Francois Danjou. 16 mars 2017
Commençons
cette réflexion antisystème par le petit bout de la lorgnette, avant de la
hausser au niveau des institutions.
Raffarin
et Larcher avaient fait mine de fuir le fragile esquif Fillon avant sa contre-attaque
éclair du Trocadéro. Les voilà qui reviennent toute honte bue avec, à mesure
que la mer se calme, dans leur sillage les traitres Lellouche et Fenech qui,
après avoir tenté d'assassiner le Sarthois, lui jurent « fidélité ».
On se croirait dans un feuilleton américain. Il n'est pas inutile de rappeler
que c'est Georges Fenech qui, avec le député radical de gauche Tourret, a porté
l'amendement législatif doublant les délais de prescription pour crimes et
délits, adopté à main levée le 17 février, trois semaines après l'article du
Canard.
A
gauche l'utopie, – ce carburant idéal et empoisonné du progrès qui plaît
tellement au peuple et dont se parent les socialistes - est en réalité le cache-sexe
des menteurs et des cyniques lovés dans le système. François Hollande,
jouisseur épicurien libertin dominé par ses tentations féminines qui, par
opposition au père d'extrême droite, s'amuse avec les utopies d'extrême gauche
tout en les tenant à distance parce qu'elles lui font peur, est l'archétype
pathologique et pathétique de cette tartuferie.
Manipulant
certains magistrats choisis par Christiane Taubira qui, hélas, se laissent
faire, - il est temps de mettre fin aux fornications incestueuses entre la
justice et le pouvoir -, cette hypocrisie teintée d'esprit revanchard aboutit,
au prétexte d'une prévalence morale, à la destruction de la confiance
dans la justice, « cette administration qui porte le nom d'une vertu »
(Dupont Moretti). Objectivement cette dangereuse dérive affaiblit la foi des
justiciables français dans un recours d'arbitrage équitable et honnête.
En
haussant la réflexion d’un étage, il faut se demander si cet emballement de la
recherche des cadavres – dans le cas de François Fillon on est tout de même
allé jusqu’à fourrager dans les poubelles d’il y a près d'un quart de siècle –
n’est pas favorisé par l’élection du président de la République au suffrage
universel, solution « héroïque » imaginée par une figure « héroïque »
pour écarter les agitations partisanes malsaines. Mais dont la caractéristique
est de placer en pleine lumière les candidats les plus crédibles, aussitôt
broyés par la machine à tuer les réputations.
Avec
l’aide des médias tétanisés par le tirage et l’audience, idiots utiles qui
commentent la campagne comme une course hippique, la séquence
présidentielle tourne le dos à son objet politique pour sombrer dans l’artifice
apprêté de la téléréalité. Quoi d'étonnant puisque pour Pujadas, Léa Salamé, Laurent
Ruquier et autres vedettes des mise en scène médiatisées de la politique-
spectacle, l’essentiel n’est pas le fond, mais l’audience.
Voilà
donc la démocratie française dans un cul-de-sac où De Gaulle l’avait engagée
croyant bien faire. Mais le « suffrage universel » étant devenu un
tabernacle intouchable pas très éloigné de la Sainte-Huile, on voit mal comment
on pourrait sortir de ce piège qui, objectivement, détruit la démocratie en
prétendant la renforcer.
Mais,
pour l’instant, parons au plus pressé. Les cadavres sont partout et leurs
fantômes hurlent à nos mémoires tétanisées par le vol des vautours. En marchant
au milieu des puanteurs déchiquetées, disons nous que, dans l’état où nous
sommes, l’heure est venue de faire un choix et de s'y tenir. Le destin fera le
reste. FD
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