mardi 14 mars 2017

Fillon le chrétien face à un procès stalinien

Publié par Sidney Touati le 11 mars 2017

Les historiens se pencheront un jour sur l’événement auquel nous sommes confrontés et nous aideront à comprendre ce qui nous échappe aujourd’hui.

Jamais un homme (non-juif) n’avait mobilisé contre lui la quasi-totalité de la classe politique, y compris une large fraction de personnalités issues de son propre camp.
Ce qui frappe, c’est l’incroyable disproportion entre les faits dont il est fait grief et qui ne sont mêmes pas avérés, et l’immense clameur qui a occupé la totalité du champ médiatico-politique pendant plusieurs semaines.
Peu de voix se sont élevées pendant cette longue période pour questionner les faits, mettre un doute sur sa culpabilité.

Fillon n’a commis aucun crime, aucun délit. Le crime c’est Fillon lui-même

Fillon devait partir. Aucune décision judiciaire n’avait prononcé son expulsion, mais pourtant tous l’exigeaient. L’affaire ne souffrait pas le moindre doute. Tous le répétaient en boucle. Ce n’était même pas un mot d’ordre politique, c’était un « acte de foi », un autodafé.
La France, pays des droits de l’homme, renouait sous nos yeux, avec les pratiques de la Sainte Inquisition ou ceux des procès staliniens. Accuser, c’est ipso facto condamner.
Fillon n’a commis aucun crime, aucun délit. Le crime c’est Fillon lui-même. L’opprobre, l’anathème dont il est la victime, c’est sa personne, sa famille.
En tant que juif, je n’ai pu m’empêcher face à la déferlante de cette haine irrationnelle, de penser à tous les juifs qui avaient été cloués au pilori, volés, tués, pour l’unique raison qu’ils étaient juifs.

Fillon est mis en croix parce que chrétien intervenant dans le politique

Ce que révèle Franck Margain dans un article publié dans Valeurs Actuelles me semble parfaitement fondé. En s’attaquant à Fillon, c’est le retour des chrétiens dans la vie politique que l’on vise, « C’est peut-être bien plus le retour des Chrétiens sur la scène politique que certains veulent stopper à tout prix. »
Ce que ne nous dit pas Margain, c’est pourquoi le retour des chrétiens produit une telle opposition.
Et bien tout simplement parce que derrière ce christianisme se cache (à peine) le judaïsme. Aujourd’hui en France, la majorité de la population possède suffisamment de connaissances pour savoir cela.
La même mécanique diabolisante, totalitaire qui frappe quiconque ose défendre Israël, (Finkielkraut en sait quelque chose qui ne peut intervenir dans une université française que sous bonne escorte !) s’est mise en route contre Fillon.
Pour comprendre ce lien honni, il suffit de lire Maurras.
Son antisémitisme délirant le conduit à devenir antichrétien. Il est accusé par la papauté d’athéisme, d’agnosticisme, d’antichristianisme, d’anti moralisme individuel et social.
« L’Action Française tel qu’il est publié aujourd’hui, de telle sorte que ce journal doit être tenu comme prohibé et condamné et doit être inscrit à l’Index des livres prohibés » Palais du Saint-Office, le 29 décembre 1926.

Maurras distingue puis oppose « Chrétiens » et « Catholiques »

Pour Maurras, qui dit « Chrétiens » dit automatiquement « Juifs ». Marie, le Christ et les douze apôtres étaient juifs. La morale chrétienne est dans son essence une morale juive. Les représentants de la mouvance ultra-gauche ne disent pas autre chose. Lorsque l’on demande à Carlos pourquoi il est antisémite il répond : parce que le judaïsme est la racine du christianisme.
La haine de notre civilisation issue de la Bible, qu’elle vienne de l’extrême-droite, de l’extrême-gauche ou de l’islam, s’articule autour du lien qui unit judaïsme et christianisme.
« La haine de l’Occident semble même n’être qu’une extension de la haine des Juifs. Comme si les ennemis de l’Occident postulaient que l’Occident judéo-chrétien qu’ils haïssent était avant tout un Occident juif ou « enjuivé ». (Pierre-André Taguieff, « La judéophobie des Modernes : Des Lumières au Jihad mondial*, p. 33 »)
Chirac en bon opportuniste avait senti que ce mot de « judéo-christianisme » sentait le soufre.

