Macron a été la cible de déstabilisation, comme Fillon et tellement d’autres
Mounir Mahjoubi, le directeur de la campagne numérique d’Emmanuel Macron a dénoncé une campagne présidentielle « pilonnée » par des « forces conservatrices. » Selon ses déclarations sur France Inter, « la campagne a été influencée (1), il y a eu des tentatives (de déstabilisation) depuis le début sur les réseaux sociaux. »
Même si en effet les « Macron Leaks » ont tendance à confirmer un tel constat, Mahjoubi oublie toutefois quatre paramètres qui furent bien plus favorables à Emmanuel Macron qu’à tout autre candidat et qu’aucun « pilonnage de forces conservatrices » n’aurait jamais pu compenser.
Emmanuel Macron a plutôt été avantagé
Tout d’abord, le soutien massif et coordonné d’à peu près la totalité des médias – dont ceux du service public – au candidat Emmanuel Macron. Ensuite, le soutien « sans condition » du gouvernement incluant la participation parfois discutable de l’appareil d’Etat, notamment le corps diplomatique.
Aussi, les révélations fondées sur des données judiciaires obtenues illégalement qui ont progressivement « tuées » la candidature de François Fillon ayant perdu en deux mois près de 10 points de pourcentage d’intentions de vote. Rappelons donc qu’à ce jour, François Fillon est toujours présumé innocent, ce qui n’a pas empêché Christine Angot de le traiter de coupable en plein prime time de la chaîne publique France2.
Enfin, l’ingérence flagrante de l’ancien président Barack Obama et de la chancelière allemande Angela Merkelappelant à plusieurs reprises à voter pour Emmanuel Macron.
Toutes les forces politiques ont été ciblées
S’il est fort probable qu’En Marche ait été la cible d’intentions malveillantes (2) et absolument condamnables (3), il faut aussi rappeler combien En Marche et Emmanuel Macron ont bénéficié d’un soutien sans précédent et sans équivalent de la part de personnalités et organisations autrement plus influentes que n’importe quelle influence numérique adverse.
Si Emmanuel Macron a été la cible d’une « opération de déstabilisation », alors peut-on affirmer que François Fillon a lui été la cible d’une « opération d’assassinat politique. » Dès lors peut-on conclure que les autres candidats ont bien plus souffert qu’Emmanuel Macron qui, malheureusement, n’a pas eu le monopole des tentatives de déstabilisation.
Au final, c’est toute la France et son processus électoral qui ont été visés par des intérêts hostiles et de toute tendance politique.
Annotations
(1) Si la campagne électorale fut influencée, ce fut très largement en faveur d’Emmanuel Macron, et ceci ne veut pas dire approuver quelque tentative de déstabilisation d’où qu’elle vienne.
(2) Mounir Mahjoubi mélange-t-il piratage et facteur humain ? Un piratage consiste à passer à travers la sécurité numérique grâce à des outils et des compétences techniques tandis que le facteur humain consiste à être piégé dans le cadre d’un phishing par exemple. Si un individu a été assez imprudent pour ouvrir un document ou un lien malveillant, ce n’est pas à proprement parler du piratage quand bien même cela n’allège en rien la gravité de l’infraction.
(3) Cyceon parle d’expérience puisque lors de cette campagne électorale, nous fûmes victimes de dénonciations calomnieuses auprès des réseaux sociaux et des fabricants d’antivirus. Exactement comme En Marche, nous fûmes également la cible de tentatives de déstabilisation à l’aide de phishing notamment. En Marche ne fut donc pas une cible unique mais une cible parmi tant d’autres, tous bords politiques confondus.
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