, de lui apprendre des choses :- Comment, tu ne sais pas ça ?
- Non, non, je ne sais pas. Puis, c'est des rumeurs, faut faire attention… »
En général, il est sage de se méfier des phrases qui commencent par « franchement ». En quelques mots, Julien Dray a autant contribué que François Fillon et ses amis à alourdir le climat de complotisme qui pèse sur cette campagne.
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