Tomber dans le piège tendu par Emmanuel Macron, c’est faire le lit des extrêmes
Publié le 16 mai 2017
« Je ne cherche pas à les faire venir, je cherche à les déstabiliser en leur ouvrant les bras, pour que le coût de la rupture soit de leur côté. » Cette phrase lancée par Emmanuel Macron à son équipe durant la campagne et révélée par l’émission Envoyé Spécial le 11 mai dernier en dit long sur la stratégie du nouveau Président de la République.
Emmanuel Macron a été élu avec une majorité des suffrages exprimés : personne ne songe à le contester et il doit bénéficier du respect dû à ses fonctions. Mais Emmanuel Macron voudrait installer aujourd’hui l’idée que l’union contre le Front national au second tour de la présidentielle est une union nationale derrière le projet qu’il porte. Or, la réalité est tout autre : le fait que quatre candidats soient parvenus à rassembler près de 20% des suffrages lors du premier tour démontrent que les clivages sont bien présents. L’abstention record et le nombre historique de bulletins blancs démontrent qu’Emmanuel Macron est un Président de circonstance.
Derrière cela se cache la volonté d’installer une forme de parti unique qui regrouperait des élus représentant différentes sensibilités, de l’extrême gauche à la droite, mais qui seraient tous comptables de la politique d’Emmanuel Macron.
Avec cette stratégie totalement irresponsable, Emmanuel Macron joue à l’apprenti sorcier avec la démocratie ! Car la démocratie, c’est aussi l’alternance entre des partis de gouvernement. Or tenter d’effacer tous les clivages, c’est courir le risque d’installer une confrontation durable entre cette coalition difforme et les extrêmes, qui seront les seuls à incarner l’opposition et une alternative à la politique du gouvernement. L’autre danger majeur vient du fait que si les clivages de la société française ne peuvent plus s’exprimer par la politique, ils s’exprimeront dans la rue avec des violences.
Ce quinquennat est celui de la dernière chance, j’en ai pleinement conscience. Est-ce que nous devons pour autant nous associer sans condition à la politique d’Emmanuel Macron ? Je ne le crois pas. Alors que plus de 60% de nos concitoyens ne souhaitent pas que le Président de la République obtienne la majorité des sièges à l’Assemblée nationale selon un sondage, nous devons plus que jamais incarner et proposer les 11 et 18 juin prochains la véritable alternance que souhaitent les Français. La recomposition de notre échiquier politique est nécessaire mais c’est un pouvoir qui revient aux Français et à eux seuls. Je suis de droite, mes convictions n’ont jamais variées, c’est pourquoi je refuse que les législatives se réduisent à un choix binaire qui profiterait aux extrêmes.
Le projet que portent la droite et le centre et François Baroin est le plus fort face aux défis que représentent la lutte contre le terrorisme islamiste, l’insécurité et le communautarisme, il est le plus ambitieux pour résorber le chômage, relancer notre économie et redonner du pouvoir d’achat aux Français.
Dans ce contexte et plus que jamais, nous devons faire preuve de clarté et refuser toute confusion ou compromission. Clarté ne veut pas dire opposition systématique au Président de la République mais bien fidélité à nos valeurs et à nos convictions, celles-là même qui m’ont poussé à soutenir l’ensemble des textes antiterroristes proposés par le précédent gouvernement et qui doivent nous conduire à nous opposer à la hausse de la CSG proposée par Emmanuel Macron et ses candidats qui touchera de plein fouet nos concitoyens et en premier lieu les retraités.
Tomber aujourd’hui dans le piège tendu et annoncé on ne peut plus clairement par Emmanuel Macron, c’est faire le lit des extrêmes. Je m’y refuse et j’appelle tous les élus et électeurs de la droite et du centre à s’y opposer.
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