LE SCAN POLITIQUE - Délaissant la résidence de la Lanterne, le président Français a finalement choisi de séjourner à Marseille. Une destination qui permet de faire de la politique sous couverts de repos estival.
«Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça?», pouffe Stéphane Ravier au téléphone.
Le maire FN du 7ème secteur de Marseille a un avis long comme la rue Paradis quant à la venue du président dans la cité du sud. «Ce n'est même pas de la politique, c'est de la com'», soupire-t-il. Le choix de Marseille pour séjourner révèle une certaine habileté: la ville jouit d'une réputation populaire, en décalage avec le côté tape-à-l'œil de Nice ou de Cannes.
Une destination qui doit dissiper l'image d'un président énarque plus porté sur le cours de la Bourse que sur le petit jaune. C'est ainsi qu'Emmanuel Macron s'est laissé voir en train de faire un footing, vêtu d'un jogging aux couleurs de l'OM, club auquel il clame régulièrement son amour. «C'est plus malin que d'aller au bord d'un lac américain (une référence aux
vacances de Nicolas Sarkozy en 2007, ndlr)», reconnaît le socialiste Patrick Mennucci, cité dans
LeParisien.
«Là où il est, c'est le triangle d'or de Marseille»
Si l'objectif semble atteint, Stéphane Ravier précise tout de même que le président n'a tout de même pas défait ses valises dans le coin le plus abordable de la ville. «Là où il est, c'est le triangle d'or de Marseille. Le Roucas blanc, c'est aussi l'endroit où on peut croiser Kad Merad ou Laurent Ruquier», décrit le frontiste.
Le couple Macron profite de la villa avec piscine du préfet de la région qui surplombe la Corniche Kennedy. «Le président ne doit pas rester dans ce quartier s'il veut s'imprégner de la culture populaire de la ville», suggère Stéphane Ravier de son accent escarpé. Le maire du 7e secteur (13e et 14e arrondissements) se propose même d'accueillir Emmanuel Macron dans les quartiers nord et il ajoute, décidément en forme: «On va le sortir de la théorie du vivre ensemble pour le faire entrer dans la réalité du vivre avec».
Dans le journal Le Parisien, le socialiste Patrick Mennucci propose aussi au président de prendre conscience de la situation de la ville «coupée en deux, avec le plus haut taux de chômage des grandes villes». Jean Viard suppute une autre idée du président: couper l'herbe sous le pied de Jean-Luc Mélenchon qui convoiterait la mairie marseillaise pour 2020. «Jean-Claude Gaudin (l'actuel maire LR) ne se représentera pas, donc l'avenir politique de la ville est en jeu», table le sociologue
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