M. Macron, dans sa campagne, se vantait de donner du pouvoir d’achat à une majorité de Français, en supprimant 3.15 % de cotisation sur les salaires et en augmentant de 1,7 % la CSG. Mais c’est au pied du mur qu’on voit le maçon et beaucoup de nos compatriotes risquent de se dire qu’ils ont été bernés.
En effet, la baisse se fera en deux temps : 1.7 % au jour de l’An, le reste en octobre, alors que la flambée de la CSG s’appliquera dès le 1er janvier. Gain pour le Trésor, en 2018 : 7,5 milliards, ce qui est considérable ! Le gouvernement n’aura-t-il pas la tentation, fin 2018, de reporter à nouveau la suppression des cotisations pour remplir ses caisses ?
En outre, les retraités qualifiés d’aisés (60 % d’entre eux !) seront spoliés dès le 1er janvier et ne pourront compter, pour amortir le choc, que sur un hypothétique dégrèvement de la taxe d’habitation pour 80 % d’entre eux. Mais ce dispositif ne jouera pas en 2018 !
Quant aux fonctionnaires et aux indépendants qui ne sont pas concernés par la baisse des cotisations, le pouvoir va ouvrir des négociations pour annuler, pour eux, l’impact de la CSG. Mais il n’a que peu de marge de manœuvre car la hausse lui rapportera 20 à 22 milliards, alors que la suppression lui coûtera 17 milliards. Trois à cinq milliards tout au plus seront disponibles, ce qui sera insuffisant pour une compensation intégrale (il faudrait, au total, 7,4 milliards).
Les fonctionnaires verront sans doute disparaître une cotisation solidarité de 1 % prélevée sur leurs salaires au bénéfice de Pôle emploi. Auront-ils plus ? J’en doute et, à mon avis, ils seront perdants. De même, selon certaines indiscrétions, seuls les indépendants les plus modestes verraient leur pouvoir d’achat préservé.
En outre, la hausse de la CSG impactera l’ensemble des rémunérations annexes (participation, prime d’intéressement…). Elle réduira encore plus les gains des propriétaires bailleurs. Le gouvernement n’aura qu’à s’en prendre qu’à lui-même si la situation du logement s’est aggravée en 2022, suite aux mauvais coups successifs qu’il lui aura portés.
Enfin, l’impôt sur le revenu va augmenter, car par une absurdité bien française, on paye des impôts sur la CSG qu’on ne perçoit pourtant pas. On reprendra donc d’une main une partie de ce qu’on donne de l’autre (on confisque tout en 2018 et 16 % du gain à partir de 2019).
L’autre mesure phare de M. Macron, l’exonération de la taxe d’habitation pour 70 % des ménages, risque d’être un attrape-nigaud pour la moitié des Français. Certes, le gouvernement prétend la compenser, mais il diminuera d’autant (sinon plus) les dotations (il ne s’en cache pas). Résultat : les impôts fonciers vont exploser de 40 % en moyenne et les 30 % qui régleront encore la taxe d’habitation verront la note flamber de 20 %.
Ne perdons pas espoir ! Le Parlement votera-t-il les mesures les plus impopulaires ? Les députés LREM vont peut-être, qui sait, se rebeller et M. Bayrou, au vu de ses dernières déclarations, est en train de lâcher le pouvoir.
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