samedi 6 mai 2017

Le Pen traite Fillon de "merde" dans un journal italien, le FN dément

 
Publié le . Mis à jour  par SudOuest.fr.

Le candidate du FN s’en prend à l’ex-candidat LR, qui a appelé à voter en faveur d’Emmanuel Macron

Marine Le Pen se lâche. Dans une interview au Corriere Della Sera, elle s’en prend vertement à François Fillon. L’entretien s’est déroulé jeudi, à Ennemain, lieu du dernier meeting de la candidate frontiste avant le second tour dimanche.
"Fillon a appelé à voter pour votre adversaire, a parlé de la 'violence’ et de 'l’intolérance’ du Front national. Pourquoi ?", interroge le journaliste italien. Marine Le Pen "renifle", "cherche ses mots", précise le journal. Puis "explose" : "Parce que c’est une merde. Je m’excuse, mais aucun autre terme ne me vient à l’esprit".

Le FN dément

Frédéric Chatillon, ex-président du GUD (Groupe union défense, ancienne association étudiante d’extrême-droite) et conseiller de Marine Le Pen, a contesté la transcription du Corriere :
"Tout ceci est faux et le journaliste italien va faire un démenti en arrivant à Rome", a affirmé l’entourage de la candidate.
"J’ai assisté à la conversation avec le Corriere. Marine a dit 'Fillon a appelé à voter Macron car il est dans la merde’", a assuré Frédéric Chatillon.
"C’était vraiment une conversation (en français sans traducteur) avec un verre à la main et non pas une interview formelle" et "le journaliste ne parlait pas parfaitement français", a encore dit Frédéric Chatillon.
"Je ne peux que confirmer ce que j’ai écrit. Elle a dit 'Ce sont des merdes’. J’ai fait mon travail", a certifié au contraire le journaliste italien Aldo Cazzullo à propos de cette "conversation", qu’il a retranscrite sous forme d’interview.
"Elle parlait de François Fillon, pas de ses électeurs", a-t-il assuré.  

" 'En Marche’, un slogan de Vichy"

Questionnée sur le "passé antisémite et xénophobe" du FN, Marine Le Pen assure ne jamais avoir "jugé quelqu’un de toute (sa) vie en fonction de son nom, sa religion, sa couleur de peau". Puis elle enchaîne : "Je rappelle que 'En Marche’, le nom du parti de Macron, est un slogan de Vichy." Marine Le Pen se fait ici l’écho d’une information relayée depuis trois jours par des sites d’extrême-droite.
De quoi en retourne-t-il exactement ? Jean-Pierre Bertin-Maghit, Professeur d’études cinématographiques et spécialiste de la propagande diffusée pendant l’Occupation, abordait le sujet au cours d’un article publié en 1999 dans la revue "Vingtième siècle", éditée au "Presses de Sciences-Po" :
"('La France en marche est) un magazine bimensuel de propagande qui relate la vie nationale sous deux angles : une série de reportages centrés sur le Maréchal et sur la Révolution nationale, et une autre sur l’activité des provinces françaises. Cette production […] est projetée obligatoirement à la suite des Actualités comme 'complément de programmes’ ."

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