Le «Pénélopegate»
Catherine Lopez Antibes
Un seul fait résume la réussite de François Fillon ce lundi soir devant les caméras de TF1. Le «Penelopegate», cette affaire d’emplois fictifs présumés qui lui vaut tant de soucis depuis la fin janvier n’a… quasiment jamais été évoquée. Le candidat de la droite, en esquivant le duel – il est resté économe de sa parole, accusant souvent un retard par rapport à ses rivaux – a réussi à se présenter comme le candidat du sérieux économique, multipliant les références aux pays voisins de la France en bonne santé économique. Une partition à l’image de ses premières phrases, consacrées à la situation de quasi-faillite de la France, et de sa conclusion dans laquelle il a reparlé de ses erreurs, de ses défauts et de sa connaissance de la province. Autre bon point: sa posture critique, «gaulliste» à l’égard de l’ordre occidental dominé par les Etats-Unis.
Sa posture de «président du redressement national» a gagné ce soir en crédibilité. Autre avantage tactique pour François Fillon: l’étatisme affiché par Marine Le Pen (dont il a comparé le programme sur les retraites au programme de la gauche en 1981, et dénoncé l’impossibilité d’augmenter les dépenses militaires) et l’hostilité de celle-ci au fonctionnement d’une économie libérale, lui permet d’apparaître comme ce qu’il veut être, un rempart pour les entrepreneurs et un bon connaisseur de la France réelle. Important: à plusieurs reprises, François Fillon a reconnu sa «part de responsabilité» par exemple sur les maisons de santé. Habile. Lucide.
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