Des retraités nantais délogés par des squatteurs
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Ces septuagénaires ont eu la mauvaise surprise de retrouver leur maison annexe, à Nantes, occupée par une dizaine de personnes. Sur la porte, ces derniers mettent en garde qui voudrait entrer.
Personne ne s’est rendu compte de ce qui se tramait dans cette maison cossue des quartiers Est de Nantes. Pas même les voisins. Il suffisait pourtant de lire l’affichette manuscrite scotchée sur la porte d’entrée. Elle indique, article ronflant du code pénal à l’appui : « Cette maison est habitée depuis le 1er août 2017. Ceci est notre domicile. » Les treize noms des squatteurs supposés sont même précisés. Et ils ajoutent : « Nous respectons le lieu, nous ne voulons rien détériorer. Nous sommes sinon à la rue […] Merci de votre compréhension. »
La compréhension, n’est pas ce qui caractérise aujourd’hui les propriétaires sous le choc et dépossédés de leur bien. Le couple de septuagénaires nantais a longtemps vécu dans cette grande bâtisse à étages, achetée au début des années 70. Depuis 2007, ils lui ont préféré une demeure plus commode et fait de celle-ci une résidence « annexe ». Ils n’y étaient pas revenus depuis quelques semaines. Les voisins ont eu la lourde charge les informer de leur infortune.
« Ils disent bonjour »
Pendant plusieurs jours, personne n’a rien vu. Les squatteurs ont été très discrets : « On n’a absolument rien entendu, pas un bruit, pas de musique, rien, rapporte une voisine de longue date. Mais ils présentent bien, ils disent bonjour ». Ce sont des cagettes, déposées devant l’entrée, qui lui ont mis la puce à l’oreille.
Les squatteurs seraient entrés par le jardin, qui donne sur une petite rue moins passante que la grande artère bourgeoise sur laquelle débouche l’entrée. Après avoir forcé la porte de la véranda, ne leur restait plus qu’à changer les serrures… Quand les propriétaires ont voulu revenir chez eux, impossibles. Et tant pis si les contrats d’électricité, gaz et eau, à leurs noms courent toujours…
S’ils avaient été prévenus dans les 48 heures après l’intrusion, les policiers auraient pu intervenir pour déloger les squatteurs pris en flagrant délit. A défaut, ils ont conseillé au propriétaire d’engager une procédure d’expulsion devant le tribunal d’instance. Mais elle prend des mois. Et pour l’initier, il faut présenter son titre de propriété. Lequel se trouve, inaccessible… dans la maison.
Selon des praticiens du droit, plongés dans le dernier Code pénal, les squatteurs pourraient se voir interpellés pour violation de domicile. Le propriétaire, désemparé, perdu au pied de la montagne de démarches à accomplir, ne souhaitait pas s’exprimer dans nos colonnes avant d’avoir pris un avocat.
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