Face à un service public partial, à quand la révolution médiatique ?
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Ancien pilote de chasse
La semaine dernière fut un point d’orgue pour la liberté de la presse, celle qui autorise une explosive partialité sous le fanion crapoteux de la déontologie journalistique. J’avais déjà, avec mon précédent papier en contretype, fustigé le spectacle politique de Pujadas consacré à – ou plutôt monté contre – François Fillon.
Samedi soir, c’était au tour, en pire, du commando Ruquier et de ses trois invités, séides intermittents mais soigneusement choisis. Les deux permanents du tribunal inquisitorial, la vipère suffisante Vanessa Burggraff et l’affreux présomptueux Yann Moix, furent confortés par une Isabelle Saporta presque égale en véhémence brouillonne à la Angot du jeudi, et deux acteurs vedette du film récent Corporate : Lambert Wilson et Céline Sallette.
L’écrivain invité pour son livre, Du courage !, qui dénonce en particulier l’usage des pesticides usa sans réserve de « fillonicide » à l’endroit d’Hervé Mariton, le premier invité politique du soir pour défendre son candidat des Républicains. Si le célèbre acteur fut plus nuancé, sa partenaire du film afficha dans son silence toute sa moue de dégoût et, lors de ses interventions, la case politique « bien-pensante » dans laquelle elle est enfermée. Il faut dire que le film dont ils venaient faire la promotion est une diatribe contre l’entreprise qui asservit les employés et les manipule au profit des salauds d’actionnaires.
Sûr que Hamon, Arthaud, Poutou et quelques autres iront le voir pour applaudir !
Mais les attaques des petits soldats ne suffisant pas en la grave circonstance, l’animateur Ruquier s’est lui-même fortement engagé, et sans son habituel humour nasillard auto-hilarant. Bien que non salarié de la chaîne, son revenu (aux frais des contribuables français) en tant que producteur-animateur de l’émission – auquel Mariton a joliment fait allusion lors d’un débat sur les indemnités parlementaires – a dû être augmenté d’un bonus pour action civique salvatrice…
La télévision publique reçoit, chaque année, la plus grosse part du pactole de quatre milliards d’euros de la « contribution à l’audiovisuel public », communément et à juste titre nommée « redevance télé » par le citoyen de ladite classe moyenne, celui qui s’en acquitte quelle que soit sa fidélité aux programmes de France Télévisions. Certains Français en sonT dispensés, précisément ceux qui adhèrent volontiers à la doxa médiatique officielle et qui alimentent l’audience bienveillante, voire convaincue.
Le CSA, qui veille à l’égalité des temps de parole, se soucie apparemment comme d’une bille en couleur de l’équité des propos et autres commentaires propagés par les animateurs et grands prêtres des plateaux télé.
Pour les contribuables asservis mais réticents, la grève du programme ou, plus encore, le boycott de la télévision publique ne saurait suffire à bousculer la dictature de la bien-pensance. Une immense protestation « Petit écran noir » n’aurait que peu d’incidence, encore que l’audience des émissions soit régulièrement publiée lorsqu’elle est forte. Dans le cas contraire, nul n’en sait rien…
À défaut de privatiser tous les organes d’information, ce qui engendrerait probablement des effets pervers, le futur Président d’une alternance réelle devra nous libérer du totalitarisme soviéto-médiatique, en commençant par nous délivrer de l’actuelle présidente de France Télévisions. Les journalistes immuables, tels des totems des « avantages acquis », devront laisser leur place et, si leur droit à retraite dorée n’est pas encore complété au niveau convoité, se recycler dans une chaîne pseudo étrangère telle CNews, à l’instar du nécessiteux et toujours jeune Elkabbach.
Certes, les bonnes âmes retirées sur leur île déserte de Saint-Germain-des-Prés crieront au massacre de la liberté de la presse. Elles pourront toujours se replier sur les médias privés, heureusement pas encore privés de subsides et de puissants bienfaiteurs…
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