mercredi 1 mars 2017

L’imposture Macron.



L’imposture Macron.
François Danjou. Février 2017
A ce stade de la campagne présidentielle où flotte le destin et où monte une grande inquiétude française, je vous propose une petite séance de désintoxication, concoctée en étudiant, croisant et vérifiant quelques données que j’ignorais, ajoutées à d’autres plus connues. Le tableau, qui m’a été inspiré par le message de Sylvie Fabre posté sur Facebook, vaut son pesant de cacahuètes.

La France politique donne le sentiment d’un hôpital psychiatrique vieillissant où chaque après-midi viendrait se produire un malade plus atteint que les autres jouant aux illusionnistes. Plus encore que les gens normaux, les névrosés aiment croire aux miracles et aux tours de passe-passe. En France qui détient le record olympique de la névrose collective sur à peu-près tous les sujets, nous sommes gâtés et avons l’embarras du choix. Attisées par les médias qui commentent l’élection présidentielle comme une course de chevaux, une crise d’hystérie politique et d’aveuglement pousse l’autre.

Les dégâts sont considérables.

Récemment les blessures infligées à notre société par les tendances illusionnistes des exécutifs successifs ont été gravement infectées par Hollande lui-même, tacticien apparatchik sans autorité, amorphe, froid et dépourvu de vision, qui, selon les sondages les plus sérieux a, en 2012, été porté au pouvoir par l’apport massif du vote des « Beurs » de banlieues, les mêmes que son clone Macron est allé chercher à Alger de manière si indigne.

Ainsi le couple maléfique arc-bouté à une idéologie infirme de psychopathe soumis à l’air du temps, cautionne pour de méprisables raisons électorales, ce que le livre de Georges Bensoussan et Elisabeth Badinter « Une France soumise, les voix du refus » (Albin Michel, janvier 2017) appelle une « contre société » qui ne fait que croître et embellir.

Mais dans le domaine de l’illusion Macron est un athlète, une sorte de « vice de forme » et une mystification sur pattes dont l’évidence odieuse perce la surface du sortilège quand on sait que, sur l’Algérie et la colonisation, il y a deux mois à peine, l’homme qui, pendant le Brexit, s’est tout de même rendu à Berlin parler en Anglais aux Allemands, au nom de l’Europe, disait exactement l’inverse de ce qu’il est allé proféré à Alger. En substance : « il y a certes eu des épisodes regrettables dans la colonisation, mais n’oublions pas tout le positif laissé par la France ».

Mais en matière de supercherie et d’attrape nigaud, ancrée dans l’illusion psycho-pathologique de la « jeunesse » comme remède à tous les maux, il y a pire. Bien pire.

Alors que Fillon est sans relâche attaqué par une vaste collusion politico-médiatique pour 5000 € par mois légalement payés à son épouse, ce qui, il est vrai, à défaut d’être juridiquement condamnable, manque d’élégance désintéressée, Macron, jamais élu, qui vient directement et sans intermédiaire du monde des banques,  est, en toute illusion, enfermé dans un enchevêtrement financier d’une toute autre envergure que la cassette d’Harpagon dont le cœur est Patrick Drahi, lui-même à la tête de SFR, BFM TV, l’Express et Libération.

Par ce qui est loin d’être une coïncidence, le 28 octobre 2014, il a, depuis son piédestal de tout nouveau ministre des finances et contre l’avis de Montebourg son prédécesseur, autorisé le rachat de SFR par Drahi, dont le « plan social », camouflé en « départs volontaires »  mettra à la porte 5000 personnes d'ici 2019.

www.la-croix.com
À SFR, la direction veut supprimer 5 000 emplois d’ici à 2019 par un plan de départs volontaires. Depuis la crise de 2008, les employeurs...

Quel intérêt pour la France ? Personne ne sait, d’autant que, délocalisé au Luxembourg, à Guernesey et en Suisse, Numericable le groupe de Drahi échappe en partie au fisc français. C’est en tous cas ce que suggérait Montebourg le 14 mars 2014 au micro d’Europe 1: « Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la reine d’Angleterre, et lui-même est résident suisse ! Il va falloir que M. Drahi rapatrie l’ensemble de ses possessions et biens, à Paris, en France. Nous avons des questions fiscales à lui poser ! ».

En revanche, les actionnaires on toutes les raisons de se réjouir puisque, dans les 6 mois qui ont suivi le rachat, la valeur du groupe Drahi a plus que doublé, leur faisant gagner collectivement plus de 14 milliards d’euro.

