Loi Travail: l'avertissement cinglant de Hollande à Macron
L'ancien chef de l'État est sortie de sa période de réserve et a mis en garde Emmanuel Macron, alors que la rentrée sociale s'annonce déjà très chargée.
Le silence post-défaite électorale, c'est ter-mi-né. Dans une courte déclaration faite à la presse ce mardi, lors d'un déplacement à Angoulême, l'ancien chef de l'État a mis en garde son successeur et ancien ministre de l'Économie dans un avertissement à peine voilé. "Il ne faudrait pas demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles", a lancé François Hollande, en marge du festival de bande-dessinée qui se tient dans la ville chaque année.
"Il ne faudrait pas demander des sacrifices aux Français qui ne sont pas utiles. Il ne faudrait pas flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures", explique-t-il, allusion à la réforme du code du Travail prévue par le chef de l'État, et actuellement en discussion avec les partenaires sociaux. Une réforme qui passe mal auprès de certains et qui promet une rentrée sociale chargée; la France insoumise, emmenée par Jean-Luc Mélenchon, compte d'ores et déjà manifester en septembre.
Hollande défend son action
Outre les conseils à son successeur, François Hollande, qui ne cesse d'envoyer des cartes postales depuis le début de l'été comme l'a relevé Le Lab, s'est aussi gargarisé d'avoir laissé à Emmanuel Macron une France en bien meilleur état que ce qu'il avait pu la trouver. "J'avais hérité d'une situation très difficile, qui était celle de la crise. Et puis mon successeur a une situation meilleure. Mais tant mieux", se félicite-t-il au micro de LCI.
Alors que plusieurs indicateurs économiques sont au vert, la garde rapprochée de François Hollande s'est empressée ces derniers jours de défendre le bilan de l'ancien chef de l'Etat en lui attribuant les mérites de l'embellie. Et François Hollande lui-même a continué sur cette lancée, ce mardi.
"Les résultats sont là, ils étaient d'ailleurs apparus dans les derniers mois du quinquennat et sont d'autant plus manifestes aujourd'hui. On a vu qu'à partir de 2015, la croissance était revenue, le chômage avait commencé à diminuer et j'en suis heureux pour mon pays", a-t-il relevé.
Sceptique sur une forte baisse des dépenses publiques
"Ce qui compte, ce n'est pas simplement d'avoir des lauriers même s'il y a eu aussi, avant les compliments, beaucoup de reproches. C'est aussi de pouvoir faire en sorte que les Français puissent avoir des conditions de vie meilleures. C'est ce qui m'avait motivé, mobilisé, tout au long de ce quinquennat", a encore glissé Hollande.
Selon Le Canard Enchaîné, l'ancien chef de l'Etat craint que la politique mise en oeuvre par le gouvernement - réforme du Code du travail, mesures d'économie - ne vienne freine cette fragile embellie. "Il y a un vrai danger à trop baisser les dépenses publiques, à mener une politique de rigueur budgétaire et à beaucoup miser sur la réforme du Code du travail, parce que cela peut casser la croissance qui redémarre", aurait confié l'ex-président.
Sur Twitter, la porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale Aurore Bergé a répondu à François Hollande. Sans le citer, la députée a fustigé le fait de "présenter un budget insincère" puis de "donner des leçons sur les choix courageux et nécessaires qui s'imposent pour réformer le pays".
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