Après une abstention et un vote blanc record, Macron attendu au tournant
Plusieurs chiffres viennent contrarier la large victoire d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen.
Le
score est sans appel. Avec environ 65% des suffrages, selon les
premières estimations, Emmanuel Macron a réussi dimanche l'incroyable
pari de devenir président de la République à seulement 39 ans... Mais ce
seul résultat ne doit pas occulter une élection en demi teinte.» EN DIRECT - Emmanuel Macron élu président de la République
Ainsi, l'abstention a atteint un niveau particulièrement élevé: entre 25 et 27% selon différents instituts contre 22,23% au premier tour. Il faut remonter à 1969, au duel Pompidou-Poher, pour trouver une abstention plus forte (31,15%). Comme en 1969, c'est la seule fois que l'abstention progresse entre le premier et le second tour.
En 2012, l'abstention était au second tour de 19,65%, contre 16,03% en 2007. Même en 2002, alors que le FN participait au second tour pour la première fois de son histoire, la participation était plus élevée (20,29%). Cette année, pas de sursaut de mobilisation pour aller sauver le soldat Macron du duel qui l'opposait à Marine Le Pen.
Il faut ensuite regarder le nombre de votes blancs et nuls. Selon plusieurs estimations, leur nombre marquerait un nouveau record sour la Ve République, autour de 9%. Le précédent record datait de... 1969: 6,42% des votants avaient glissé un bulletin blanc ou nul. Déjà en 2012, le record avait failli être dépassé avec 5,82% des votants, soit 2,154 millions de bulletins.
Législatives: les électeurs en embuscade
Contrairement à 1969 où la forte abstention et le nombre de votes blancs/nuls étaient la conséquence d'un manque d'enjeu à trancher le duel de deux candidats de centre-droit, les chiffres de 2017 illustrent une fracture bien plus profonde. Les tergiversations des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de François Fillon ont pesé, compliquant la formation d'un front républicain. Les quatre blocs qui sont apparus au premier tour (Macron-Le Pen-Fillon-Mélenchon) n'ont pas réussi à se rassembler. Une dispersion qui devrait réapparaître lors des prochaines élections législatives, compliquant encore un peu plus la tâche d'Emmanuel Macron et le privant d'ores-et-déjà d'un état de grâce.L'impression d'une élection à reculons est renforcée par notre sondage législatives Kantar Sofres-One Point à paraître dans notre édition de lundi. 49% des Français veulent une cohabitation. Au premier tour des élections législatives, seuls 24% des électeurs seraient prêts à voter pour des candidats En marche!, MoDem, «majorité présidentielle». Avec 22%, la droite peut espérer tenir sa revanche. Le FN se place troisième avec 21%.
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