Au passage, puisqu'on parle des intérêts français il est tout aussi légitime de s'interroger sur les motivations réelles de Macron quand il a bradé l'aéroport de Toulouse aux Chinois et Alstom aux Américains de GE. http://www.questionchine.net/des-chinois-a-blagnac-une-faillite-francaise
www.questionchine.net
Le 4 décembre, le gouvernement français a annoncé l’ouverture de 49,99% du capital de Toulouse Blagnac à un consortium sino-canadien, baptisé Symbiose, à ...
www.lefigaro.fr
FIGAROVOX/ANALYSE- Les fleurons de l'industrie française sont de plus en plus rachetés par de grands groupes étrangers. Le spécialiste d'économie Alain Fabre ...

Mais trêve de nationalisme industriel d’un autre âge. L’avenir de la France, enfumé par l’illusion et le rêve, est au bout des présidentielles et à la remorque de Macron, le magicien sans programme.

Pour remercier le ministre des finances devenu illusionniste, Drahi a mis son groupe de médias à disposition de sa campagne et organisé un matraquage publicitaire sans précédent en sa faveur. Menée comme une opération de marketing, l’offensive médiatique est orchestrée par Bernard Mourad, proche de Patrick Drahi et patron du pôle médias du groupe Altice ayant rejoint Macron pour organiser son mouvement « En Marche » en Octobre 2016.

Lire, ci-après, le Blog d’Eric Verhaeghe, maîtrise de philosophie, ENA, fondateur du cabinet « Parménide » conseil en innovation sociale. Auteur de « Faut-il quitter la France ? »
eric-verhaeghe.entreprise.news
Cet article a été lu 373073 fois Pas mal, le soutien massif de BFM TV à Emmanuel Macron. On a l’habitude de voir les mêmes informations passer en boucle sur ...

Détail important : Ancien banquier de Patrick Drahi, Mourad s’était plus particulièrement occupé, en 2014 - la boucle est bouclée - du rachat de SFR. Depuis février 2015, il est à la tête de la branche média du groupe Altice, ayant sous sa coupe l’Express, Libération, BFM TV et RMC dont chacun aura remarqué les émission de pilonnage anti-fillon et, à l’inverse, la tapageuse campagne pro-Macron.  

En autorisant le rachat de SFR, Macron a donc fait d’une pierre trois coups. 1) Il s’est donné un appui opérationnel de premier plan pour manipuler l’électorat ; 2) il s’est acquis le soutien de la banque Lazard (fusions acquisitions, gestions d’actifs) chargée du rachat de SFR et rémunérée à la commission ; 3) il a, par l’intermédiaire de Mathieu Pigasse, Directeur général de Lazard France et Président des Nouvelles Editions Indépendantes,  rajouté à sa panoplie des médias adossés à son illusion, Les Inrockuptibes, Radio Nova, Le Monde et le Huffington Post. Qui dit mieux ?

Pour remettre les choses en perspective et faire tomber les masques, envisageons les choses sous l’aspect « moral » et « éthique » mis en avant pour abattre Fillon. Puisqu’il est question de moraliser la vie politique et éviter les conflits d’intérêts, est-il bien normal que le patron d’une banque portant aussi le chapeau de patron de presse, soutienne un candidat dont la décision lui a rapporté autant d’argent ?

Enfin, comble de mystification hypocrite, le 22 février, Bayrou annonçait son ralliement à Macron sous quatre conditions  : « Je demande expressément que le programme du candidat comporte en priorité une loi de moralisation de la vie publique, en particulier de lutte contre les conflits d’intérêt. Je refuse, comme je l’ai refusé toute ma vie que des intérêts privés, de grands intérêts industriels ou financiers, prennent la vie publique en otage. Je ne cèderai rien sur la séparation nécessaire de la politique et de l’argent. »

Les conditions déjà clairement contredites par la réalité de la nébuleuse Macron, furent pourtant aussitôt acceptées par le chouchou de nombreux jeunes et d’une certaine presse aux ordres, avec une audace cynique et insolente qui jette une lumière inquiétante sur le personnage.  

Face à autant de mépris et de désinvolture à l’égard de la vérité, enrobés dans une très préoccupante stratégie d’illusions, ponctuée par des discours à géométrie variable et des déclarations démagogiques à 180° les unes des autres, il est devenu légitime de s’interroger sur la clairvoyance et les buts de ceux qui, tout en vouant Fillon aux gémonies de la morale publique, soutiennent Macron, empêtré dans une succession de conflits d’intérêts rarement observés à ce niveau dans la 5ième République. 

L’interrogation ne peut manquer de se tourner aussi vers François Bayrou, le Don Quichotte français de l’éthique républicaine qui, en 2012, avait cautionné François Hollande et se tourne aujourd’hui vers Macron dont le projet ambigu, à contre courant de ses convictions éthiques, est articulé de manière trouble à la galaxie des affaires sans frontières échappant à l’impôt et, cerise sur le gâteau, à la grande finance. Celle là même que François Hollande avait, il y a tout juste 5 ans au Bourget, ciblé, comme « son adversaire, sans visage et sans parti, s’étant affranchi de toutes règles de toute morale et de tout contrôle ».






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