En France sévissent à jets continus les techniques de
désinformation, de matraquage et de brouillage des réalités utilisés par les
médias et certains commentateurs. A l’automne 2016, après la primaire, avant
même l’offensive morale violemment concentrée sur les rémunérations tant
décriées accordées à Pénélope Fillon, toute la presse focalisait
presqu’uniquement et ad nauseam sur les convictions religieuses du
vainqueur de la primaire et ses opinions exprimées en privé sur l’avortement.
Libération avait même titré « Au secours, Jésus
revient ». On mesure l'indignité de ce titre de Laurent Joffrin, alias
Mouchard, en pleine transe islamiste radicale
.
.
L’intoxication continue. France Infos, L’Express, Libé, BFM
TV, Antenne 2, Paris Match, Challenges, font ouvertement campagne pour
Macron. Il y a quelques jours, sur TV 5, après le Trocadéro, le titre de
l’émission politique était « Fillon peut-il encore gagner ? »,
rien sur son programme, sur l’enthousiasme de la foule, sur sa maîtrise et son
autorité.
Après l’excellent meeting de Nîmes, le titre de BFM TV était
« Fillon, le candidat abandonné » ( !!!). Personne ne relève
la ferveur, les déplacements de gens venus de la France profonde, leur vitesse
de réaction. On ne parle pas non plus du fait qu’en dépit des commentaires
systématiquement adverses, les parrainages continuent à tomber pour Fillon qui
en totalise 1155, dont 738 enregistrés le 1er mars et 417 le 3 mars,
contre 464 à Macron et 334 à Hamon.
En revanche, avant la mise au point du maire de Bordeaux on
rabâchait avec délectation les 1 ou 2 parrainages qui lui étaient envoyés,
laissant flotter l’idée d’une manœuvre interne d’expulsion, pourtant
impossible sans l’accord de l’intéressé.
Après le coup de maître du Trocadéro, la détermination de
Fillon à continuer son combat provoque l’affolement au point que certains dans
la classe politique semblent avoir perdu leur boussole. Le 3 mars Valérie
Pécresse annonçait quelle lâchait Fillon, puis, après le Trocadéro,
elle« twittait » qu’elle soutiendrait son programme ( ?). Le
programme mais pas l’homme ? Était-ce une tentative pour préserver ses arrières
au cas où ? Quel courage !!!. Comment les électeurs pourraient-ils
faire confiance à de pareilles marionnettes dans des temps aussi troublés.
Le 6 mars, le comité LR, après avoir intrigué pour évincer Fillon, mais
impressionné par la démonstration du Trocadéro, annonçait
« solennellement » qu’il le soutiendrait sans réserves, tandis
qu’Alain Juppé renonçait « une fois pour toutes » à porter une
solution alternative. Mais, le visage
crispé, ayant mal accepté sa déception des primaires, il envoyait un très
perfide coup de pied de l’âne au Sarthois qu’il accusait « de
s’obstiner ».
Pour faire bonne mesure, il laissait flotter sans le dire l’idée
que l’insistance des Fillonnistes à dénoncer une manœuvre politique, pourtant
très probable et dont peu d’observateurs sérieux doutent, affaiblissait la
justice. Le coup de sabot à François
Fillon était également assorti d’une attaque contre « l’immaturité et la
faiblesse » du projet de Macron « qui ne ferait pas toujours
illusion ».
Dans
cet affolement agité et contradictoire, la sérénité de Fillon est
impressionnante. Coureur de fond imperturbable, il a montré une étonnante
capacité à se renforcer dans l’adversité. En voulant l’assassiner, ses ennemis
et ses amis qui le lâchent épouvantés par la vérité de son discours, n’ont
réussi qu’à le cuirasser encore un peu plus dans ses convictions et à lui
rallier de nouveaux soutiens écœurés par le lynchage.
En
haussant l’analyse d’un étage, l’hypothèse suivante vient à l’esprit.
L’hystérie
qui domine autour des questions de moralité liées à l’argent, marquée par le
mouvement brownien des soutiens et des défections avec, toujours en arrière
plan et en dépit des déclarations de solidarité, une large connivence à droite
et à gauche, contre François Fillon pour l’inciter à se démettre, traduit en réalité un rejet de nature presque
biologique par l’oligarchie d’un corps étranger perçu comme très menaçant.
Depuis
2006, François Fillon ayant constaté l’état catastrophique du pays pose en
effet l’hypothèse que les Français ne supportent plus les faux semblants et
l’estompage des vérités dont la classe politique est coutumière, le plus
souvent à gauche, mais aussi dans la mouvance de droite dont Alain Juppé est
l’un des porte-parole après Jacques Chirac, au prétexte de préserver la paix sociale.
La
brutalité sans apprêt du discours du Sarthois, sur la situation économique et
financière, le poids des administrations, les entraves à l’initiative et les
menaces terroristes sur fond de transes identitaires et religieuses mettant en
danger l’unité du pays, répond à de fortes angoisses de l’opinion.
