dimanche 26 mars 2017

Xavier Bertrand : «Fillon doit passer à quatre meetings par semaine»

Xavier Bertrand, le président LR de la région des Hauts-de-France
Le président LR des Hauts-de-France, pleinement engagé derrière François Fillon, lui conseille d'accentuer sa campagne de terrain. «L'élection n'est pas jouée d'avance», veut-il croire.
Bien que discret dans les médias, la droite ne pourra pas accuser Xavier Bertrand de ne pas avoir mouillé la chemise. De meeting en meeting, le président LR des Hauts-de-France s'est lancé dans une course effrénée en faveur de François Fillon. «Je préfère être sur le terrain que sur un organigramme», confie-t-il au Figaro en marge d'une réunion publique dans le Pas-de-Calais. «J'ai une expérience dans les campagnes présidentielles. 2002 avec Chirac, 2007 comme porte-parole de Nicolas Sarkozy, 2012 comme orateur national», liste l'Axonais. Cinq ans plus tard, la campagne de François Fillon dépasse les scénarios les plus incroyables: «Cette campagne présidentielle... Elle est folle... Complètement folle», dit-il. À l'ancien premier ministre, que les sondages placent à la troisième place, il livre quelques conseils: «Terrain, terrain, terrain». Il en veut pour preuve sa victoire aux régionales, quand tant de commentateurs craignaient l'arrivée du FN: «Il faut passer à quatre meetings par semaine et, à la fin, deux par jour. Gérald Darmanin (qui a été son directeur de campagne, NDLR) m'en faisait faire trois à quatre par jour». «Ça peut tout changer... Je lui dis à Fillon, je lui répète», plaide Bertrand.
«Je lui dis aussi qu'on parle trop des autres candidats et pas assez de leurs programmes», ajoute l'ancien ministre qui juge utile d'organiser «des réunions d'appartement» et de «miser sur les réseaux sociaux». «Parlez de lui matin, midi et soir! Donnez toute votre énergie! On a un candidat qui fait preuve d'une énergie terrible pour tenir, on a aussi besoin de vous pour repasser devant», lâchera-t-il plus tard devant les militants présents.

Retrouver les électeurs sarkozystes

Malgré tout, il reconnaît en aparté que «c'est difficile». «On ne va pas se raconter d'histoire...», ajoute-t-il en ne niant pas que lui-même a pu douter. «Oui bien sûr. Et même le candidat!», répond-t-il du tac au tac. Il se rassure en observant ce «socle» de militants déterminés, toujours au rendez-vous. «Maintenant, l'enjeu, ça va être de faire revenir ceux qui ont participé à la primaire et les électeurs de Sarkozy en 2012. Ça, c'est l'objectif pour repasser en deuxième position», note-t-il. La prestation de François Fillon au débat télévisé? «Il était là, bien là. Il était solide et il faisait la différence sur beaucoup de questions», se rassure Bertrand, qui reconnaît cependant que «c'est Mélenchon qui a marqué les esprits». Reste maintenant à «recréer une dynamique» grâce «à des sondages qui pourraient se resserrer un peu». «La seule chose à faire c'est de garder son sang froid, sa détermination et son énergie» Xavier Bertrand.
D'ici là, il faut ferrailler. Quand beaucoup de ténors visent Macron, lui n'oublie pas Le Pen. «Le FN n'a qu'un seul intérêt, que ça aille mal. Parce que le jour où la France va mal, ça va bien pour le Front national», affirme-t-il aux militants. Et puis, soudain, le meeting pro-Fillon devient l'occasion de dresser un premier bilan de son action à la tête des Hauts-de-France: «Il y a un sondage qui est sorti montrant les intentions de vote région par région. Ça permet de voir quelle est l'évolution du FN depuis les élections régionales. Eh bien je vous le dis (...) la région de France où le FN recule le plus, c'est tout simplement la région des Hauts-de-France. Pourquoi sommes nous un rempart contre le FN? C'est parce que les gens se rendent compte qu'il y a moins de blablas et plus de résultats et que nous sommes fidèles à nos valeurs». Et parce qu'il «assume de parler au nom d'une droite et d'un centre populaire», il affirmera ensuite que la France est un «pays qui ne va pas bien» quand des retraités touchent une faible pension et que des handicapés ne perçoivent que 808 euros par mois. «Vous ne vous êtes pas trompés, vous n'êtes pas à un meeting de Mélenchon, c'est un mec de droite qui vous dit ça». Manière de signifier que les extrêmes ne doivent pas avoir le monopole du discours social. Aux sympathisants déconcertés, il temporise: «Le vent souffle fort dans une présidentielle mais il change aussi de direction». «La seule chose à faire, c'est de garder son sang froid, sa détermination et son énergie. Cette élection n'est pas jouée d'avance», promet-il.

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