Macron vainqueur du grand débat, ou pas…
Chapô
Droit de regard. À la fin de l’émission, les sondages français donnent le leader d’En marche! gagnant de la confrontation, mais la presse étrangère juge qu’il “a raté son moment”.
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Près de 10 millions de
téléspectateurs ont suivi jusqu’à minuit et demi le débat sur TF1. C’est
dire si les Français ont faim et soif de politique.
Le menu était copieux, trop peut-être. Et les réponses, souvent techniques, difficiles à digérer d’un bloc. À un mois du premier tour, les Français voulaient vérifier que le chouchou, celui que tous les sondages donnent gagnant devant Marine Le Pen, à 60-40, était bien le bon choix. Ils venaient assister à son sacre. “Emmanuel, étonne-moi !” Car qui peut croire que Marine Le Pen, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon aient des chances d’accéder à l’Élysée ?
Très doué pour les one-man-show, le benjamin des candidats se frottait au débat pour la première fois. On attendait un patron qui s’impose, avec l’envie de pouvoir se dire à la façon de l’inspecteur Bourrel : « Bon Dieu ! Mais c’est bien sûr… C’est lui ! » En vérité, le leader d’En marche! ne s’est pas imposé. Son projet : réunir droite et gauche pour en prendre le meilleur. Las, les ralliements se font surtout à gauche. Dans ce contexte, ces ralliés-là ont dû trouver bizarre qu’à neuf reprises, Emmanuel Macron acquiesce aux propos de François Fillon.
Sur l’échec du système scolaire : « Je suis d’accord avec ce qui vient d’être dit. » Sur le nucléaire, François Fillon propose de le concilier avec des filières françaises d’énergie renouvelable : « Ce qui vient d’être dit est juste », rétorque Macron.
Sur les institutions, François Fillon vante les mérites de la Ve République : « Je partage ce que dit François Fillon sur la Ve République. » Comprenez, il ne veut pas de cette VIe République prônée par Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon.
François Fillon veut débureaucratiser notre système de santé : « Je souscris à cela, il faut plus de souplesse. »
François Fillon veut relancer l’investissement et pour cela baisser les charges de l’entreprise : « Je partage ce qui a été dit sur l’investissement », rétorque Macron.
Et encore, François Fillon dénonce les dangers de la sortie de l’euro que propose Marine Le Pen : « Je partage ce que vient de dire François Fillon. »
À propos du budget de la Défense qu’il faut augmenter, ce que réclament tous les candidats, Emmanuel Macron avance : « Nous sommes les seuls, avec François Fillon, à avoir budgétisé nos propositions. »
Marine Le Pen affirme que la Grande-Bretagne se porte mieux depuis le Brexit et François Fillon et Emmanuel Macron de rétorquer en choeur : « Mais elle n’est pas encore sortie de l’Europe ! » Enfin, sur les 35 heures : « Vous dites tous les deux la même chose », s’étonne Jean-Luc Mélenchon.
À force d’acquiescements, Emmanuel Macron faisait figure de disciple devant le maître. À la fin de l’émission, les sondages le donnaient pourtant grand gagnant. Preuve que l’on est “macroniste” comme on entre en religion. La presse étrangère était plus réaliste. « Macron a raté son moment. Le candidat indépendant n’a pas pu égaler l’attrait de l’outsider Le Pen, ni le sérieux de Fillon. » Qui le dit ? Le Financial Times. Et il est vrai que Marine Le Pen a tenu son rôle. Pendant la première moitié de l’émission, elle faisait même figure de seul mâle dominant dans le quintette. En seconde partie, François Fillon était remonté sur sa bête, il a dominé le débat. Affaires ou pas, il est celui dont le taux de présidentiabilité est le plus important avec un curriculum vitæ (maire, député, président de conseil général, président de région, ministre, Premier ministre) incomparable.
Jean-Luc Mélenchon était talentueux, habile. Mais il n’y croit plus. « À 65 ans, je n’organise pas ma carrière. Si c’est possible, je libérerai la France de la monarchie présidentielle. »
Benoît Hamon a défendu son programme en cherchant querelle à Emmanuel Macron sur le financement de sa campagne. « Je prends l’engagement solennel de n’être financé par aucun lobby » et Mélenchon de s’esclaffer : « Ah, enfin un débat au PS ! » Tout le monde a ri.
