Guaino, Ciotti, Sens Commun... cette droite qui n'appelle pas à voter Macron
Par Paul Chaulet,
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Plusieurs responsables LR refusent de prendre position dans le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, après l'élimination de François Fillon au premier tour de la présidentielle.
François Fillon n'a pas hésité. Dès l'annonce de son élimination au premier tour de la présidentielle, l'ancien Premier ministre a appelé à voter en faveur d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. "L'abstention n'est pas dans mes gènes", a-t-il affirmé. Si cette stratégie du front républicain est adoptée par la majorité des élus de droite, plusieurs responsables LR refusent de choisir entre le candidat d'En Marche! et la présidente du Front national.EN DIRECT >> Macron et Le Pen pour un second tour historique
A commencer par Henri Guaino. Le député des Yvelines a confié à Marianne qu'il ne voterait pour aucun des deux finalistes. "Voter Macron, c'est voter pour le système que je désapprouve", glisse l'ex-plume de Nicolas Sarkozy. Proche de François Fillon, Eric Ciotti refuse également de prendre position dans ce duel.
Ciotti s'en prend à Macron
Dans un communiqué, le député des Alpes-Maritimes s'en prend vivement à Emmanuel Macron, "héritier légitime d'un quinquennat désastreux", tout en critiquant Marine Le Pen, "dont le programme et les idées représenteraient un danger pour notre pays". "J'appelle dès maintenant notre famille à se rassembler pour les élections législatives", conclut-il, enjambant la présidentielle. Une réaction qui a choqué Christian Estrosi, autrefois proche d'Eric Ciotti.Sans surprise, les élus LR réticents à apporter leur soutien au fondateur d'En Marche! appartiennent à l'aile droite des Républicains. "Les Français sont assez matures pour ne pas avoir besoin de consigne de vote", a indiqué ce lundi Nadine Morano sur France Info, regrettant le manque de propositions d'Emmanuel Macron pour combattre "l'islam radical".
La droite conservatrice n'est pas non plus emballée à l'idée de voter Emmanuel Macron, qui se proclame "candidat des progressistes". Sens Commun, émanation politique de la Manif Pour Tous et soutien actif de François Fillon, renvoie les deux finalistes dos à dos.
Sens Commun refuse de choisir
"Comment choisir entre le chaos porté par Marine Le Pen et le pourrissement politique d'Emmanuel Macron?" a estimé son président, Christophe Billan, dans un entretien à Famille chrétienne. Sens commun laissera donc "à chacun sa liberté de conscience". Allié de LR, le Parti chrétien-démocrate refuse également de prendre position dans ce second tour.LIRE AUSSI >> Fillon est fini, les difficultés commencent
Son président Jean-Frédéric Poisson - candidat malheureux à la primaire à droite - a rappelé sur RTL qu'il avait "combattu" à l'Assemblée nationale les projets de l'ancien ministre de l'Economie. Conservateur sur les questions de société et hostile au libéralisme économique, le PCD ne se retrouve pas dans la ligne d'Emmanuel Macron. Sa fondatrice Christine Boutin ne compte pas non plus accorder son suffrage à l'ancien banquier.
L'ex-ministre de Nicolas Sarkozy a même déclaré à l'AFP qu'elle jugeait "possible" de voter pour Marine Le Pen si la présidente du Front national s'engage sur des "points fondamentaux" à ses yeux. Idem pour le député de l'Aube Nicolas Dhuicq qui indique à L'Express qu'il votera à titre personnel "soit blanc soit Marine Le Pen". "Ca dépend de ma conscience", dit celui qui a "un problème avec le programme économique de Marine Le Pen qui est le même que celui de la gauche en 1981".
Enfin, certains responsables LR optent pour une position intermédiaire: appeler à ne pas voter Le Pen sans apporter le moindre soutien direct à Emmanuel Macron.
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C'est le cas du député du Rhône Georges Fenech et de Laurent Wauquiez, vice-président du parti. Dimanche, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a demandé "à ceux qui nous ont fait confiance de ne pas voter pour Marine Le Pen" et a demandé à sa famille politique de se concentrer sur les législatives. Battue dimanche, une partie de la droite espère prendre sa revanche sur Emmanuel Macron en juin prochain.
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