mercredi 30 août 2017

EXCLUSIF. La popularité de Macron s’effondre encore : - 14 points






SONDAGE - 57% des Français se déclarent désormais mécontents de l’action d'Emmanuel Macron, selon le baromètre Ifop pour le JDD.
Quatre mois après son élection triomphale, Emmanuel Macron est désormais un président minoritaire. Selon notre baromètre Ifop-JDD, le chef de l’Etat perd 14 points en un mois : seuls 40% des Français se déclarent satisfaits de son action, et 57% se déclarent mécontents (dont 20% "très mécontents"). Cette chute très abrupte prolonge celle du mois dernier (-10 points en juillet) pour aboutir à un effondrement de 24 points sans précédent : Jacques Chirac avait cédé 20 points entre mai et août 1995.
La comparaison avec les prédécesseurs d'Emmanuel Macron ne lui est pas favorable
La comparaison avec les prédécesseurs d'Emmanuel Macron ne lui est pas favorable (JDData)

54% des Français étaient satisfaits de François Hollande en août 2012

La comparaison avec ses deux devanciers à l’Elysée est nettement en défaveur de Macron : à la même distance de son élection, Nicolas Sarkozy recueillait 69% d’appréciations favorables en 2007 ; et François Hollande, avec 54% de jugements positifs en août 2012, pouvait encore compter sur un soutien majoritaire dans l’opinion.
"L'addition des mécontentements et des frustrations est flagrante, ­relève Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. Elle se mesure à des niveaux impressionnants dans toutes les catégories de la population." Elle se constate aussi sur la cote du Premier ministre, qui l'accompagne dans sa chute sans paraître imprimer sa propre marque (– 9 % de satisfaits).
Edouard Philippe accompagne Emmanuel Macron dans sa chute.
Edouard Philippe accompagne Emmanuel Macron dans sa chute. (JDData)

De toute évidence, l'effet des ­mesures sur la CSG et la taxe d'habitation a porté un coup à l'exécutif auprès des plus âgés : le Président perd 14 points chez les plus de 50 ans, 16 points parmi les retraités. L'annonce du coup de rabot sur les aides au logement semble avoir meutri les plus jeunes : il recule de 14 points chez les 18-24 ans, de 15 points chez les 25-34 ans. Plus surprenant, la confiance dans le chef de l'État dévisse presque ­autant auprès des cadres et des professions intellectuelles supérieures (– 15 points) que chez les ouvriers (– 18). De même, il régresse fortement chez les sympathisants du PS (– 14 points), les écologistes (– 22), les centristes (– 24) et même parmi les électeurs du MoDem (– 18), parti de sa propre majorité.
"Le plus préoccupant pour ­Macron est qu'une grille de lecture tend à s'installer, qui fait apparaître sa politique comme favorisant l'injustice", souligne Frédéric Dabi. Des témoignages recueillis en marge de l'enquête par l'Ifop, il ressort que les sujets de mécontentement sont divers : si le chef de l'État recule autant à gauche qu'à droite (– 14 points au PS, – 15 chez LR), c'est pour des motifs différents (sa ligne sur les migrants à droite, ses mesures sociales à gauche). Les sondés expriment aussi leur "incompréhension", leur impatience ("il ne fait pas grand-chose") ou leur inquiétude ("quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup", émet l'un d'eux, citant Martine Aubry à propos de François Hollande).
Preuve que, s'il reste très au-dessus de son score du premier tour (24 %) et s'il conserve un bloc de partisans résolus (92 % de satisfaits chez les sympathisants d'En Marche!), le Président est proche de la cote d'alerte.
L’enquête a été menée par l’Ifop pour le JDD auprès d’un échantillon de 1 023 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne et par téléphone du 25 au 26 août 2017.

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