Le premier des Rois français, Clovis, est consacré selon la tradition des Rois hébreux de l’Ancien Testament

Il s’est opposé à ce que l’on évoque les racines chrétiennes de l’Europe. Le faire eût été automatiquement mettre « Israël » (l’Israël biblique) à l’origine de l’Europe. Vérité historique que les Américains connaissent, mais que l’essentiel de la classe politique française (et européenne) refuse d’assumer.
Déni qui est à la source de la quasi-totalité des malheurs de l’Europe. On occulte l’évidence : Le premier des Rois français, Clovis, est consacré selon la tradition des Rois hébreux de l’Ancien Testament. Il est oint avec l’huile sacrée ; tout comme avant lui le Christ – traduction grecque de l’hébreu « Messie » qui signifie « celui qui a reçu l’onction, celui qui a été mis à part, celui qui est oint ».
Étant désigné par le suffrage universel, Fillon a reçu « l’onction du peuple ».
De surcroît, il a réactivé, par ses prises de position politiques, le rapport de la situation actuelle avec les deux cultures qui sont le soubassement civilisationnel (avec Athènes et Rome) de notre société.
Il n’en a pas fallu davantage pour que sa mise à mort soit décrétée. Ce n’est pas un complot. C’est bien pire. C’est la réaction épidermique de toute une classe dirigeante nourrie au lait noir de la haine de la civilisation occidentale et de l’autodénigrement.
Fillon n’avait sans doute pas une claire conscience du « tabou » qu’il a transgressé, du caractère explosif de ses positions, au demeurant marginales dans son discours.
Il a osé dire : « je suis élu » ; je suis « chrétien ».
Il ignorait que dans la France d’aujourd’hui, à l’heure où il est d’usage de vouer aux gémonies notre pays (cf. l’accusation de crime contre l’humanité proférée par la coqueluche des médias, Macron, depuis un pays étranger), mettre en avant l’identité religieuse chrétienne dans le champ du politique est plus qu’une faute, c’est un crime.
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Fillon a oublié que pour la classe dirigeante, seule l’Islam a rang de religion officielle.
On tente de faire coïncider religion et citoyenneté. Cette citoyenneté nouvelle, que Juppé baptise « identité heureuse », ne fonctionne que dans une unique problématique religieuse, celle de l’Islam. Seuls les musulmans peuvent pratiquer librement leur religion. Les politiques les encouragent, les y invitent, les identifient à leur pratique religieuse, comme s’il n’y avait ni athée, ni agnostiques musulmans. Les autres sont tolérés à la marge. Les chrétiens se sont exclus il y a longtemps de la sphère publique ; la minorité de juifs qui persistait à apparaître en tant que tels doit se cacher pour le faire. (Condamnation du port de la kippa y compris par Marine Le Pen).
Sous la domination de l’Islam politique et de ses puissants soutiens dans le monde médiatico-politique, juifs et chrétiens deviennent les Marranes de la République.
Fillon va-t-il avoir le courage, la force, de porter la civilisation française dont les soubassements – oh horreur absolue – sont juifs et chrétiens, ou va-t-il reculer sous la pression « amiable » de ses amis « retrouvés » ?
Va-t-il avoir la force et le courage de réconcilier la France (et donc l’Europe) avec Israël, les Etats-Unis, la Russie et donc avec elle-même ? Son histoire ? Ses traditions ?
Le clash autour de la candidature Fillon est bien plus qu’un clash politique : il est l’expression du choc civilisationnel qui est en train de faire voler en éclat la laborieuse construction européenne fondée sur la suprématie de l’économie, la honte de soi et l’islamisation de la société, massivement rejetée par le peuple.
Le sommet de l’Etat présente le même visage que celui des « Les territoires perdus de la République* » : chrétiens et juifs qui se revendiquent comme tels, y sont diabolisés.
Hier, c’est « Sarkozy le Juif » qui a fait les frais de la redoutable nouvelle Inquisition constituée par le triptyque Justice-médias-politiques. Aujourd’hui, c’est « Fillon le Chrétien » qui est soumis au feu roulant de cette redoutable machine à exclure, à tuer.
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