2017 aura donc été pour la droite ce que 2002 aura été pour Lionel Jospin et le Parti Socialiste…
2017 aura donc été pour la droite ce que 2002 aura été pour Lionel Jospin et le Parti socialiste. Alors qu’un boulevard victorieux s’ouvrait sous les pieds de François Fillon, la droite française « classique » se sera effondrée à la porte du second tour. Dépassée sur sa gauche par Emmanuel Macron et sur sa droite par Marine Le Pen.
Les raisons de cette défaite ont été largement débattues, néanmoins il serait trop pratique de tout mettre sur le dos des « affaires » qui auront largement plombé la campagne.
Toutefois, la question demeure. Jusqu’au bout, François Fillonaura fait part de sa certitude d’être au second tour. J’avoue avoir ressenti un certain malaise devant cette sérénité de façade. Malgré mon jeune âge, je sais que cette position que fut la sienne aura été partagée par deux leaders avant lui : Édouard Balladur en 1995 et Lionel Jospin en 2002.
Non, la victoire n’était pas acquise, et j’ai la faiblesse de croire que les affaires ne sont que l’un des multiples facteurs de cet échec, sans doute un des moindres.
L’échec collectif de la droite – échec qui est aussi le mien – vient de plus loin. La droite paye, à mon sens, quarante années d’égarement idéologique. Elle est arrivée épuisée en 2017, épuisée de courir après la gauche, épuisée de naviguer sans cap, épuisée de ne pas s’être enracinée dans une identité à la fois culturelle et idéologique.
Devant l’ampleur de l’échec qui met actuellement l’électorat français devant un dilemme insondable – celui de choisir entre le Front national et le candidat de la dérégulation, toujours plus mondialiste et toujours plus libéral -, il est plus que jamais temps d’en appeler à la responsabilité de chacun.
La droite doit aujourd’hui faire un choix idéologique clair, elle doit accepter cette leçon et en tirer les conclusions nécessaires. Elle doit prendre conscience que l’unité se fera davantage par un positionnement fort, pas seulement sur les questions économiques mais bien sur les interrogations sociétales, sociales, identitaires et culturelles. En d’autres termes, la droite ne doit plus chercher l’unité par un consensus mou rassemblant trop largement des sensibilités irréconciliables mais bien en s’affirmant telle qu’elle doit être : conservatrice et sociale.
Pourtant, j’ai toute confiance dans sa capacité à renaître. Les citoyens et citoyennes qui se sont levés au moment de la Manif pour tous, ce « Mai 68 à l’envers », n’en finissent plus de se former, créer et s’engager. La tendance s’est renversée, j’en suis intimement persuadé. La reconquête culturelle et politique a débuté et se traduira lors des prochaines législatives.
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