Monsieur le Président de la République,
Vous avez, lors de l’un de vos
déplacements, avant la fin définitive de votre mandat, demandé que les
candidats à votre succession soient exemplaires.
Cela nous changera de votre quinquennat dont voici quelques rappels.
Après avoir abandonné la mère de vos
enfants, Ségolène Royal, qui ne supportait plus vos incartades, vous
avez été élu avec comme « amie », pour ne pas utiliser le mot
« maitresse », Valérie Trierweiler. Aucun lien officiel ne vous liait à
elle, ni le mariage ni le PaCS ni le concubinage notoire. Rien. Mais
elle a revendiqué le rôle de première dame, rôle qui n’existe pas dans
notre République. Dès la Place de la Bastille pour fêter votre élection,
elle a commencé à faire des siennes. Après avoir embrassé Ségolène
Royal sur les deux joues, elle a exigé, elle, d’être embrassée sur la
bouche. La France a souri, avec tristesse.
Mais elle a continué. Vous souteniez
Ségolène Royal aux dernières élections législatives. Par jalousie, elle
a soutenu Olivier Falorni. Passons. Elle vous a accompagné dans vos
voyages officiels et a bénéficié d’avantages importants conférés
normalement à l’épouse du chef de l’État : voiture avec chauffeur,
gardes du corps, services de l’Elysée mis à sa disposition… Elle a fait
dépenser à l’État de grosses sommes, tout en étant uniquement votre
maitresse.
Puis, patatra, le magazine Closer a
dévoilé une autre de vos liaisons : Julie Gayet. Votre photo à l’arrière
d’un scooter, casqué pour ne pas être reconnu, les policiers en faction
rue du Cirque, d’autres vous livrant le matin des viennoiseries pour le
petit-déjeuner… cet épisode a fait rire (jaune) la France. Votre
histoire devenant véritablement minable et surtout très loin de
l’exemplarité que vous prônez maintenant. C’est moins votre infidélité
que l’utilisation des fonds publics et des services de police formé pour
assurer votre sécurité, qui choque. Jamais ils n’ont été formés pour
apporter des croissants ou pour surveiller que vos ébats ne soient pas
perturbés !
Quant à la « première maitresse », elle a
été licenciée par un communiqué honteux nécessitant une prise en charge
de celle-ci par des médecins et même une hospitalisation. Mais elle
s’est vengée en écrivant un livre ravageur où votre exemplarité a à
nouveau été mise à mal : « Merci pour ce moment ». Elle était donc bien
votre maitresse, ayant été remerciée par un simple communiqué de presse
laconique, ce qui n’aurait jamais été le cas pour une épouse une femme
PaCSée.
Dans le livre de Valérie Trierweiler,
les Français ont découvert avec stupéfaction que vous traitiez les
pauvres de « sans-dents ». Jolie formule dans la bouche d’un Président
de la République.
La première maitresse exécutée, après
avoir couté des fortunes aux contribuables, il faut bien maintenant
s’occuper de la seconde. Je ne sais pas combien elle « coûte » non pas à
vous qui ne payez rien, mais à l’État. Le chiffre de 400 000 euros par
an a été avancé s’agissant seulement de sa protection. Dans un autre
pays, et je pense notamment aux USA, vous auriez été destitué.
Passons aux autres dépenses, comme
celles de votre coiffeur personnel. Il dit avoir beaucoup de mal pour
rendre votre « opulente » chevelure présentable. Il ne coûte que 9 000
euros par mois, c’est-à-dire 540 000 euros pour la totalité de votre
quinquennat. Il faut bien que vous soyez présentable. Mais avouez que
c’est une somme loin de l’exemplarité que vous prônez.
Pendant votre mandat, vous avez aussi
reçu régulièrement deux journalistes. Des dizaines d’heures de
conversation enregistrées avec votre accord. Il en est sorti un livre :
« Un président ne devrait pas dire ça… ». Vous y dites du mal de vos
collaborateurs, de vos ministres – même du premier ! – et surtout des
juges… Bravo, car les conversations sont réelles et confirmées par les
enregistrements. Un Président de la République a-t-il le devoir de dire
ce que vous avez dit ? Est-ce véritablement exemplaire ? D’ailleurs ce
livre, qui a eu tant de succès, est un des éléments de votre chute.
Maintenant que vous allez partir, vous
vous empressez de nommer vos amis à des hauts postes dans la Fonction
publique. Vous avez, en effet, changé 80 ambassadeurs – du jamais vu
sous la Vè République ! –, à deux mois de la fin de votre mandat. Il
faut plaire à ses amis. Un exemple ? En Chine, vous allez débarquer
l’actuel ambassadeur pour y nommer un de vos amis de la promotion
Voltaire de l’ENA, ami qui est à deux ans de la retraite. Il va donc ne
rester en poste que deux ans. Que pourra-t-il faire ? Il aura le titre
et les émoluments d’un ambassadeur. Exemplaire ! Je ne compte pas les
autres nominations dans la haute Fonction publique qui sont très
nombreuses, il faut bien recaser ses amis.
Je pourrais ainsi allonger la liste de vos exemplarités.
La France sort meurtrie de votre
quinquennat. Les banlieues s’enflamment, les déficits s’accumulent, le
chômage n’a de cesse d’augmenter. La France est détruite. Mais vous avez
été, à en croire vos dires, exemplaire… Vous auriez mieux fait de ne
rien dire et de partir sans tambours ni trompettes.
Les Français ont (chèrement) payé vos
frasques et ont assisté béats à vos révélations ubuesques, ainsi qu’à
vos nominations inappropriées. Ils sont dégoûtés.
Adieu, Monsieur le Président exemplaire.
Bernard Debré
Ancien ministre
Député de Paris
Ancien ministre
Député de Paris
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