Le menu était copieux, trop peut-être. Et les réponses, souvent techniques, difficiles à digérer d’un bloc. À un mois du premier tour, les Français voulaient vérifier que le chouchou, celui que tous les sondages donnent gagnant devant Marine Le Pen, à 60-40, était bien le bon choix. Ils venaient assister à son sacre. “Emmanuel, étonne-moi !” Car qui peut croire que Marine Le Pen, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon aient des chances d’accéder à l’Élysée ?
Très doué pour les one-man-show, le benjamin des candidats se frottait au débat pour la première fois. On attendait un patron qui s’impose, avec l’envie de pouvoir se dire à la façon de l’inspecteur Bourrel : « Bon Dieu ! Mais c’est bien sûr… C’est lui ! » En vérité, le leader d’En marche! ne s’est pas imposé. Son projet : réunir droite et gauche pour en prendre le meilleur. Las, les ralliements se font surtout à gauche. Dans ce contexte, ces ralliés-là ont dû trouver bizarre qu’à neuf reprises, Emmanuel Macron acquiesce aux propos de François Fillon.
Sur l’échec du système scolaire : « Je suis d’accord avec ce qui vient d’être dit. » Sur le nucléaire, François Fillon propose de le concilier avec des filières françaises d’énergie renouvelable : « Ce qui vient d’être dit est juste », rétorque Macron.
Sur les institutions, François Fillon vante les mérites de la Ve République : « Je partage ce que dit François Fillon sur la Ve République. » Comprenez, il ne veut pas de cette VIe République prônée par Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon.
François Fillon veut débureaucratiser notre système de santé : « Je souscris à cela, il faut plus de souplesse. »
François Fillon veut relancer l’investissement et pour cela baisser les charges de l’entreprise : « Je partage ce qui a été dit sur l’investissement », rétorque Macron.
Et encore, François Fillon dénonce les dangers de la sortie de l’euro que propose Marine Le Pen : « Je partage ce que vient de dire François Fillon. »
À propos du budget de la Défense qu’il faut augmenter, ce que réclament tous les candidats, Emmanuel Macron avance : « Nous sommes les seuls, avec François Fillon, à avoir budgétisé nos propositions. »
Marine Le Pen affirme que la Grande-Bretagne se porte mieux depuis le Brexit et François Fillon et Emmanuel Macron de rétorquer en choeur : « Mais elle n’est pas encore sortie de l’Europe ! » Enfin, sur les 35 heures : « Vous dites tous les deux la même chose », s’étonne Jean-Luc Mélenchon.
À force d’acquiescements, Emmanuel Macron faisait figure de disciple devant le maître. À la fin de l’émission, les sondages le donnaient pourtant grand gagnant. Preuve que l’on est “macroniste” comme on entre en religion. La presse étrangère était plus réaliste. « Macron a raté son moment. Le candidat indépendant n’a pas pu égaler l’attrait de l’outsider Le Pen, ni le sérieux de Fillon. » Qui le dit ? Le Financial Times. Et il est vrai que Marine Le Pen a tenu son rôle. Pendant la première moitié de l’émission, elle faisait même figure de seul mâle dominant dans le quintette. En seconde partie, François Fillon était remonté sur sa bête, il a dominé le débat. Affaires ou pas, il est celui dont le taux de présidentiabilité est le plus important avec un curriculum vitæ (maire, député, président de conseil général, président de région, ministre, Premier ministre) incomparable.
Jean-Luc Mélenchon était talentueux, habile. Mais il n’y croit plus. « À 65 ans, je n’organise pas ma carrière. Si c’est possible, je libérerai la France de la monarchie présidentielle. »
Benoît Hamon a défendu son programme en cherchant querelle à Emmanuel Macron sur le financement de sa campagne. « Je prends l’engagement solennel de n’être financé par aucun lobby » et Mélenchon de s’esclaffer : « Ah, enfin un débat au PS ! » Tout le monde a ri.
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