En
même temps, la gravité et la puissance de rupture de ses dénonciations
terrorisent les très nombreux adeptes de la nuance édulcorée au point qu’elles
provoquent une réaction réflexe de rejet exprimée à droite comme à gauche. La
tentation d’élimination s’exprime d’abord par l’accusation portée contre Fillon
d’affaiblir la justice par ceux-là même qui ne cessent de l’ébranler par leurs
incessantes ingérences idéologiques ; elle s’affiche aussi par l’accusation
« d’obstination », première indication d’une volonté de « mise
au ban psychiatrique » rappelant les vieux procédés d’élimination des
perturbateurs à l’œuvre dans les dictatures et dénoncées par Soljenitsyne.
Cet
instinct irrépressible d’expulsion d’un corps étranger dont chacun a bien
compris qu’il pourrait être capable de réveiller les anesthésies, mais dont la
force de rupture contre les narcoses ambiantes n’est pas sans risque pour
l’apparente paix sociale, ne cessera que si Fillon était mis « hors d’état
de nuire » et empêché de porter atteinte à l’entre soi politique qui
complote pour le chasser. Mais s’il accédait à l’Élysée le réflexe
d’excommunication continuerait par automatisme réactif et mécanique.
Par
dessus l’inquiétant maelstrom qui bouscule violemment les repères, flotte la
contradiction des sondages dont on voit bien qu’ils accélèrent le tourbillon
des tâtonnements politiques, des défections, des ralliements et des changements
de pied.
Les
sondages traditionnels à la crédibilité récemment affaiblie par les surprises
du Brexit, l’élection de Trump et du triomphe de Fillon à la primaire, mesurant
l’écume instantanée d’une opinion devenue très changeante, indiquent un
affaiblissement de la position de Fillon estimée à 17 % dans des sondages.
Mais, ne tenant à l’évidence pas compte du choc provoqué par le rassemblement
du Trocadéro, l’avalanche des sondages négatifs pour Fillon publiés les 6 et 7
mars participent à la désinformation partie du réflexe de rejet.
A
côté des anciennes méthodes traditionnelles de mesure de l’opinion assorties de
techniques correctives à la validité contestable et dont les marges d’erreur
varient de 2 à 4%, de nouvelles méthodes ont surgi qui ne sont
pas des sondages par questionnaires. La société FILTERIS dont les créateurs
canadiens rappellent qu’ils avaient prévu le Brexit, Trump et Fillon (aux
primaires), contre la doxa ambiante, prétend, par l’analyse des millions de
données des réseaux sociaux, mieux approcher la vérité des situations très
mouvantes.
Leur
mesure effectuée après le 5 mars contraste nettement avec les résultats des
enquêtes traditionnelles récemment publiées et placent François Fillon en 2ième
position du jeu de l’oie électoral avec 22,08%, derrière Marine Le Pen, 22,55%
et devant Emmanuel Macron 20,74%.
Plus
encore, le bilan de ces mesures montre qu’en dépit des matraquages médiatiques,
Fillon est resté constamment à ce niveau depuis le 17 février avec un score variant entre 21,3% au 17 février et
22,8% au 6 mars. Le 24 février, il était même en tête avec 22,53%. Après une
baisse sensible à 20,72% et 20,24 % les 2 et 3 mars, le succès fracassant du
rassemblement du Trocadéro l’a remis en selle.
*
Compte
tenu du harcèlement judiciaire dont il est l’objet, la route de François Fillon
vers le pouvoir reste pavée de chausse-trappes dont les échéances et la nature
ne sont cependant pas toutes connues puisqu’elles sont suspendues aux
inconnues judiciaires dont il n’est pas exagéré de dire qu’elles ont pris en
otage le scrutin, pierre angulaire de la 5ième République.
Commentée
presque entièrement à charge autour de considérations non juridiques mais
morales par une importante partie des médias, - et il n’y a pas de raison que
les choses changent -, la candidature de François Fillon pourrait être détruite
en pleine course par une décision de justice radicale de mise en examen
entraînant une brutale chute de popularité dans les sondages, moteurs des
réflexes grégaires difficiles à contenir.
Une
telle évolution de la situation conduit à considérer la notion
« d’empêchement » évoquée par le Sarkozyste Pierre Lellouche qui suggérait la mise en œuvre de l’article 7
de la constitution prévoyant un report de l’élection en cas de décès ou
« d’empêchement » d’un candidat.
Mais
en l’absence d’autorité directe pouvant imposer au candidat Fillon d’abandonner
la course dès lors qu’il se dit lui-même innocent et que la justice ne l’a pas
condamné, les seules éventualités de retrait pourraient venir soit de lui –
hypothèse pour l’heure improbable après le succès du Trocadéro le 5 mars –
soit, en vertu de l’article 61, d’une saisine du Conseil Constitutionnel par un
« jury » formé du Président de la République, du premier ministre, du
président du Sénat ou de 60 députés et de 60 sénateurs. (Cf analyse parue dans
Le Point, le 2 mars dernier http://www.lepoint.fr/presidentielle/constitution-francois-fillon-peut-il-etre-empeche-02-03-2017-2108660_3121.php
Enfin,
si en dépit des attaques dont il est l’objet, François Fillon parvenait à
surmonter les pressions matérielles et psychologiques pesant sur lui et sa
famille et à se maintenir dans la course, sa candidature serait probablement
renforcée, d’abord par l’effet positif du 5 mars au Trocadéro ayant mis fin aux
hésitations de quelques ténors de son parti et, surtout, par le sérieux de son
programme et ses qualités de sérénité et de maîtrise qu’il a déjà exprimées
lors des débats des primaires
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