dimanche 26 mars 2017

En échange de cadeaux fiscaux, Patrick Drahi met à la disposition du candidat Macron les médias
9 Mars 2017, 09:00am
| Publié par LA REDACTION

Patrick Drahi et Emmanuel Macron
Patrick Drahi et Emmanuel Macron
En échange de 14 milliards d’Euros de cadeaux fiscaux, le milliardaire Patrick Drahi met à la disposition du candidat Macron les médias dont il est propriétaire : BFM, RMC, Libération, L’Express…
Les faits remontent à octobre 2014, lorsqu’Emmanuel Macron, frétillant ministre de l’Industrie, de l’Economie et du Numérique, à peine nommé, autorise le rachat du groupe SFR par Patrick Drahi.
Arnaud Montebourg, son prédécesseur à Bercy, s’était déjà engagé contre ce rachat par Altice, le groupe dont Drahi est propriétaire, sa fortune personnelle ainsi que diverses filiales de son groupe étant domiciliées dans plusieurs paradis fiscaux : Suisse (où Drahi réside), Luxembourg, Guernesey. Le 14 mars 2014, Montebourg avait attiré l’attention au micro d’Europe 1 sur : « « un problème fiscal, puisque Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise [celle de Patrick Drahi, le patron de Numericable] est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal (…) et lui-même est résident suisse », ce qui avait justifié que le Ministre de l’Economie de l’époque diligentât plusieurs enquêtes fiscales, celui-ci ajoutant : « Il va falloir que M. Drahi rapatrie l’ensemble de ses possessions, biens, à Paris, en France. Nous avons des questions fiscales à lui poser !« .
Au moment de la vente de SFR, Numéricable était d’ailleurs sous le coup d’un contrôle fiscal.
Deux ans après les faveurs accordées à Drahi par Macron, alors successeur de Montebourg à Bercy, SFR réalisera le plus grand plan social de l’année 2016 en licenciant 5 000 salariés.
Pour témoigner sa gratitude à l’ancien Ministre désormais candidat à l’élection présidentielle, Patrick Drahi a offert à celui-ci une tribune via tous les médias dont son groupe Altice est propriétaire. Ainsi, BFM, RMC, Libération et L’Express promeuvent sans relâche la candidature d’Emmanuel Macron, en particulier en lui donnant une forte visibilité et en passant sous silence ses démêlés judiciaires liés à son absence de déclaration au fisc français de 3 010 996,00 € de revenus salariaux et patrimoniaux.
Dans le même temps que Patrick Drahi délestait l’entreprise SFR du tiers de ses salariés en 2016, son banquier conseil, Bernard Mourad, devenait conseiller spécial d’Emmanuel Macron et oeuvrait à l’organisation de son mouvement « En marche ! ». Soulignons que Mourad a joué un rôle-clé dans l’opération de rachat de SFR par Drahi en 2014 en tant que spécialiste du secteur des télécoms, fort de son expérience au sein de la banque Morgan Stanley, avant de rejoindre le groupe Altice en février 2015 qu’il a quitté en même temps que son poulain Macron annonçait sa démission du gouvernement Valls pour se consacrer à sa candidature à l’élection présidentielle.
Ajoutons enfin que la banque d’affaires en charge du rachat de SFR par Drahi en 2014 fut la banque Lazare dont le directeur de la filiale française, Mathieu Pigasse, est également propriétaire du journal Le Monde. L’opération fut, d’ailleurs, un véritable succès pour les banquiers d’affaires dont les commissions atteindront les 260 millions d’Euros.
Désormais, tous les médias associés au clan Macron, RMC, BFM – avec sa journaliste vedette en tête, Ruth Elkrief -, L’Express, Libération et Le Monde, mènent une véritable campagne en faveur du candidat à l’élection présidentielle, n’hésitant pas à le présenter comme caracolant en tête des sondages, ou bien encore à mentir sur son programme en prétendant que celui-ci est très proche de celui de François Hollande en 2012, ce même François Hollande qui, il y a cinq ans affirmait « mon ennemi, c’est la finance ».
La propagande pro-Macron bat donc son plein dans une partie non négligeable de la sphère médiatique, et c’est à une très problématique, à la fois sur le plan moral et juridique, situation de conflit d’intérêts que nous assistons dans le cadre de cette campagne ainsi qu’à une manipulation sans vergogne de l’opinion publique.
© Orli Edel pour Europe-Israël   

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