mercredi 23 août 2017

Autoriser les «portables bridés» dans les prisons ? L'idée du garde des Sceaux enflamme Twitter


Nicole Belloubet a déclaré ne «rien voir d'absurde» à l'idée de mettre des portables dits «bridés» (contrôlés) à la disposition des détenus en prison. Un avis loin d'être partagé par des politiques de droite et du FN et de nombreux internautes. 
Interrogé par le journal La Provence, le ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a considéré qu'il était «censé» de mettre à la disposition des détenus des portables «bridés», c'est-à-dire des appareils à partir desquels les condamnés pourraient appeler des numéros déclarés et vérifiés par les autorités.
«Cette idée n’a rien d’absurde. Adeline Hazan [le contrôleur général des prisons] dit d’ailleurs des choses sensées sur les prisons. Il faut donner aux détenus des moyens de communication. Par des portables contrôlés ou des lignes fixes. Une expérience a lieu sur ce point dans la Meuse», a déclaré la ministre.
Nicole Belloubet faisait référence à une prise de position du contrôleur général des prisons qui, constatant l'impuissance des gardiens à faire respecter l'interdiction de l'utilisation des portables (33 000 téléphones ont été saisis en 2016), concluait qu'il ne servait à rien d'empêcher les détenus d'avoir un téléphone.
«Actuellement, les détenus peuvent téléphoner à quelques numéros qu'ils déclarent, mais ils ont accès à un "point-phone" sans aucune confidentialité, dans la cour de promenade ou dans les coursives», avait-elle estimé sur France Inter le 17 août, tout en se déclarant favorable à ce qu'ils aient accès à internet pour «chercher du travail et rester en contact avec leurs familles».

Une proposition qui fait bondir les internautes  

Plusieurs personnalités politiques se sont offusquées de cette proposition reprise par la place Vendôme, largement relayée par la presse. «Stupéfaction ! La ministre de la Justice favorable au portable en prison ! La garantie du lien avec Daesh», a ainsi  tweeté le président de la commission sur les attentats de janvier 2015, le Républicain (LR), George Fennech.
De même, l'eurodéputé Front national (FN), Sophie Montel, a considéré que cette mesure faciliterait le trafic de drogue en milieu carcéral.
Du côté du FN toujours, le co-fondateur de l'association Les Patriotes, Maxime Thiébaut, a lancé sur Twitter : «A quand des prisons sans barreaux et des victimes enchaînées ? En marche vers le laxisme.»

Nombre d'internautes ont également commenté la déclaration de la ministre, certains y voyant une capitulation face aux trafics de téléphones.


«C'est plus des prisons, mais des camps de vacances !», s'est emporté un utilisateur du réseau social.

Pragmatique, un autre internaute a tout simplement proposé d'installer de puissants brouilleurs de signaux cellulaires autour des prisons, solution laissant aux gardiens la possibilité de communiquer par talkie-walkie ou par des lignes fixes.

Lire aussi : Nouveau clip de rap provocateur dans une prison de Savoie : le parquet demande une enquête (VIDEO)
Raconter l'actualité

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire