23
février
2017
Pour le député Les Républicains de
l'Yonne, la vision mondialisée d'Emmanuel Macron laisse de côté la
ruralité et la culture de notre pays.
Souvent, Emmanuel Macron invoque la responsabilité de sa génération. C'est la nôtre: celle des Français de 40 ans, l'âge passerelle qu'en son temps Victor Hugo appelait «la vieillesse de la jeunesse». Nous avons le même âge, fait les mêmes études méritocratiques et commencé des vies professionnelles parallèles - l'un à l'Inspection des finances, l'autre au Conseil d'État, avant de travailler à l'Élysée, l'un comme conseiller économique de François Hollande, l'autre comme conseiller juridique de Nicolas Sarkozy. Mais les points communs s'arrêtent là. Nous n'avons pas la même conception de l'engagement public. Alors que celui qui allait devenir ministre de l'Économie choisissait le monde de la haute finance et collectionnait les deals à la banque Rothschild, j'ai fait le choix d'un enracinement républicain, dans le département de l'Yonne. Et depuis bientôt cinq ans, je suis un député, comme l'on dit, «de terrain», un élu ancré dans cette France des petites villes et des villages, cette France qui se méfie de la politique, cette France des classes moyennes qui aimeraient tant que le pouvoir exerce à nouveau le pouvoir.
Ce terrain-là, terroir et territoire, terreau des Français qui font de leur mieux, Emmanuel Macron ne l'a jamais labouré. Il ne le connaît pas. Perché dans la tour Montparnasse, il regarde la France à distance, par les études d'opinion, les courbes de sondages, l'analyse du marketing politique. Il organise des déplacements en France comme autant d'escales initiatiques. Au-delà du réel, il s'est lancé dans la vie politique en menant une campagne de chaman, exposant son ego à la face du monde, étalant un discours pseudo-progressiste, multipliant les prêches illuminés. La marche va dans le sens du vent - mais «être dans le vent, c'est avoir le destin des feuilles mortes», nous a avertis Jean Guitton.
Où va vraiment la marche macronienne? Pour nos villages, nos petites villes, pour tous les territoires oubliés par la fameuse «mondialisation heureuse» vendue par les amis parisiens de M. Macron, la marche ne peut conduire nulle part, car elle oublie une dimension vitale: la nation.
La société française n'est pas, partout, pour tous, une start-up agile, novatrice, évolutive, inventive, qui s'adapterait à toutes les spéculations, comme les pépites de la Silicon Valley. Mon propos ne relève pas du spleen décliniste, car la France d'aujourd'hui est pleine de talents, d'envies, d'énergies, y compris au cœur de cette ruralité vivante qui constitue la France majoritaire. Mais notre pays n'est pas une page blanche, un terrain vague où régnerait un Homo oeconomicus utilitariste, maximisant son profit ici ou là, totalement déconnecté du cadre national, acteur du marché mondial.
Emmanuel Macron, lui, est tout entier soumis au marché ; il nous explique qu'il n'existe pas de culture française et que l'histoire de France est coupable, forcément coupable. Pour lui, la nation est une vieillerie. «En marche!, ou crève!», voilà l'injonction d'Emmanuel Macron: bougez vite ou disparaissez. Rejoignez le camp des gagnants de la nouvelle économie ou faites-vous oublier. Intégrez la communauté des insiders ou écartez-vous, pour laisser avancer la marche. Bienvenue dans le meilleur des mondes postnationaux! Mais cette France-là, ce ne serait plus la France que les Français veulent conserver, en adaptant ce qui doit l'être. «Conserver ce qui vaut, réformer ce qu'il faut»: l'adage de Disraeli est d'une parfaite actualité. La France n'a besoin ni de la brutalité extrémiste d'une Marine Le Pen ni de l'irréalité bougiste d'un Emmanuel Macron. Les Français méritent d'être respectés par des gouvernants ayant mûri un vrai projet et réuni une équipe préparée à assumer la responsabilité de l'État, solide dans la tempête, à l'heure des menaces sur la sécurité nationale et des turbulences économiques.
Autour de François Fillon, nous ne promettons pas la lune, nous ne prétendons pas être la réincarnation de Jeanne d'Arc ou de Jules César, mais nous nous sommes préparés à faire de notre mieux, ensemble, pour que la France reste la France. C'est aux Français, en conscience, de décider, dans moins de soixante-dix jours désormais.
Guillaume Larrivé,
Député de l'Yonne
>> Lire la tribune sur LeFigaro.fr
Souvent, Emmanuel Macron invoque la responsabilité de sa génération. C'est la nôtre: celle des Français de 40 ans, l'âge passerelle qu'en son temps Victor Hugo appelait «la vieillesse de la jeunesse». Nous avons le même âge, fait les mêmes études méritocratiques et commencé des vies professionnelles parallèles - l'un à l'Inspection des finances, l'autre au Conseil d'État, avant de travailler à l'Élysée, l'un comme conseiller économique de François Hollande, l'autre comme conseiller juridique de Nicolas Sarkozy. Mais les points communs s'arrêtent là. Nous n'avons pas la même conception de l'engagement public. Alors que celui qui allait devenir ministre de l'Économie choisissait le monde de la haute finance et collectionnait les deals à la banque Rothschild, j'ai fait le choix d'un enracinement républicain, dans le département de l'Yonne. Et depuis bientôt cinq ans, je suis un député, comme l'on dit, «de terrain», un élu ancré dans cette France des petites villes et des villages, cette France qui se méfie de la politique, cette France des classes moyennes qui aimeraient tant que le pouvoir exerce à nouveau le pouvoir.
Ce terrain-là, terroir et territoire, terreau des Français qui font de leur mieux, Emmanuel Macron ne l'a jamais labouré. Il ne le connaît pas. Perché dans la tour Montparnasse, il regarde la France à distance, par les études d'opinion, les courbes de sondages, l'analyse du marketing politique. Il organise des déplacements en France comme autant d'escales initiatiques. Au-delà du réel, il s'est lancé dans la vie politique en menant une campagne de chaman, exposant son ego à la face du monde, étalant un discours pseudo-progressiste, multipliant les prêches illuminés. La marche va dans le sens du vent - mais «être dans le vent, c'est avoir le destin des feuilles mortes», nous a avertis Jean Guitton.
Où va vraiment la marche macronienne? Pour nos villages, nos petites villes, pour tous les territoires oubliés par la fameuse «mondialisation heureuse» vendue par les amis parisiens de M. Macron, la marche ne peut conduire nulle part, car elle oublie une dimension vitale: la nation.
La société française n'est pas, partout, pour tous, une start-up agile, novatrice, évolutive, inventive, qui s'adapterait à toutes les spéculations, comme les pépites de la Silicon Valley. Mon propos ne relève pas du spleen décliniste, car la France d'aujourd'hui est pleine de talents, d'envies, d'énergies, y compris au cœur de cette ruralité vivante qui constitue la France majoritaire. Mais notre pays n'est pas une page blanche, un terrain vague où régnerait un Homo oeconomicus utilitariste, maximisant son profit ici ou là, totalement déconnecté du cadre national, acteur du marché mondial.
Emmanuel Macron, lui, est tout entier soumis au marché ; il nous explique qu'il n'existe pas de culture française et que l'histoire de France est coupable, forcément coupable. Pour lui, la nation est une vieillerie. «En marche!, ou crève!», voilà l'injonction d'Emmanuel Macron: bougez vite ou disparaissez. Rejoignez le camp des gagnants de la nouvelle économie ou faites-vous oublier. Intégrez la communauté des insiders ou écartez-vous, pour laisser avancer la marche. Bienvenue dans le meilleur des mondes postnationaux! Mais cette France-là, ce ne serait plus la France que les Français veulent conserver, en adaptant ce qui doit l'être. «Conserver ce qui vaut, réformer ce qu'il faut»: l'adage de Disraeli est d'une parfaite actualité. La France n'a besoin ni de la brutalité extrémiste d'une Marine Le Pen ni de l'irréalité bougiste d'un Emmanuel Macron. Les Français méritent d'être respectés par des gouvernants ayant mûri un vrai projet et réuni une équipe préparée à assumer la responsabilité de l'État, solide dans la tempête, à l'heure des menaces sur la sécurité nationale et des turbulences économiques.
Autour de François Fillon, nous ne promettons pas la lune, nous ne prétendons pas être la réincarnation de Jeanne d'Arc ou de Jules César, mais nous nous sommes préparés à faire de notre mieux, ensemble, pour que la France reste la France. C'est aux Français, en conscience, de décider, dans moins de soixante-dix jours désormais.
Guillaume Larrivé,
Député de l'Yonne
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