Les collectivités territoriales En Marche vers le démantèlement
Il y a deux semaines assurait-on dans l’entourage du président de la République Emmanuel Macron que « l’on ne procéderait pas par baisse brutale de dotation ». Comme chaque fois en politique, les promesses n’engagent que ceux qui y croient et, comme chaque fois en politique, ont-ils attendu le cœur de l’été pour prendre les décrets les plus contestables de ce début de mandat.
Pour le moment ce sont déjà 300 millions d’euros de dotations d’Etat qui ont été annulés pour les collectivités territoriales. Aussitôt gronde le mécontentement notamment chez les Maires de France dont les moyens ont été drastiquement réduits ces dernières années alors qu’ils sont probablement les élus les plus impliqués et les plus indispensables de la République.
Nous avions déjà souligné que leurs responsabilités sont souvent inversement proportionnelles à leur rémunération, loin du cliché de « l’élu qui s’enrichit ». Aussi ne compte-t-on plus toutes ces communes notamment rurales où le conseil municipal souvent majoritairement bénévole remplace l’Etat dans la plupart des tâches qu’il assumait dans un passé pas si lointain.
Le combat contre les abus dans la dépense publique est parfaitement légitime mais implique de combattre les abus là où ils sont véritablement. En effet, cette coupe de 300 millions d’euros risque bien de toucher probablement plus les citoyens qu’elle n’endiguera la frénésie dépensière constatée dans certaines collectivités territoriales.
Dès lors ne peut-on plaider à tout va les économies en promettant 3 milliards d’euros à Rihanna et en invitant des millions de migrants à rejoindre la France qui n’a pourtant plus et depuis longtemps les moyens d’en accueillir.
Cette énième coupe traduit en fait un désengagement croissant de l’Etat dans la partie « locale » et pourtant vitale du pays en conformité avec l’évolution souhaitée par l’Union européenne (UE) d’organiser des territoires « à l’Allemande » à savoir de « grandes régions » et de « grandes métropoles ».
Sauf que cette organisation dont l’efficacité reste à prouver et qui n’explique pas « l’efficacité économique » de l’Allemagne ne correspond pas aux mécanismes anciens de l’Etat-nation à la française, ce qui ne manquera donc pas de susciter un fort rejet de ce détricotage national opportunément présenté comme une indispensable réforme.
En sus, les questions relatives au financement de la suppression de la taxe d’habitation et à la réforme de l’Impôt sur la fortune (ISF) pour devenir l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) continuent à semer le doute au sein de collectivités territoriales à qui l’on explique devoir faire plus avec beaucoup moins.
Le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin se réjouissait récemment – probablement fut-il le seul – du fait que les économies ne s’accompagneraient pas de hausses d’impôts – oui vous avez bien lu. Sauf qu’au final, avec moins d’APL, 800 millions d’euros en moins pour les Armées et 300 millions d’euros en moins pour les collectivités territoriales, vous paierez toujours autant d’impôts et même plus de CSG.
Au final, tout ceci constitue une belle hausse d’impôts actée au cœur de l’été. Le Politique vous souhaite de bonnes vacances !
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